L'IMMANQUABLE DU MOIS

1er octobre > 2 novembre
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Mercredi 1er octobre, séances présentées par Bamchade Pourvali, spécialiste du cinéma iranien
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UN SIMPLE ACCIDENT

FILM FRANCO-IRANIEN DE JAFAR PANAHI (2025 – 1H42)
AVEC VAHID MOBASSERI, MARYAM AFSHARI, EBRAHIM AZIZI
PALME D’OR, CANNES 2025

Jafar Panahi

Après avoir percuté accidentellement un chien errant avec sa voiture, un père de famille va chercher de l’aide dans un garage du coin. Mais, sur place, Vahid, un modeste mécanicien, croit reconnaître en lui un ancien tortionnaire à la solde du régime. Sur un coup de tête, Vahid kidnappe l’individu et l’enferme dans sa camionnette. Que doit-il faire maintenant ? L’interroger ? Le pousser aux aveux ? Se venger ? Il décide finalement d’aller chercher d’autres victimes pour confirmer l’identité du supposé bourreau…

Malgré l’interdiction d’exercer dont il fait l’objet en Iran depuis 2010, Jafar Panahi, incarcéré à deux reprises, est toujours parvenu à produire des films. Un simple accident essaie de penser l’après régime dans une dialectique passionnante entre désir de justice, pulsion de vengeance et humanité irréductible. « La deuxième expérience de la prison m’a changé encore plus profondément. En sortant, je me suis senti obligé de faire un film aussi pour ceux que j’avais rencontrés en cellule. Je leur devais ce film-là. J’en parle à partir de mon expérience personnelle, mais cette expérience est synchrone de ce qui s’est passé simultanément dans la société iranienne en général, avec la révolution Femme-Vie-Liberté à partir de l’automne 2022. Énormément de choses ont changé au cours de cette période. Le rejet du régime s’est généralisé. Souvent sans savoir par quoi le remplacer. Et c’est visible à l’oeil nu, ne serait-ce que du fait qu’aujourd’hui, un très grand nombre de femmes apparaissent en public sans foulard. Cette désobéissance de masse était totalement inimaginable il y a encore quelques années (…) Beaucoup de mes compatriotes ont choisi d’émigrer, ou y ont été contraints. Je n’en suis pas capable, je n’ai pas assez de courage pour ça ! Je suis inapte à vivre en dehors de l’Iran. On verra bien. De toute façon, il fallait que je fasse ce film, je l’ai fait, et j’en assume les conséquences quelles qu’elles soient.» Jafar Panahi

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