POURQUOI N’Y A-T-IL PLUS DE CHATS À VEULES-LES-ROSES ?

Nous sommes en 2030, 31.
Elle a onze ans, douze peut-être.
Elsa est brune comme son père, qui a disparu le malotru mais ça n’est pas le sujet.
Elsa est joyeuse comme était sa mère, qui joyeuse ne l’est plus. Sa mère lui a bien dit :
Ouvre les yeux, mon ptit Lou, ouvre les yeux !
Alors elle regarde.
Camp de vacances pour enfants agités à Dieppe, où en quelques années l’eau a englouti la plage mais ça n’est pas le sujet.
Elle a fui,
Elle a fait comme dans les vieux films de Wes Anderson.
Avec son vélo elle a roulé, pédalé, pédalé.
Dans son sac, du lait-grenadine en brique, des bonbons multicolores
Des doux et des qui piquent Un carnet, un crayon, un duvet mais elle sait qu’avec sa bouille si mignonne elle se fera héberger.
Avant de partir elle a expliqué à son violon qu’elle ne pouvait pas l’emmener, lui a demandé de l’attendre quelques heures, quelques jours.
Elsa n’a pas peur, elle veut voir avec ses yeux l’endroit où elle a été conçue.
Si ça n’était pas de l’amour, alors quoi? lui dit sa mère.
Elle lâche sa bicyclette, il est 7 h du matin, elle avance dans les rues de Veules.
Les commerces sont fermés, c’est l’été, elle respire l’air salé.
Elle sait qu’elle a quelques heures, quelques jours peut-être... avant que le centre n’appelle sa mère et lance la police à sa recherche.
Quelques jours, quelques heures...
Pourquoi son père est parti, le malotru, pourquoi il les a abandonnées, ne les a pas aimées ? comme dit sa mère.
Son père aimait les chats, sa mère les chiens mais ça ne peut pas être ça..? Est-ce que ça peut être ça ?

Benoît Déchaut - créateur sonore et musicien éléctroacoustique
Benoît Déchaut est un artiste sonore, compositeur, monteur son, ingénieur du son.Son travail du son commence avec l'enregistrement sur le terrain où depuis 7 ans il utilise ces micros pour desfilms de fiction et documentaires. Après deux ans passé au conservatoire de Pantin dans la classe de Marco Marini et Jonathan Prager (2015), ilcompose ces premières pièces de support et apprend la composition de musique électroacoustique.Il remporte d'ailleurs le 3ème prix du « GRM Découvertes 2020 » avec sa dernière composition « Le rituel duMaverick ».En parallèle, il démarre un projet musical de musique électronique sous le nom de « Captcha » . Il sort sonpremier EP « Life At Scale » en mars 2020.Il se forme également à la fiction sonore radiophonique (2019) avec Alexandre Plank et Antoine Richard où il écritces deux premières fictions radio (À nos futurs cabanes, Bicarbonate) ainsi qu'une série de fiction jeunesse "AuGrand Terre ?" (Lauréat de l'aide à l'écriture SACD-Beaumarchais) en collaboration avec l'autrice Louise Dudek.Il essaie d'entrecroiser ces recherches sonores en collaborant avec d'autres artistes dans diverses pratiquescomme la performance A/V, la création radiophonique, le théâtre et l'art numérique.Son travail explore la matière sonore dans un but narratif, dans toutes ces pratiques, il cherche à raconter deshistoires. Ces histoires il aime les fabriquer en collectif que ce soit avec des artistes, auteur.s.trices ou tout typede public dans le cadre d'ateliers et projets éducatifs.

Louise Brzezowska-Dudek - autrice et comédienne
Louise Brzezowska-Dudek est metteuse en scène, comédienne et autrice de podcasts. Elle développe son projet de compagnie au théâtre du Hublot, à Colombes puis en Normandie. Pour Rebecca Chaillon, elle est dramaturge et assistante sur L’Estomac dans la peau et Monstres d’Amour. En 2016-2017, dans le cadre du label Jeunes Textes en Liberté, elle met en lecture Terres Closes, de Simon Grangeat (MC93, Plateaux Sauvages, TAP), et Presqu’Illes de Sarah Pèpe (MC93, La Loge, université de Poitiers). En 2016-2017, elle est collaboratrice artistique sur la création de La loi de la gravité (O. Sylvestre) mis en scène par A. Thibault, aux Francophonies en Limousin. Elle travaille également avec Y. Allegret. En 2016, elle met en scène La Centrale, de Virginie Barreteau, au théâtre de La Loge. Artiste associée à Dieppe Scène Nationale, elle y a mis en scène La Rage, de Fanchon Tortech en 2018 et Presqu’Illes, de Sarah Pèpe en 2019. En 2020 /2021 elle met en scène Sauvages, de Quentin Laugier. Elle est membre du collectif À Mots Découverts. Elle se forme à l’écriture pour la radio avec Alexandre Plank en août 2019 et développe depuis une série de fictions sonores sur l’éthologie avec Benoît Déchaut. Avec ce projet, elle est lauréate 2020 de la bourse Beaumarchais fictions sonores. Louise et Benoît réalisent également ensemble leur premier documentaire sonore en 2021, Les mauvaises herbes, pour Silence podcast. En 2023 elle codirige l’édition du livre #metoothéâtre avec Séphora Haymann. En 2024, elle écrit, met en scène et joue avec Léa Perret dans Face A, premier volet du diptyque Intime et collectif et écrit, joue et met en scène le spectacle collectif Les histrioniques avec le collectif #metoothéâtre .

Compagnie M42
La compagnie M42 est ancrée dans le territoire normand grâce à son bureau, constitué de personnes travaillantet ayant des liens de coeur avec les structures culturelles dieppoises, et à son projet artistique, depuis 2014. Ausein de M42, Louise Brzezowska-Dudek pour l’artistique accompagnée de Pauline Chareire à l’administrationet d’artistes invité.es comme Léa Perret ou Benoît Déchaut créent des spectacles et des objets sonores. M42défend les écritures contemporaines et les nouvelles narrations sous toutes leurs formes (théâtrales,radiophoniques…).
La création part d’expériences ou de réflexions intimes pour les mettre en commun à travers la fiction. Àtravers la production d’objets artistiques, nous créons des espaces de débat et de discussion. À travers le théâtreet la radio, nous proposons de nouvelles narrations et tentons de faire entendre d’autres voies. Les sujets quinous intéressent sont intimes et contemporains, les textes racontent des histoires, amènent des sujets sansdonner le mode d’emploi, sans prêt à penser, laissant aux spectateurices auditeurices une marged’interprétation personnelle. La musique, dans ces créations prend une place importante, car elle permet deraconter autrement. La démarche de travail se situe autour des voies intérieures et de leur circulation, tant àl’intérieur des équipes, dans le processus de création, qu’à l’extérieur, entre le public et les artistes. Il ne s’agitpas de mettre sur scène ou sur les ondes des textes écrasants, mais plutôt de proposer des histoires sansmorales qui proposent un autre réel, un réel idéalisé, qui pourrait être comme un endroit des possibles, unendroit de réparation. L’esthétique proposé est le désordre, la matière, la voix, une recherche autour de ce quiest vivant dans le « spectacle vivant », la surprise, le danger maîtrisé et le déplacement, qui rendent lequestionnement joyeux. Tout ceci porté par un binôme artiste-administratrice et par des artistes invité.e.s àtravailler sur différentes créations.