SPECTACLE VISUEL

SIMPLE

DANSE | DÈS 10 ANS
Ayelen Parolin | Compagnie Ayelen Parolin

JEUDI 11 JANVIER
20h | Durée 55 mn
Grande Salle

Tarif A

« Si je danse et me demande en quoi consiste la danse, je tombe par terre. » Clément Rosset, Loin de moi. Étude sur l’identité.
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Sur scène, un espace nu et trois danseurs en collants colorés. Ils semblent être arrivés ici par hasard : que font-ils là ? La musique ? Le corps doit l’inventer. Les pieds martèlent le sol, un bâton marque le rythme, on chantonne même Besame Mucho.
D’abord étonné, on finit par rire et finalement, on est émerveillé. SIMPLE est une exploration curieuse et désinhibée du simple plaisir de danser. Elle célèbre la puissance et la sincérité de l’idiot, du naïf, de l’enfant. Elle refuse la sophistication et agit sans prétention pour se débarrasser du sérieux.

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« Du début à la fin, le plaisir, le rire, la joie vont crescendo à la vision de cet improbable trio tentant d’apprivoiser l’espace comme le ferait un enfant ébauchant ses premiers pas. » Le Soir

Un projet de Ayelen Parolin. Créé & interprété par Baptiste Cazaux, Piet Defrancq & Daan Jaartsveld Assistante chorégraphique Julie Bougard Création lumière Laurence Halloy Scénographie & costumes Marie Szersnovicz Dramaturgie Olivier Hespel Regard extérieur Alessandro Bernardeschi Visuels Cécile Barraud de Lagerie Costumes Atelier du Théâtre de Liège Remerciements Oren Boneh & Jeanne Colin.

© Photo : François Declercq, Nathalie Sternalski

Production : RUDA asbl Coproductions : Charleroi danse ; Le Centquatre – Paris ; Théâtre de Liège – CCN de Tours ; MA Scène nationale – Pays de Montbéliard ; Les Brigittines ; DC&J Création. Soutien et accueil studio : CCN de Tours. Résidences : Charleroi danse ; Les Brigittines ; Le Gymnase – CDCN Roubaix/Hauts-de-France ; Le Centquatre-Paris ; MA Scène nationale – Pays de Montbéliard. Soutiens : Fédération Wallonie- Bruxelles ; Wallonie-Bruxelles International ; Tax Shelter du Gouvernement fédéral de Belgique et Inver Tax Shelter. Ayelen Parolin est artiste associée au Théâtre National Wallonie Bruxelles de 2022 à 2026.

Site de la compagnie

« Si je nage et me demande tout à coup en quoi consiste la natation, je coule à pic.
Si je danse et me demande en quoi consiste la danse, je tombe par terre. »

Clément Rosset, Loin de moi. Étude sur l’identité

Si je désire aujourd’hui aller vers une forme de simplicité, ce n’est pas pour tendre vers une simplification, mais pour chercher à agir sans prétention, sans calcul, me débarrasser de la notion de sérieux, toucher à quelque chose de l’ordre de l’enfance, une naïveté absolue...

Comment interroger la simplicité en utilisant le mouvement comme moteur ? En tentant de prendre l’acte chorégraphique comme un jeu d’enfants ? En travaillant à partir de questions comme la naïveté, l’instinct, l’idiot ? Et comment, à partir de ces éléments-là, ouvrir un espace qui active l’imaginaire et engendre l’inattendu ?

Autant de questions qui sous-tendent ce trio, profondément inscrit dans la continuité de WEG (2019). Non seulement parce que ses trois interprètes (Baptiste Cazaux, Piet Defrancq, Daan Jaartsveld) font partie de cette pièce de groupe, mais avant tout parce que son processus est guidé par une même recherche à partir des notions de plaisir et de liberté dans le travail, par une même recherche également en termes d’authenticité, de singularités individuelles.

Une nouvelle approche que je voudrais ici approfondir, en assumant davantage la connivence et la communication entre les interprètes, et en privilégiant un certain rapport au jeu et à l’idiot comme impulsions d’écriture d’une danse à la fois pleine de frictions, de métissages inappropriés, de piratages incessants, et d’une légèreté inoffensive, détachée.

Ayelen Parolin

« La chose la plus difficile, c’est de réaliser un objet simple, qui dise tout sans être bavard. »

Romuald Hazoumè, plasticien.

« Comment quelque chose peut-il naître de son contraire, par exemple le rationnel de l’irrationnel, le sensible du mort, la logique de l’illogisme, la contemplation désintéressée du vouloir animé par la convoitise, le fait de vivre pour autrui de l’égoïsme, la vérité des erreurs ? »

Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain.

Ayelen Parolin
Le plaisir – sinon l’obsession – de travailler le contraste, d’aller où elle n’est pas encore allée ou, plus exactement, de ne pas faire ce qu’elle sait faire – avec la tentation aussi, de ne pas faire ce que l’on attend qu’elle fasse. Beaucoup de contraires, de contradictions... Pas un esprit de contradiction, mais le goût d’écrire à partir de contradictions.
Un goût pour les extrêmes aussi, pour jouer avec les extrémités, les limites, les frontières. Une insatisfaction également, qui la pousse à poursuivre.
Nature et culture ont toujours été pour elle – dans ses tréfonds – une question moteur. Ce questionnement vient probablement de sa propre "nature", de sa propre histoire familiale : une grand-mère métisse amérindienne ; une origine amérindienne "cachée", "mutine", avec laquelle elle cherche sans doute à se relier, précisément parce que cette origine était tue.
Un silence qui a attisé sa curiosité, son attachement, sa volonté de s’y rapprocher. Mettre au premier plan "Ayelen", son second prénom – d’origine mapuche –, vient de là.
Dès le départ, la question de l’identité, du pluriel disparate de l’identité, et le besoin de ne pas lisser cette pluralité disparate, ont ainsi été au centre de sa démarche. Son premier solo, 25.06.76 (2003), collage de ses expériences chorégraphiques passées, en est la preuve ; un premier pas.
Ne pas lisser les choses, ne pas répondre à la logique binaire de notre société occidentale vient alimenter une vision et une réflexion que je rapprocherais volontiers d’une posture queer.
Affronter les clivages, les refuser et, en même temps, les faire se percuter. Chercher à échapper à l’éducation, aux formats, au formatage.
Là encore, non par esprit de contradiction ni pour chercher à être différente d’une quelconque "masse", mais pour être soi, pleinement, avec toutes ses contradictions, ses forces et ses faiblesses.
En rien une démarche individualiste donc, mais le désir de prôner la complexité du soi, pour mieux rendre possible la pluralité d’un nous, ensemble plus ou moins fluide et poreux de "je" résolument polymorphes.
Polymorphe, voilà un autre terme qui lui correspond assez bien. La recherche d’une écriture profondément inscrite/écrite dans les corps et dans l’espace, et en même temps volontairement ouverte au présent, à la spontanéité des interprètes – en déployant diverses stratégies pour les engager dans des états de corps littéralement "investis". En somme, une quête d’absolu... aussi démente qu’utopique.

Olivier Hespel

Baptiste Cazaux France, 1997
Baptiste Cazaux découvre dès son plus jeune âge sa passion pour les arts plastiques et vivants. Il prend alors des cours de dessin et de musique, mais c’est vers la danse qu’il se dirige. Après une formation en danse classique à Biarritz (France), il intègre en 2015 le Ballet Junior de Genève (Suisse) sous la direction de Sean Wood et Patrice Delay. Au sein de la compagnie, il danse des pièces de chorégraphes de renommée internationale tels que Olivier Dubois, Barak Marshall, Roy Assaf, Sharon Eyal, Thomas Hauert, entre autres. Maintenant danseur professionnel et chorégraphe il travaille en Suisse et en Belgique avec des chorégraphes tels que Jozsef Trefeli, Perrine Valli, Jan Martens et Ayelen Parolin, et présente ses créations dans des festivals tels que Les Quarts d’Heures du Théâtre Sévelin 36 (Lausanne, CH) ou le far° (Nyon, CH). Il est artiste associé à L’Abri (Genève, CH) pour la saison 2020-2021 et présentera son solo perfect pitch en mars 2021 lors du festival Les printemps de Sévelin (Lausanne, CH).

Piet Defrancq Belgique, 1985
Piet Defrancq s’est formé à l’École Royale de Ballet d’Anvers (Belgique) et au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (France) dont il est diplômé en 2005. Depuis, il travaille avec des chorégraphes de renommée internationale comme Emilio Calcagno, Olivier Dubois et Jan Fabre. Il est interprète pour Jan Martens depuis décembre 2013 avec la pièce The Dog Days Are Over. Il a participé à des pièces chorégraphiques dans de nombreux pays : Autriche, Belgique, France, Italie, Allemagne... Récemment, il a été interprète dans The Power of Theatrical Madness (2012-2015), This is theatre like it was to be expected and foreseen (2012-2016), Mount Olympus, to glorify the cult of tragedy (2015-2017) de Jan Fabre et The way you sound Tonight de Arno Schuitemaker. En 2019, on l’a vu dans WEG d’Ayelen Parolin. Piet Defrancq participera à la prochaine pièce de Jan Martens, any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, dont la première est prévue en 2021.

Daan Jaartsveld Pays-Bas, 1995
Daan commence sa formation de danseur chez Boysaction, une école de danse pour garçons à Arnhem (Pays-Bas). Il étudie ensuite la danse pendant deux ans chez ArtEZ, à Arnhem également. Il poursuit ses études en étudiant la danse au Conservatoire royal d'Anvers, où il obtient son diplôme en juin 2018. Daan travaille actuellement comme danseur freelance, notamment avec Ayelen Parolin dans le spectacle WEG, Julie Bougard dans le spectacle Stream Dream et Maud Le Pladec dans le spectacle Twenty-seven Perspectives. En outre, Daan est l'un des membres du collectif The Backyard Collective à Anvers.

« «Simple», ou quand la danse contemporaine fait rire aux éclats. Le week-end dernier, aux Printemps de Sévelin, trois pieds nickelés ont interrogé l’obsession de perfection des danseurs et provoqué l’hilarité. » Le Temps
« trois, en complicité, en connivence, les danseurs jouent une partition non sonore et avec puissance et sincérité, embarquent le spectateur dans le jeu de l’idiot, du naïf, de l’enfant… de l’insensé à l’onirique. On l’aura compris, Ayelen Parolin lance ses trois danseurs dans un rythme plein d’humour construit, répétitif et mouvant, … émouvant. » La Dépêche
« Aborder les choses avec simplicité n’est jamais chose aisée. Sur le plateau trois danseurs évoluent avec beaucoup d’autodérision dans des mouvements improbables au cœur d’une chorégraphie réglée au cordeau. La beauté du spectacle (et son humour) tient dans le contraste entre la naïveté des mouvements et la précision de la mise en scène. » RTBF
« Trois hommes sur un plateau de danse. Trois hommes en collants maculés de taches de couleurs. Trois hommes dans un espace nu où ils semblent être arrivés par hasard. Voilà tout ce qu’Ayelen Parolin nous invite à regarder durant une petite heure. Et c’est un régal. » Le Soir