CICONIA CICONIA

Pour qui :
Ciconia Ciconia est un spectacle écrit pour être joué dans une salle de classe d’école primaire. Les spectateurs sont les enfants de la classe et leur enseignant.

Pourquoi en classe ?
Pourquoi pour les enfants ? Aller à la rencontre des enfants, chez eux, dans leur espace et venir le chambouler, le questionner. Interrompre le temps d’un instant le fil du quotidien. De manière inattendue. La compagnie a toujours eu à coeur de mener des projets dans des espaces particuliers, avec comme préoccupation principale : l’humain qui le traverse, l’humain qui l’habite. Au cours de ces dernières années, la compagnie a été sollicitée à différentes reprises pour travailler avec des jeunes, notamment par l’intermédiaire de projets de territoires. De fil en aiguille, l’envie d’oeuvrer à destination de ce public est née. C’est ainsi que la compagnie a entamé une collaboration avec l’auteure Karin Serres pour l’écriture de son premier projet en espace public à destination des enfants et des adolescents : Es-tu là ? (création 2016). Avec Ciconia Ciconia, la compagnie souhaite poursuivre son exploration de l’écriture théâtrale contemporaine pour la jeunesse. Mis en mots par Karin Serres (texte) et en volume par Camille Perreau (art plastique), Ciconia Ciconia joue dans une salle de classe de CE1, CE2 ou CM1.

Qu’est ce que ça raconte ?
Ciconia est une petite cigogne qui, après avoir passé les trois premières années de sa vie au Sénégal, s’apprête à rentrer chez elle en Alsace. Malheureusement, elle ne peut plus voler ! Vaille que vaille, elle décide de faire le chemin à pied... Après avoir traversé le Sénégal, la Mauritanie, le Maroc, l’Espagne et une partie de la France, elle s’arrête dans une classe pour s’y reposer et raconter, par l’intermédiaire de l’art plastique, du texte et du son, son voyage aux enfants.

Comment ça se passe :
Pendant que les élèves (qui ne sont pas prévenus de la représentation) travaillent, Ciconia Ciconia frappe à la porte et sans attendre de réponse, fait irruption dans la salle de classe. Elle ressemble à une cigogne humaine ou à une humaine cigogne, avec quelques plumes artificielles et un « nez » étrange. Elle a l’air essoufflée. Elle a besoin d’air, besoin d’espace, besoin de poser quelques instants ses bagages et de se reposer. De raconter son histoire. Après avoir recréé un espace au centre de la classe (tables et chaises poussées sur les côtés), au milieu des enfants, elle va sortir au fur et à mesure de son sac et de ses valises les objets qui, glanés en route, racontent son voyage. Son, vidéo et art plastique sont au service de ce récit peuplé de découvertes, de rencontres, mais aussi de dangers et de peurs.

Peut-on forcer le destin ? Qui rencontre-t-on sur le chemin ? Qui nous aide à grandir, à devenir adulte ? Comment se rencontre-t-on entre personnes de cultures différentes ?
La représentation dure environ 40 minutes puis est suivie d’un temps d’échange sous forme de discussion à visée philosophique de 20 à 30 minutes avec les enfants. Mené par Camille Perreau (après qu’elle ait enlevé son costume), cet échange se déroule dans le même espace que celui de la représentation, assis au sol, au centre de la classe. Inspiré de la méthode proposée par Frédéric Lenoir dans son ouvrage « Philosopher et méditer avec les enfants » aux éditions Albins Michel, Camille propose de donner la parole aux enfants et d’accueillir celle-ci avec bienveillance, car ils « savent pour eux » et sont capables de conceptualiser, avec leurs mots, des notions fondamentales et complexes.

Après le spectacle :
Ciconia reprend sa route, car, après avoir livré son histoire, elle se rend compte qu’elle n’est plus si loin de l’Alsace… Suite à l’échange philosophique, nous proposons aux instituteurs qui le souhaitent de poursuivre la discussion avec leurs élèves. Ils reçoivent un outil pédagogique réalisé par Cécile Duborgel, professeur de philosophie, qui aborde les notions présentes dans le spectacle telles que l’ailleurs, la liberté, la peur, le courage, la mort… etc. Ils reçoivent quelques jours après la représentation, une carte postale d’Alsace que Ciconia Ciconia à fini par rallier.

Compagnie Entre chien et loup

Les spectacles de la compagnie sont essentiellement destinés à l’espace public ou aux lieux atypiques. Ils explorent de nouvelles formes de rapport aux spectateurs et à leur perception du temps de la représentation, en travaillant plus particulièrement sur les échelles d’espace, sur l’appropriation du son (bandes sonores spatialisées à écouter avec des casques) et sur la place du spectateur dans l’espace scénographique et l’espace public. Ils proposent au spectateur un autre rapport à ce qui lui est transmis, en changeant les règles d’écoute, de vision, en le déstabilisant pour qu’il vive une expérience nouvelle.

La parole et la scénographie, en tant que point de vue, sont deux éléments forts dans notre travail. Parole réelle – recueillie à l’occasion d’interviews où l’on prend le temps de la rencontre et de l’échange – et parole fictive enregistrée composent, une fois associées à des arrangements, des bandes-son – à la qualité desquelles nous attachons une attention toute particulière. La scénographie (pouvant aller d’une cabane de 6 m2 à un parcours de 3 km dans l’espace public), quant à elle, est conçue comme englobant le spectateur tout entier, le rendant partie prenante, le faisant se sentir concerné et touché par d’autres sensations que juste l’ouïe et la vision. La compagnie souhaite changer le rapport habituel qu’ont les spectateurs à ce qu’on leur raconte. Que chacun prenne en compte son passé, ses souvenirs, comme une partie intégrante du spectacle.

Depuis 2010, la compagnie réalise régulièrement des projets d’installations à l’échelle du paysage ou des projets éditoriaux impliquant des habitants de tous âges. De manière naturelle, ces créations participatives se sont mêlées aux créations de la compagnie, qui aujourd’hui ne saurait plus inventer sans impliquer des « gens ».

Au croisement des arts plastiques et du spectacle vivant, la compagnie mobilise pleinement le spectateur, l’invitant à créer son propre parcours… dans l’espace public et en lui-même.