GRANDE SALLE

MARDI 31 MARS – 20H

SÉANCE SCOLAIRE
MARDI 31 MARS – 14H30

THÉÂTRE

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Tarif B
Dès 11 ans
1h15


PERSONNE N’EST ENSEMBLE SAUF MOI

COMPAGNIE AMONINE
CLÉA PETROLESI

Qui décide de ce qui est « normal » ?

Aldric, Oussama, Clarisse et Léa sont quatre jeunes adolescents qui entrent dans l’âge adulte. Ils et elles parlent de leur quotidien, de leur différence, de ce qu’on ne voit pas toujours : les handicaps invisibles. Avec humour, sensibilité et une grande liberté, ils partagent des récits intimes, parfois drôles, parfois solitaires, toujours sincères.

Sur scène, leurs voix bousculent nos repères et questionnent la norme. Car, au fond, admettons- le : nous sommes tous et toutes, à notre manière, des neuroatypiques.


L’émotion en plein fouet… ils viennent raconter leurs histoires personnelles, leurs maux, leurs rêves, leurs espoirs… un spectacle bouleversant. — L’ Œil d’Olivier
Mettre en lumière la singularité de leurs identités, brouiller les pistes et questionner la norme — Sceneweb

Texte et mise en scène : Cléa Petrolesi – Avec (en alternance) : Léa Clin et Félix Omgba, Marine Déchelette et Floriane Royon, Guillaume Schmitt-Bailer et Kerwan Normant, Oussama Karfa, Noé Dollé – Collaboratrice artistique : Catherine Le Hénan – Collaboratrice artistique et chorégraphe : Lilou Magali Robert – Musicien live et composition : Noé Dollé avec la complicité de Georges Hubert – Création Lumière et régie générale : Carla Silva.

© Photo : Caroline Gervay, Marie Charbonnier, Philippe Stisi

Scénographie : Margot Clavières. Constr uction décor : Yohann Chemmoul Barthélémy. Costumes : Élisabeth Cerqueira. Et la participation de Noham Lopez, Aldric Letemplier, Felix Omgba, Côme Lemargue, Nils Pingeault, Auguste Sow Konan et Jean-Daniel Dupin. Production : Compagnie Amonine. Coproductions : Théâtre Paris-Villette, le Théâtre Antoine Vitez - scène d’Ivry dans le cadre d’une résidence de création, le Théâtre du Cristal, Festival Imago, le Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, résidence de création au Grand Parquet, maison d’ar tistes du Théâtre Paris-Villette. Avec le soutien de la DRAC Île-de-France / «La Vie devant soi », réseau coopératif francilien de production de spectacle vivant et de réflexion autour des publics adolescents : Théâtre Du nois, PIVO – Théâtre en territoire, Scène conventionnée d’intérêt national, « Théâtres de Châtillon et de Clamart », La ferme de Bel Ébat – Théâtre de Guyancourt, L’entre deux – Scène de Lésigny, Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue, Théâtre Jean-Houd remont – centre culturel La Courneuve, le Théâtre 13. Avec l’aide à la résidence de création du Théâtre de l’Usine. Avec le sout ien du Centre Égalité des Chances de l’ESSEC Business School, de la MAIF, de la Fondation ECART Pomaret, et de la SPEDIDAM. Création soutenue par le département du Val-de-Marne et la Région Île-de-France.

Site de la compagnie

C’est en 2012 que je rencontre pour la première fois les jeunes en situation de handicap du programme PHARES de l’ESSEC, dont l'objectif est de leur favoriser l’accès aux études supérieures. Le programme suit les participants durant 4 ans, de la troisième à la terminale et repose sur du tutorat étudiant. Des ateliers de théâtre y sont régulièrement organisés, et c’est dans ce cadre que les membres de notre compagnie ont travaillés avec plus d’une centaine de jeunes avec qui des liens forts et durables sont créés.

Le projet est né de notre rencontre déterminante avec ces jeunes, entrant dans l’âge adulte, de notre désir de comprendre et partager, ce qui nous est arrivé lorsque nous les avons rencontrés pour la première fois. Ils en nourrissent l’écriture en portant au plateau leur propre histoire et à travers celle-ci leur propre vision du monde. Ce projet est autant le nôtre que le leur. Nous le créons au fil d’un long processus, en mettant notre savoir faire au profit de ce qu’ils ont à nous raconter.

J’ai décidé pour ce spectacle de me concentrer sur la question des handicaps dits « invisibles », en effet, les mots manquant pour évoquer sa différence, côtoient souvent les maux identitaires qui m’importent tant. « Personne n’est ensemble, sauf moi. » reprend l’expression d’Aldric, jeune porteur de handicap que nous avons eu l’occasion de croiser durant ces ateliers. Elle reflète pour moi l’endroit où se situent ces adolescents face au monde qui les entoure.

Concrètement, le spectacle mêle au plateau, comme dans le processus créatif, acteurs professionnels et acteurs non professionnels porteurs de handicap, afin de créer un maillage d’univers et de connaissances, où chacun est le levier de l’autre et marchera sur un fil entre le joué et le vécu. L’idée n'est pas de chercher à distinguer le non professionnel en situation de handicap de l’acteur professionnel mais de proposer un théâtre où la normalité n’existe pas. Habituer ainsi le spectateur à ce qu’il connaît peu pour évacuer la peur et le malaise que provoque souvent l’inconnu.

Pour y parvenir nous avons constitué une troupe de dix jeunes de 18 à 25 ans qui travaillent de concert avec les professionnels de la compagnie : artistes interprètes, chorégraphe et musicien, pour aboutir à un spectacle réunissant au plateau cinq interprètes : deux acteurs non professionnels issus de l’équipe de dix qui fonctionne en rotation, deux acteurs professionnels permanents, un musicien.

Ils portent à la fois leur histoire et l’essence de ce que nous avons partagé durant la phase de recherche.

Le spectacle s’adapte au groupe grâce au système d’alternance dans les rôles mais aussi dans ces conditions de production. Nous souhaitons en effet adapter le théâtre à des personnes pour lesquels il ne s’adapte généralement pas. Ainsi les temps de répétition sont pensés sur mesures, les espaces de travail adaptés, tout est mis en place pour que chacun puisse partager le plus beau de lui-même.

Clea Petrolesi

Extrait 1

« LEA : « On ne va jamais aussi loin, que lorsqu’on ne sait pas où l’on va ! ». Tu sais qui est-ce qui a inventé cette citation ? Christophe Colomb ! Bim ! Le mec qui a découvert l’Amérique et dans un même temps, inventé les indiens ! C’est clair qu’il est parti loin dans sa tête le mec !
N’empêche que maintenant, des siècles plus tard, les gens du monde entier, ils sont obligés de préciser, quand ils parlent des indiens, s’ils parlent des indiens à plumes, ou des indiens d’Inde. Les vrais quoi. Franchement chapeau. Le mec, il a rendu « normal » sa bêtise ! »

Extrait 2

« CLARISSE : Ce que je voudrais raconter est à la fois fun et pas fun. Quand je suis née j’étais normale. Comme on dit.
Et puis vers l’âge de 5 ans, les gens ont commencé à se dire que j’avais un problème. On a vu le médecin. Je me souviens de mon père effondré. Je me souviens surtout que quelques jours après ce rendez-vous, qui n’était que le premier d’une très longue série, il m’a acheté un chat. Je sais, j’ai trop de chance d’avoir un chat ! »

Ensuite, à l’âge de 12 ans j’ai vu -M- en concert. C’est là que j’ai su qu’il était réel. J’en ai pleuré de joie pendant 20 minutes. Vous vous rendez compte, c’était pas un rêve ! -M-existe pour de vrai. C’était une émotion incroyable que de découvrir ça.

En classe de troisième, j’avais 15 ans, j’ai du écrire mon autobiographie en français, quand la prof me l’a rendue, elle a pleuré. C’est triste quand même.

J’adore imaginer des trucs, mais quand j’essaie de les réaliser, ça ne marche pas. J’ai très peu de mémoire, donc je suis curieuse d’absolument tout.

Je suis très étourdie. J’aimerais devenir médecin. »

la compagnie Amonine

« Amonine » est une expression sicilienne, elle peut se traduire par « On y va ! »et inscrit la compagnie dans une forme de mouvement et de spontanéité.Mouvement dans le monde, dans les idées, spontanéité dans la rencontre.

Créée en 2015 par Clea Petrolesi, la compagnie poursuit un travail d’écriturecontemporaine et transdisciplinaire sur des sujets interrogeant la société et lesmoyens du spectacle pour la raconter.

La collaboration et le vivant sont au coeur de notre processus et nous travaillonsainsi en échange constant avec différents artistes et intellectuels d’aujourd’hui,photographes, artistes numériques, danseurs, interprètes, journalistes... afind’aborder les sujets qui nous préoccupent de manière transversale dans unedimension esthétique exigeante.

La compagnie Amonine partage et nourrit également sa recherche par le biaisd’ateliers pédagogiques que nous aimons dispenser collectivement auprès depublics aux horizons très variés.

La compagnie a créé cinq spectacles :
Personne n’est ensemble sauf moi de Clea Petrolesi
Yalla Bye ! de Clea Petrolesi et Raymond Hosny, mis en scène par Jean-Christophe Dollé et Clotilde Morgiève
Enterre-moi mon amour de Clea Petrolesi
Hors-jeu de Clea Petrolesi
La fille qui se sauve de Catherine le Hénan et Clea Petrolesi.

« Sur scène, acteurs professionnels, comédiens en situation de handicap et musicien live donnent vie à ces histoires qui questionnent la notion de normalité. Ils nous invitent à un « pas de côté » salutaire et joyeux. Au salut final, les yeux picotent, les mains démangent, et les applaudissements fusent. Bravo ! » L’œil d’Olivier - Marie-Céline Nivière

« Clea Petrolesi fait rayonner l’invisible. Avec Personne n'est ensemble sauf moi, l’autrice et metteuse en scène Clea Petrolesi a imaginé un spectacle autour du vécu de jeunes en situation de handicap invisible. Émouvant et joyeux. » RFI - Jean-François Cadet

« “Personne n’est ensemble, sauf moi”, une pièce troublante qui bouscule les normes Sur scène, tous les acteurs sont porteurs d’un handicap, visible ou non. Mais le handicap n’est qu’un point de départ, jamais un récit en soi. Et Clea Petrolesi réussit à faire entendre des voix rares au théâtre. » Télérama - Kilian Orain

« Avec cette œuvre, née de sept années d’ateliers auprès d’adolescents en situation de handicap, Petrolesi nous invite à un « pas de côté ». Un pas essentiel, qui nous renvoie à nos propres représentations et préjugés. Entre poésie et vérité brute, c’est bien plus qu’un spectacle : c’est une expérience humaine, un coup de cœur qui marque durablement. » Ouest France