29 octobre > 2 décembre
FILM FRANÇAIS DE FRANÇOIS OZON (2025 – 2H )
AVEC BENJAMIN VOISIN, REBECCA MARDER, PIERRE LOTTIN
D’APRÈS L’ŒUVRE D’ALBERT CAMUS
✪ SÉLECTION OFFICIELLE, BERLIN 2025
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé de bureau, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais un voisin vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…
mercredi 20h45
jeudi 16h - 18h30
vendredi 16h - 20h30
samedi 20h45
dimanche 18h30
mardi 16h15 - 18h30 - 20h45
mercredi 16h30 - 20h30
vendredi 16h - 18h30 - 20h45
samedi 14h15 - 16h30 - 18h45 - 20h45
dimanche 16h30 - 18h45
mardi 16h - 18h15 - 20h30
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jeudi 14h15 - 16h30 - 18h45
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samedi 14h15
mercredi 18h30
mardi 20h45 D
Avec 10 millions d’exemplaires et une soixantaine de traductions depuis sa publication en 1942, le premier roman d’Albert Camus, L’Étranger, est (après Le Petit Prince de Saint-Exupéry) le livre français le plus vendu dans le monde. Que vous l’ayez lu ou non, vous avez probablement entendu son introduction : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. ». Cette formule devenue mondialement célèbre donne le ton d’un ouvrage dans lequel l’auteur, prix Nobel de littérature en 1957, fait le portrait d’un homme insensible, étranger à toute émotion, qui deviendra criminel sans mobile. Camus ajoutera quelques années plus tard dans une préface pour l’édition américaine : « Tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. » Réputé inadaptable, L’Étranger a pourtant déjà été porté à l’écran en 1967, par Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni dans le rôle-titre. François Ozon relève donc à son tour le défi et signe une adaptation fidèle mais aussi très personnelle en insistant sur le contexte colonial du récit. Le réalisateur parvient à rendre fascinant ce personnage, admirablement incarné par Benjamin Voisin, qui refuse de jouer la comédie humaine. Il commente : « Je sais que par essence dans toute adaptation, il y a une part de trahison, qu’il faut assumer (…) Je me suis complètement identifié à Meursault. Pour moi, c’est un cinéaste ! Il regarde autour de lui, il voit des personnages, des acteurs. Les autres jouent leur vie. Mais pas lui, il ne joue pas. Il ne ment jamais. La vie est une scène de théâtre dont il est absent. Mais il voit la beauté du monde, sa violence aussi. Et quand il observe cette violence, il n’intervient pas. Il reste spectateur. Jusqu’à la fin, où il se révolte enfin et devient acteur de sa vie. »
LE MOT DES EXPLOITANT·ES
Il fallait un grand cinéaste comme François Ozon pour adapter le roman culte d'Albert Camus écrit quelques années avant la guerre d'Algérie. Sa Lecture très contemporaine s'appuie sur l'exultation des corps et Benjamin Voisin excelle dans l'incarnation d'un Meursault tout en intensité. Comme le personnage de Camus, la jeunesse de l'après-Punk a cherché un sens à l'Existence. Le titre des Cure, Killing an Arab, sur lequel s'achève le film est le cri de cette quête sans happy end.
Jean-Marc Delacruz - Omnia République, Rouen
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