Surface de réparation
Match junior

THÉÂTRE | DÈS 12 ANS
Louise Emö | Compagnie La PaC | Coproduction DSN

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, la sortie de résidence du 15 septembre 2023 et le spectacle du 12 mars 2024 de Surface de réparation sont malheureusement annulés.

MARDI 12 MARS annulé
20h | Durée 1h35
Le Drakkar
Tarif A

Qui aurait cru que théâtre et football avaient tant en commun ?
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Imagine le Real et le Barça, ces géants qui s’affrontent.
Leur rivalité s’étend, leurs histoires se racontent comme Montaigu et Capulet, deux clans enflammés.
Leur duel sur le terrain, une tragédie bien aimée.
Dans sa nouvelle pièce, Louise Emö parle de football, mais pas que. Elle parle aussi de théâtre. On y croise des passionnés du ballon rond mais aussi des professionnels. On y revoit Nina, l’héroïne de Tchekhov, transposée à notre époque.
De la concurrence acharnée des clubs de foot qui rappelle la guerre enflammée des familles de Roméo et Juliette ; de la hantise d’échouer et de n’être jamais assez bien, la Compagnie La PaC montre qu’entre le public de théâtre et les supporters de stade, qu’entre les passes au foot et les échanges de répliques, il n’y a qu’un (petit) pont. Et puis, à travers tout ça, la société, les rêves qu’elle insuffle aux enfants et les rêves d’avoir un enfant qu’elle crie aux adultes.

Direction artistique, mise en scène et écriture Louise Emö. Interprétation Eliot Saour, Manon Roussillon, Anne-Laure Thumerel, Baptiste Noslier.

© Photo : DR

Création et production déléguée : La Parole au Centre. Coproduction (en cours) : DSN – Dieppe Scène Nationale (DSN) – DRAC Île de France – Théâtre des Fosses (Val d’oise). Soutiens (en cours) : MPAA Bréguet Sabin – Paris ; Centre social et culturel solidarité – Roquette ; Ville de Rouen ; Labo Victor Hugo ; Le Grand Parquet – Maison d’arsites du Théâtre – Paris Villette.

Site de la compagnie

Il y a, au départ, l'appel du football, lancé dans la profondeur du travail de la PaC. Ce sport, fédérateur, chorégraphique, constitue un objet d’études et une source d’inspiration de la compagnie. C’est une matière idéale pour mettre en mouvement le corps, chercher l’ensemble et le groupe.

Il y a, ensuite, le contre-appel d'une question, celle de l'enfant et de l'enfance. À cet âge flottant de la vingtcinquaine jusqu'à la post-trentaine, pointe et subsiste la question de la reproduction, de la mise au monde d'un enfant. Mais sur quel monde mise-t-on dans ce processus ? À l'heure de la dissolution de la planète, pourquoi commettre cet acte et à quelle fin ?

Surface de Réparation s’imagine tel un mouvement d’ensemble interdisciplinaire et indiscipliné, entre théâtre et football, où peuvent apparaître beatbox, polyglotie, mimétique, chorégraphie. C’est l’underground sur la surface, la face cachée institutionnelle du théâtre, avec Patrice Chéreau, Clément Cogitore, Zinedine Zidane et Ronaldinho dans le viseur des modèles. Le théâtre x football s’abreuve fluidement d’autres disciplines, avec des passes courtes ras de terre, dans le dialogue, l’opposition.

Ce sport de ballon rond qui se joue au pied, il n'est pas étranger à Louise Emö. Commanditée par l'Eclat à Pont-Audemer, elle rédige un podcast en 5 épisodes sur le football, l'enfance, la transgression, la honte, entre autres. Cette recherche-action autour de cette matière se poursuit ici dans ce spectacle. Quelle est la dramaturgie de ce sport et quelle matière peut-on en tirer pour faire théâtre ? Parallèlement, nous nous concentrons sur la tragédie de la parentalité sous toutes ses formes. L'adoption, l'abandon, l'avortement, tous ces mots trop grands-là qui s'immiscent dans nos quotidiens, avec l'urgence de prendre une décision avant qu'il ne soit trop tard. Cette question de l'enfant, et par extension de l'enfance, est prégnante dans cette création. L'enfantine passion du football associée au rêve de passer professionnel sans se prendre les pieds dans la rupture des ligaments, qui croise la question de comment devenir des adultes, philosophiquement, moralement pour toute une génération relai qui essuie les plâtres pour penser comment reconstruire – offrir ainsi autre chose à ces descendants, ces enfants, qui marcheront – peut-être ou pas – dans nos traces.

Cette tragédie, nous l'étudions en réduisant notre distance avec elle : nous la concevons au premier degré de notre recherche. Comme le signale Roland Barthes, il s’agit d’observer la distance, et non l’annihiler. Comme le signale Thierry Roland, après ça on pourra mourir tranquille. Quoique le plus tard possible.

Dans une composition d'équipe réduite, tel un five, un match tragique à 5 performeurs et performeuses auxquels s'accolent des amateurs et amatrices de 7 à 77 ans, on question ce XXIème siècle de la pandémie, de la guerre, des coupes du monde. Comment les figures de la tragédie classique et shakespearienne peuvent-t-elles servir d’étendard, de crachoir ou de muselière ? Dans quelle mesure Juliette, Phèdre, Roméo, Antigone, Neymar, Pelé, ont-ils traversé des crises similaires ? Comment le football transit-il ? La distribution est intergénérationnelle, elle rassemble amateur.ices et professionnel.les, elle ressemble à tout le monde, elle invite les non-choisi.e.s, celles et ceux qui, en dépit du déterminisme social, montent sur scène.

Dans le rétro, des textes classiques. L'amour, l'enfance, tout y est. Antigone de Anouilh rencontre Phèdre de Racine ; le clasico Real vs Barça rencontre les Montaigus vs les Capulets ; textes paroxystiques où les curseurs émotionnels sont poussés aussi loin que possible, le premier degré du trop plein - le pari et la force du groupe aussi, qu’on soit 500 ou 3000 l’important c’est la magie d’y croire. Comme dirait le sponsor.

Les premiers jalons du spectacle rêvé sont déjà posés. Une première ouverture de travail de Surface de Réparation a eu lieu au théâtre La Reine Blanche, à Paris, le 6 février dernier. Dans cette esquisse, en vrac, un extrait du podcast éponyme, la fuite en avant d'un mari, Hervé Renard à la mi-temps, du beatbox sur Fly me to the Moon.
Avec ce troisième spectacle choral, Louise Emö et la PaC affirment le désir d’un théâtre transdisciplinaire, multigénérationnel et inclusif, afin d’inscrire un nouveau chapitre dans l’appropriation des codes de la culture pop et de leur résonance avec les mythes classiques sur une scène multicolore.