Scènes de violences conjugales

THÉÂTRE | DÈS 15 ANS
Gérard Watkins | Perdita Ensemble

JEUDI 18 AVRIL
20h | Durée 2h
Grande Salle

Tarif A

« Parfois, il n’y a pas besoin d’un cadavre pour faire un fantôme. » Azucena Chavez, victimologue.
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Rachida rencontre Liam. Annie rencontre Pascal. Rachida et Liam sont issus d’un milieu violent et précaire. Annie et Pascal sont en voie de précarisation. Chaque couple de son côté emménage dans un meublé. Petit à petit, la violence conjugale s’installe entre eux.
Qui sont-ils ? Comment se sont-ils rencontrés ? Comment se sontils aimés ? Quand la violence s’est-elle immiscée entre eux ? Physiques, psychologiques, sexuelles, sociales… les violences faites aux femmes revêtent de multiples visages. Le Perdita Ensemble dévoile les premiers et plus petits signes de violence et de domination. Avec eux, nous suivons à la trace le difficile parcours vers la libération des deux héroïnes.

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« Le spectacle de Gérard Watkins cerne sans fard la question de la violence conjugale, des deux côtés de la lorgnette : victimes et bourreaux. » Les Inrockuptibles

La sélection bibliographique de la librairie-café La Grande Ourse.

Texte, mise en scène & scénographie Gérard Watkins. Avec Hayet Darwich, Julie Denisse, David Gouhier, Maxime Lévêque, Yuko Oshima. Musique Yuko Oshima. Création lumières Anne Vaglio. Régie lumière Julie Bardin. Régie générale Marie Grange.

© Photo : Christophe Renaud de Lage

Production déléguée : Perdita Ensemble Coproduction : Espace 1789 – St Ouen Soutiens : Fonds SACD – La culture avec la copie privée, du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques – DRAC et Région PACA, d’Arcadi Île-de-France, du Centre National du Livre, de la SPEDIDAM Soutien en résidence de création : Ville de Romainville Avec l’aide à la création dramatique – dramaturgies plurielles de l’ADAMI et la « culture avec la copie privée », du Centre National du Théâtre, de la SPEDIDAM En coréalisation avec Le Colombier – Bagnolet et le théâtre de la Tempête – Paris. Le Perdita Ensemble est conventionné par la DRAC Ile-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication. Remerciements Yann Richard, Théâtre Le Colombier – Bagnolet et Pierre Heyligen – Lumière et Son Paris.

Site de la compagnie

Scènes de Violences Conjugales est né du désir de travailler sur la violence conjugale, pour y décrire la violence faite aux femmes telle qu’elle se pratique aujourd’hui dans le monde. Violences physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, administratives, et sociales. Une pratique héritée du droit du plus fort qui perdure au moment où la femme revendique sa juste place, équitable, au sein d’une société où la domination masculine est toujours prégnante. Une sorte de plongée au cœur du sujet, en sa combustion, cherchant par tous les moyens du théâtre à le cerner et à le comprendre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, et sont consternants : une femme meurt tous les trois jours suite aux coups portés par un homme. A partir d'improvisation, d'un travail à la fois intérieur et physique, réaliste et musical, mélangeant récits narratifs, souvenirs, et scènes vécues en direct, le Perdita Ensemble propose cette réflexion à cœur ouvert sur les origines de cette violence, et sur sa méthode. Comment elle s'installe, s'insinue, se déploie, et perdure. Elle propose aussi une porte de sortie, par le travail, la parole et l’écoute de l’autre, en suivant à la trace le difficile parcours vers la libération de ses deux héroïnes.

La violence conjugale contient en elle une métaphore des différents mouvements de la violence contemporaine, autant dans son contexte psychologique, social, affectif, que dans son expression du droit du plus fort. Aux USA on parle déjà de « terrorisme intime ». Exprimer ce ressenti avec profondeur, complexité, et avant tout humanité va me demander en tant que créateur le geste d’aller vers l’autre. Dans ce cas, il ne va pas juste s’agir de mes collaborateurs. Il va s’agir du tissu social dans lequel nous vivons. Des êtres qui se débattent là-dedans

RÉCONCILIER L’ÉCRITURE DE PLATEAU ET L’ÉCRITURE DRAMATURGIQUE 
A partir d’improvisations, d’un travail à la fois intérieur et physique, réaliste et musical, mélangeant les genres narratifs et les scènes vécues en directe, cherchant un abécédaire non stéréotypé, en creusant des personnages dont les spectateurs puissent se sentir proches, pour trouver, avec les acteurs, un théâtre résolument humain, j’écrirais tout au long du processus, car il s’agira bien au final d’une écriture dramatique et non d’une retranscription d’improvisations. Il s’agit d’avancer avec les acteurs et de confronter nos recherches avec la réalité. En multipliant les points de vues de la société civile, pour que cette écriture soit active, en mouvement, comme un travail qui opère sur les êtres - acteurs - spectateurs - intervenants, qu’il va côtoyer tout au long du processus. 

Il est compliqué de rendre compte de cette alchimie, qui se veut à la fois instinctive et méthodique, qui désire à la fois chercher le personnage dans le dernier de ses retranchements, et de le faire correspondre à une réalité puisée dans des recherches. Mais le but de cette recherche, c’est que le mouvement du spectacle, sa dramaturgie, sa démarche, son geste soit tendu vers un bouleversement de nos conceptions sur ce que peut être la violence conjugale, une volonté de rendre la violence du monde altérable, en déjouant les règles qui mènent au pouvoir et à la soumission. Pour cela, il a fallu partir de l’être, non pas dans sa biographie fictive, mais par sa description intérieur, flux de pensées, rêveries, souvenirs, textures. Et de là, mener l’acteur à mener et construire son personnage fictif de l’intérieur, comme une mise au monde Brechtienne, muée par le désir de transmettre ce qui est tu. D’imaginer ensemble qui ils sont, comment ils se sont rencontrés, comment ils se sont aimés, et de suivre au scalpel et au laser les moindres signes de violence et de domination, de manipulation et de d’incursion identitaire, afin de nous les rendre a la fois familières et décelables. Et de là, comme le faisait jadis Henrik Ibsen, prendre le personnage par le collet et de ne pas le lâcher jusqu’à ce qu’il ait accomplit sa destinée. La deuxième partie du travail est de constamment confronter cette écriture avec les acteurs de la société civile et publique, dont c’est le métier et la raison d’être d’enrayer cette violence. Docteurs, victimologues, centres d’accueils, psychiatres, procureurs, chercheurs. Et d’écouter leurs souhaits, très divergents, sur les enjeux du spectacle, sur les contradictions de l’exercice de leurs métiers.

RENCONTRE ENTRE L'ECRITURE ET LES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIETE CIVILE ET PUBLIQUE EN LUTTE POUR ENRAYER LA VIOLENCE

L’Observatoire de la Violence Envers les Femmes du 93 est une toute petite équipe menant un très grand combat. Créé en 2002, c’est un dispositif unique en Seine-Saint-Denis. Laboratoire expérimental, l'Observatoire n'a de cesse d’inventer des formes d’actions concrètes, ainsi que d’informer et réfléchir via de nombreux ateliers et colloques. Le téléphone d’urgence pour les femmes en grand danger, l’ordonnance de protection des mineurs, « Un Toit pour Elle » (des appartements pour les femmes victimes de violences et quittant leur domicile), les Bons de Taxis pour accompagner les femmes du commissariat à une unité médico-judiciaire, les consultations psycho-traumatologiques. Des actes concrets, efficaces, et sans concessions. Dans le bureau rempli de dossiers, Ernestine Ronai et Carole Barbelane-Biais me reçoivent. Nous entrons très rapidement dans le vif du sujet. Elles veulent connaître le contenu de mon projet. Pas la faisabilité, pas le avec qui ni comment, le contenu. Je m’engage directement dans le récit de ce que j’envisage. Je suis prêt. J’ai bien planché sur le sujet, j'ai fait de longues recherches, et je leur raconte donc le « scénario ». Et j’en arrive au moment où une des femmes se fait tuer. Pour moi, ça me paraissait évident parce qu’une femme meurt tous les 3 jours suite aux coups et blessures subis lors de violences domestiques. Je finis le récit. Un silence s’ensuit. Ernestine me regarde droit dans les yeux et me dit simplement et fermement « Il ne Faut Pas que la Femme Meure ». Elle dit qu’elle comprend les règles de la tragédie, de l’impact de cette mort, de la nécessité de rendre compte du fléau, elle comprend tout ça, mais elle répète « Il ne Faut Pas que la Femme Meure ». Ernestine développe sa pensée. Une femme doit penser qu’elle ne doit pas mourir. Qu’elle ne doit pas être battue. Qu’elle n’a aucun ordre à recevoir, de personne. Qu’elle peut s’en sortir en ouvrant une porte. En prenant la parole. Donc la Femme ne Doit Pas Mourir. Elle ne doit pas répondre aux règles de la tragédie.

La simplicité et la radicalité de cette pensée m’ont bien plu. Et j’ai décidé de ne pas faire mourir la femme, et de poursuivre cette méthode, confronter le récit de ce que les acteurs et moi avions inventé, comme fiction, avec les intervenants de la société civile et publique.

« IL NE FAUT PAS QUE LA FEMME MEURE »

Conscient que l’aspect légal des violences conjugales pose les limites de ce qui est considéré comme tel, et donc comme illégal, et punissable par la loi, j’ai voulu rencontrer Françoise Guyot, vice-procureure, chargée de mission auprès du Procureur de la République pour les affaires de violences conjugales. Cette « combattante » m’a gracieusement offert une journée de son précieux temps, et a accepté de répondre aux questions. J’ai donc décidé d’incarcérer comme il se doit mes protagonistes-auteurs de violences, afin d’envisager scéniquement avec eux un travail thérapeutique. Ce que nous avons travaillé en improvisation sur le plateau avec les acteurs. Mais une seule rencontre avec les intervenantes de l’association « Elle(s) Imagine(nt) » m’a bien fait comprendre que si je voulais coller à une réalité, les auteurs des violences n’allaient que très rarement en prison. Comment alors continuer à faire ce travail thérapeutique avec les hommes ? C’est alors qu’un ancien tract d’appel à témoignage, que j’avais distribué dans les rues de Romainville refait surface. Je suis contacté par Ludovic Dardenne, à qui quelqu’un avait remis le tract, qui s’occupe, au PAJE à Pantin, de stages de sensibilisation pour des hommes ayant commis des actes d’agressions. Mes deux acteurs suivent alors les stages et y observent les hommes. Le contexte de l’hallucinante scène de déni de Pascal Frontin était trouvé. Amandine Maraval, chargée de mission aux droits des femmes à la Ville de Bagnolet, me suggère, entre autres, d’enlever toute forme de pathologie à la biographie des uns des autres.

Quant aux femmes victimes, les rencontres grâce à la résidence à Romainville, du docteur Lazimi et de Azucena Chavez, victimologue, ont été déterminantes pour l’écriture des scènes d’accompagnements des femmes. Le Dr Lazimi nous explique le principe de non intervention, la femme doit rompre d’elle- même, ça ne sert à rien, d’expérience de l’inciter à rompre. Sa libération est souvent progressive, et peut prendre plusieurs années. Je raconte à Azucena pourquoi la Femme ne Doit Pas Mourir. Elle me répond « parfois il n’y a pas besoin d’un cadavre pour faire un fantôme. » Elle me suggère aussi dans la liste des méthodes et des stratégies de l’agresseur, un que j’avais étrangement oublié. Le silence.
Je ne veux pas faire un spectacle de propagande, un spectacle « social » comme on en voit parfois où tout le monde est d’accord à l’issue de la représentation, et finalement embarrassé de l’être. J’ai envie d’entrer profondément dans cette matière et de la laisser raconter sans fard ce qu’elle a à raconter. Sur l’être humain. Sur le monde. Sur la violence. Sur l’amour. Mais l’idée que le contenu puisse altérer notre regard, que l’idée du drame doit être remise en question pour que le monde avance et devienne meilleur, m’a énormément plu. Nous avançons plus que jamais sur une poudrière, et nous sommes responsables de nos gestes artistiques. Nous devons d’affronter la violence et l’abrutissement du monde de face, et confronter, sans lâcheté, la nature profonde des troubles que nous vivons. Dans l’espoir, qu’avec un peu de chance et beaucoup de travail, une œuvre puisse subtilement donner des clefs pour que les gens sortent de cette spirale infernale.

Pour moi, c’est l’étude la plus fascinante. Elle pourrait constituer un spectacle en soi ; c’est le phénomène qui suscite le plus le mystère de la représentation théâtrale, avec ses êtres fantômes égarés dans un espace, terrés dans un coin, cherchant à se faire oublier ou à surgir, cette réalité qui dort et qui est tue. Celle qui peut nous remettre instantanément en danger en nous procurant ce sentiment de manque, de retour à la famille, celle qui en réalité nous fait endurer, mémoire figée, immobile, dormante, diffusée, nécrosée, attendant de se réveiller ou de se transformer, ou de grandir.

Que l’instinct de survie propose pareil phénomène en dit long sur la complexité de la fabrique humaine. De ses mécanismes. Que sait-on alors de ce qui nous est arrivé ? Que sait-on de l’histoire, si l’histoire personnelle peut ainsi être floutée ? L’histoire nous a-t-elle sidérés, pour que nous le reproduisions avec autant d’entrain ?

LA SIDÉRATION - Muriel Salmona
« Il s'agit de mécanismes psychologiques et neurobiologiques exceptionnels de sauvegarde qui se mettent en place lors du traumatisme. Ces mécanismes psycho-traumatiques sont mis en place par le cerveau pour échapper à un risque vital intrinsèque cardiovasculaire et neurologique induit par une réponse émotionnelle dépassée et non contrôlée. Cela se produit quand la situation stressante ne va pas pouvoir être intégrée corticalement, on parle alors d'une effraction psychique responsable d'une sidération psychique. Le non-sens de la violence, son caractère impensable sont responsables de cette effraction psychique, ce non-sens envahit alors totalement l'espace psychique et bloque toutes les représentations mentales. La vie psychique s'arrête, le discours intérieur qui analyse en permanence tout ce qu'une personne est en train de vivre est interrompu, il n'y a plus d'accès à la parole et à la pensée, c'est le vide… Il n'y a plus qu'un état de stress extrême qui ne pourra pas être calmé, ni modulé par des représentations mentales qui sont en panne.

Le stress extrême entraîne un risque vital pour l'organisme, et comme dans un circuit électrique en survoltage, le cortex va faire disjoncter le circuit émotionnel par l'intermédiaire de mécanismes neurobiologiques de sauvegarde exceptionnels qui vont être responsables d'une déconnexion du circuit de réponse au stress, qui s'apparente donc à un court-circuit pour protéger les organes comme le cerveau, le cœur et les vaisseaux. Cette disjonction entraîne une mémoire traumatique et une dissociation avec anesthésie psychique et physique.
La disjonction du circuit émotionnel pour échapper au risque vital créé par le survoltage émotionnel ne se déclenche que si les représentations mentales face à la violence sont en échec et sont dans l'incapacité de moduler ou d'éteindre la réponse émotionnelle et d'empêcher ainsi un survoltage émotionnel

Gérard Watkins  
Gerard Watkins est né à Londres en 1965. Il grandit en Norvège, aux USA et s’installe en France en 1974. Il écrit sa première chanson en 1980, et sa première pièce un an plus tard. Depuis il alterne entre acteur, auteur, metteur en scène, et musicien. Il travaille au théâtre avec Véronique Bellegarde, Julie Beres, Jean-Claude Buchard, Elizabeth Chailloux, Michel Didym, André Engel, Frederic Fisbach, Marc François, Daniel Jeanneteau, Philipe Lanton, Jean-Louis Martinelli, Lars Noren, Claude Régy, Yann Ritsema, Bernard Sobel, Viviane Theophilides, Guillaume Vincent, et Jean-Pierre Vincent, et au cinéma avec Julie Lopez Curval, Jérome Salle, Yann Samuel, Julian Schnabel, Hugo Santiago, et Peter Watkins. Depuis 1994, il dirige sa compagnie, le Perdita Ensemble, pour laquelle il met en scène tous ses textes, La Capitale Secrète, Suivez-Moi, Dans la Forêt Lointaine, Icône, La Tour, Identité, Lost (Replay), Je ne me souviens plus très bien, Scènes de Violences conjugales, Apocalypse Selon Stavros, Ysteria. Navigant de théâtres en lieux insolites, du Théâtre de Gennevilliers à l’Echangeur, du Théâtre Gérard Philipe de St-Denis, au Colombier, de la Ferme du Buisson, à la piscine municipale de St- Ouen, de la comète 347 au Théâtre de la Bastille. Du Théâtre du Rond Point au Théâtre de la Tempête au Teatro di Roma. Il est lauréat de la fondation Beaumarchais, et de la Villa Medicis Hors-les-Murs, pour un projet sur l’Europe, il est également intervenant à l’Eracm où il a conçu le projet Europia / fable géo-poétique qu’il a porté à la scène avec les élèves de l’ERACM pour Marseille Provence 2013, repris à Avignon In au Cloitre Saint-Louis et à Reims Scènes d'Europe. Scènes de Violences Conjugales, lui a valu d’être nominé meilleur auteur francophone vivant 2017, et il a obtenu le prix du syndicat de la critique meilleur comédien 2017. Il est lauréat du Grand Prix de Littérature Dramatique 2010 pour Identités et 2022 pour Scènes de violences conjugales.    

Yuko Oshima
Batteuse et compositrice japonaise, Yuko Oshima vit en France depuis 2000. Elle développe son langage musical en batterie à travers l’improvisation et la composition avec des musiciens, danseurs, et des comédiens.  En tant que batteuse, Yuko se focalise sur la recherche de sons avec son instrument et ses accessoires métalliques tout en gardant sa passion du rythme et du groove. Elle est une fondatrice du duo ‘DONKEY MONKEY’ avec Eve RISSER (piano), du duo de batterie avec Hamid DRAKE, du trio avec Isabelle DUTHOIT (voix, clarinette) et Soizic LEBRAT (violoncelle), d’un autre trio ‘LAUROSHILAU’ avec 2 Bruxelloises Pak Yan LAU (piano, electronics) et Audrey LAURO (saxophone alto), et aussi de groupes au Japon, notamment du trio ‘GAKUSEI JIKKEN SHITSU’ avec Ryoko ONO (saxophone) et Hiroki ONO (electronics). En outre, elle collabore régulièrement avec des danseurs, notamment « SOURDRE » avec Damien BRIANÇON (de ‘l’espèce de collectif’), et aussi avec la compagnie KUBILAI KHAN INVESTIGATIONS. Elle joue également dans des pièces de théâtre, notamment SCÈNES DE VIOLENCES CONJUGALES dirigée par Gérard WATKINS depuis 2016 entant que musicienne et actrice.  

Hayet Darwich
Elle est sortie de l’ERAC en 2013, où elle travaille entre autre avec Nadia Vonderheiden, Ludovic Lagarde, Hubert Colas et Gérard Watkins. Elle y monte son premier projet personnel, Drame de Bitch, autour des textes d'Elfriede Jelinek et Hélène Cixous. En sortant de l’école, elle retrouve Gérard Watkins en tant qu’assistante sur les chantiers nomades autour des violences conjugales. En 2014, elle parcourt l’Europe avec The europeen crisis game, projet européen en anglais sur la crise économique de 2008 mis en scène par Bruno Freyssinet. En 2015, c’est avec les performeurs italiens Ricci/Forte qu’elle continue sur les routes européennes avec un projet autour de Jean Genet, J.G Matricule 192.102. Aujourd’hui c’est à Marseille qu’elle a atterri, en compagnie de François Cervantès, artiste associé au théâtre du Merlan, pour l’Epopée du Grand Nord, une fresque sur les quartiers nord avec les habitants des quartiers et pour d’autres créations en cours.   

Maxime Leveque
Après des études en Lettres classique au Lycée Lakanal et l’obtention de licences en philosophie et en art du spectacle, il se forme comme acteur au studio d'Asnières puis à L’ERACM, où il travaille notamment avec G. Watkins, L. Lagarde, Hubert Colas et Catherine Germain. Il travaille ensuite sous la direction de Nadia Vonderheyden (La fausse suivante), François Cervantes (L’épopée du Grand Nord), Gérard Watkins (Scènes de violences conjugales, L'Apocalypse selon Stavros, Europia), Bertrand Cauchois (Terre de colère), Sarah Oppenheim (les joies du devoir), Gilles Sampieri (Les Murs sauvages) Tom Politano (Supernova). Il est aussi performeur pour le dispositif Polis d’Arnaud Troalic. Et il écrit pour deux spectacles : Manger l’Aurore, coécrit avec L. Dupuis, Lève-toi et resplendis, dirigé par M Bordier.). Il coécrit également le spectacle Warning du Cirque Inextremiste et est collaborateur artistique des spectacles Les Vierges de Fer (Titiane Bartel) et Animal Manager (Gilles Sampieri). Il accompagne Duncan Evennou et Lancelot Hamelin dans leur exploration sur les rêves à la veille d'une élection présidentielle et joue leur spectacle L'Assemblée des Rêves. Enfin à l'issue de plusieurs voyages en Palestine et en Israël, il crée avec Nolwenn Peterschmitt et le Groupe Crisis le spectacle Ils savaient pas qu'ils étaient dans le monde. Entre temps il crée avec Marianne Mell et les Ateliers Médicis une œuvre participative, Collectes, qui réunit trois villages de Haute Marne et il participe au projet Caravan avec Lucile Oza, Alexandra Tobelaim et le théâtre de Thionville où il vend des gaufres (assez peu d'ailleurs et pas très bien faites) pour rencontrer les Thionvillois-es. Pour finir il jouera dans la prochaine création de Frédérique Ait-Touati, l'art d'habiter.   

Julie Denisse
Elle a été formée à l’école de la Rue Blanche puis au Conservatoire National supérieur d’Art dramatique, 1997. Elle a joué notamment avec Claire Lasne dans Désir de théâtre, Julien Fisera dans Belgrade, Patrice Chéreau dans Elektra, Daniel Jeanneteau et Marie Christine Soma dans Feux ; Adam et Eve, Julie Brochen dans Hanjo, Oncle Vania, Panthésilée, Gildas Milin dans Antropozoo, Vincent Gauthier Martin dans Ambulance, la Cuisine, Ailleurs tout près, Julie Bérés dans Poudre, Jacques Bonaffé dans Comme des malades, Michel Didym dans Le langue à langue des chiens de roche, François Wastiaux dans Les Paparazzi, Gerard Watkins dans Scènes de violences conjugales, Ysteria et Hamlet. Elle a également dansé et interprété Terre d’ailes, La nuit de l’enfant cailloux, chorégraphies de Caroline Marcadé. Elle a collaboré avec le Cirque Bidon et le Cirque en déroute. Elle a mis en scène Adieu Poupée et La Poème, avec J. Mordoj. Elle a participé à de nombreux enregistrements pour France Culture, et a également co-écrit Le kabuki derrière la porte avec Laurent Ziserman et Gael Baron.   

David Gouhier
Lors de sa formation au TNS en 1995, David Gouhier est repéré par Bernard Sobel et lui donne l’occasion de jouer Edmond au côté de Maria Casarès dans Le Roi Lear. L’année suivante une autre rencontre à l’école du TNS sera importante, celle d’Adel Hakim qui lui confiera le rôle de Pyrrhus dans Les Troyennes de Sénèque. Peu après c’est Jean-Pierre Vincent qui l’embarque avec lui dans une série de spectacles à Nanterre Amandiers : Karl Marx théâtre inédit, Le Jeu de l'amour et du hasard, Homme pour Homme, Tartuffe, Lorenzaccio. Par la suite il travaille avec C. Buchvald pour interpréter Cébès dans Tête d'or au Théâtre des bouffes du Nord au côté d’André Marcon ; E. Chailloux dans La Fausse Suivante, Sallinger et Le baladin du monde occidental ; J.-L. Benoît dans La Trilogie de la Villégiature de Goldoni ; Laurent Gutmann dans Spendid ́s de Genet et Le Petit Poucet. Il retrouve Jean-Pierre Vincent qui lui offre le rôle d’Horace dans l’Ecole des femmes auprès de Daniel Auteuil, puis Merlin dans Les acteurs de bonne foi. Il fait la rencontre de G. Watkins et joue dans Scènes de violences conjugales, Ysteria et Hamlet. Il travaille avec Nicolas Struve dans Correspondance avec la Mouette et Céline schaeffer dans La République des abeilles d'après l'oeuvre de Maurice Maeterlinck. Il joue à la suite de cela dans Kliniken de Lars Loren mis en scène de Julie Duclos. Au cinéma, avec P. Ferran. A la radio, avec Cédric Aussir et Sophie Picon.

Le Perdita Ensemble est un ensemble d’acteurs, scénographes, administrateurs, diffuseurs, techniciens, musiciens réunis autour de l’écriture de Gérard Watkins, qui en assure la direction artistique depuis 1994. Réunis par un profond désir de tendre un miroir à notre époque, de proposer une réflexion riche, complexe et accessible sur les profondes mutations de notre monde.

Cette aventure théâtrale sur les chemins de la création a traversé deux décennies, s'efforçant, par des résonances de thèmes, par des lieux de représentations inédits, à aller chercher le spectateur sur des terrains inconnus. S'adressant à ceux qui ressentent que le monde les prend de vitesse, les exclut, les perd, que les thèmes abordés par le théâtre ne les concernent plus, le Perdita Ensemble veut toucher le spectateur d’aujourd’hui afin qu’il ressente plus que jamais la nécessité et le besoin de la représentation, en y trouvant un écho à ses pensées et à ses interrogations.

Il s’agit, en écrivant du théâtre, de sonder ce que produisent les évènements, faits-divers, drames, lois, tout ce qui constitue la relation entre les êtres. Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, le monde a vécu une accélération sans précédent : mondialisation, guerres chirurgicales, insécurité, montée du Front National, catastrophes environnementales, précarisation, terrorisme, crise monétaire. Affronter cette époque trouble et insaisissable, c’est reconnaître pour l’artiste un devoir de pensée, un devoir de mémoire, un devoir d’imagination, et un devoir d’échange, afin de rompre la solitude et l’isolement. Faire de la grande histoire et de la petite histoire une fable, et de la fable, tendre un fil entre l’acteur, le personnage, et le spectateur.

Si les premiers textes avaient pour vocation de réinsuffler un sens de l’épopée dans le théâtre contemporain, l’écriture est aujourd’hui plus dépouillée, plus fragile, resserrée autour du thème de l’identité. Car si l’être d’aujourd’hui se sent bel et bien perdu, et que sa vie se présente parfois comme un puzzle, l’urgence est bien de lui en présenter des morceaux reconstitués.
Il est impératif de ranimer sans cesse le désir des spectateurs. Et pour cela, Le Perdita Ensemble reste fidèle à une démarche. Rester libre, pertinent, inventif, en allant chercher le théâtre et les spectateurs là où l’on ne l’attend pas.

« Gérard Watkins nous avait déjà stupéfié par son talent avec Je ne me souviens plus très bien, pièce entre docu et fiction superbement scénarisée sur la question de la maladie d’Alzheimer. Cette fois il s’intéresse à la violence faite aux femmes et sa pièce, aussi parce que nous venons de consacrer une journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes mais surtout parce qu’elle est une œuvre dramatique aboutie est à voir le plus vite possible. » David Rofé-Sarfati – Toutelaculture.com

« S’il est évident que Gérard Watkins prend parti face à une réalité trop souvent tue, trop souvent niée, il ne s’en tient pas à la seule dénonciation. Entremêlant les temps et les situations au fil d’une construction à l’architecture complexe et rigoureuse, il interroge, s’interroge, nous interroge sur ce qui ne peut être qu’une fatalité. Son écriture est fine, sensible, à l’instar du jeu des comédiens nourris d’un long travail d’improvisation. Dans un décor réduit à une table, quelques coussins, ils se révèlent d’une justesse et d’une vérité qui cogne au cœur, tandis que résonnent, en écho, les interventions en direct de la percussionniste Yuko Oshima. » Didier Méreuze – La Croix

« Scènes de violences conjugales est une pièce porteuse d’un beau message d’espoir avec une volonté de dénoncer la violence conjugale. Si certains éléments nous questionnent ou nous interpellent, nous pouvons applaudir la performance émouvante des comédiens et la démarche de l’auteur. » Anouck Le Nué - lesuricate.org

« au festival d'Avignon, où dans le off, le public est sous le choc avec la pièce "Scènes de violences conjugales". Gérard Watkins qui a écrit et mis en scène ce spectacle, fait œuvre d'utilité, alors que chaque année une femme meurt tous les trois jours, tué par son conjoint ou son ex. » Thierry Fiorile - Radio France