Les Géants de la Montagne / MRIA

THÉÂTRE | DÈS 14 ANS
Lucie Berelowitsch
CDN de Normandie-Vire Le Préau
| Coproduction DSN

JEUDI 23 NOVEMBRE
20h | Durée 1h30
Grande Salle

Tarif A

Séance scolaire
Ven. 24 nov. | 14h

Du vrai, du faux, de la magie, de l’épouvante et des questionnements sur la puissance et l’impuissance de l’imagination face au totalitarisme des esprits.
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Une troupe de théâtre, réduite à peau de chagrin, échoue à la Scalogna, une ville-île fantasmatique habitée par des marginaux qui ont fait le choix de la poésie contre celui de la nécessité. Ici, le quintet punk ukrainien, au c(h)œur du spectacle, les aidera à achever leur quête et à mettre en scène leur pièce. Mais pour quel public ? La terre gronde, le sol tremble, les Géants descendent de la Montagne. Seront-ils le public tant attendu ou se livreront-ils à un massacre ?
Lucie Berelowitsch fait de son théâtre une île où dialoguent les langues et les cultures. Les musiques folkloriques y croisent le rock des Dakh Daughters et les vertigineux jeux de miroirs de la scénographie répondent aux mystères déroutants de Pirandello.

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« Lucie Berelowitsch adapte avec une fibre poétique éclairée le chefd’oeuvre inachevé de Luigi Pirendello » La Terrasse

Spectacle en français et ukrainien surtitré en français
Mise en scène Lucie Berelowitsch. Texte d’après Luigi Pirandello. Adaptation Lucie Berelowitsch et l’équipe artistique. Traduction: L’adaptation de Lucie Berelowitsch s’appuie sur les traductions françaises de Jean-Paul Manganaro (L’Avant-scène théâtre, janvier 2007) et de Stéphane Braunschweig (Les Solitaires intempestifs, 2015). Trad. UKR/FR Irina Dmytrychyn, Macha Isakova, Maryna Voznyuck et Anna Olekhnovych Avec Les Dakh Daughters: Natacha Charpe-Zozul, Natalia Halanevych, Ruslana Khazipova, Solomiia Melnyk, Anna Nikitina et Jonathan Genet, Marina Keltchewsky, Thibault Lacroix et Nino Rocher (en alternance), Baptiste Mayoraz, Roman Yasinovskyi. Chansons et composition Les Dakh Daughters et Vlad Troitskyi. Collaboration musicale Baptiste Mayoraz. Dramaturgie et assistanat à la mise en scène Hugo Soubise. régie générale Jean-Philippe Barrière. Scénographie Hervé Cherblanc. Accessoiristes Clara Hubert et Ninon Le Chevalier. Régie plateau Jérémie Feret. Sonorisation Mikael Kandelman. Régie son Vassili Bertrand et Simon Peneau. Collaboration aux lumières Anne Vaglio. Régie lumière Lucie Decherf, Paul Robin. Costumes Caroline Tavernier. Création des masques et des pantins Natacha Charpe-Zozul et les Ateliers du Théâtre de l’Union. Toile peinte « Vague », réalisée au TNS par les décorateurs·trices : Clara Hubert, Ninon Le Chevalier, Constant Chiassai-Polin et Dimitri Lenin sous la direction de Denis Cavalli (formateur). Décor les Ateliers du Préau et du TNBA.

© Photo : Simon Gosselin

Production : Le Préau CDN de Normandie-Vire Coproductions : TNBA – Théâtre National de Bordeaux Aquitaine ; Théâtre de l’Union – CDN du Limousin ; Le Meta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine ; Scène nationale du Sud-Aquitain ; DSN – Dieppe Scène Nationale ; Le Tangram – Scène nationale Évreux-Louviers ; Communauté d’Agglomération Mont-St-Michel Avec l’aide du Ministère de la Culture – DRAC Normandie ; Institut français ; Région Normandie ; La Chartreuse, Centre national des écritures du spectacle – Villeneuve-lès-Avignon ; Dakh Theatr – Kiev. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

Site de la compagnie

« Je crois vraiment que je suis en train de composer, avec une ferveur et une anxiété que je ne réussis pas à t’exprimer, mon chef-d’œuvre, avec ces Géants de la Montagne. Je me sens monté à un sommet où ma voix trouve des amplitudes d’une résonance inouïe. Mon art n’a jamais été aussi plein, aussi varié et imprévu : c’est vraiment une fête pour l’esprit et pour les yeux, tout en palpitations brillantes et frais comme le givre »

« Les Géants de la Montagne sont le triomphe de la fantaisie, le triomphe de la poésie, mais en même temps la tragédie de la poésie, au milieu de ce brutal monde moderne. »

Luigi Pirandello à Marta Abba

Les Géants de la Montagne, pièce-monde, spéculation rêveuse, somme littéraire et testament artistique de l’auteur, devait clore la trilogie des « mythes », à laquelle Pirandello travaille avec acharnement les deux dernières décennies de sa vie, et qui comprenait La Nouvelle Colonie et Lazar. Fidèle à l’esprit du vocable, il précise que « temps et lieux sont indéterminés : à la limite entre fiction et réalité ».

La pièce se distingue dans l’œuvre de Pirandello, par un caractère puissamment onirique qu’on ne retrouve généralement pas à ce niveau de maîtrise dans l’ensemble de son œuvre dramatique.
Entreprise huit ans avant sa mort, à soixante-neuf ans (1937), et non achevée, il y a très certainement placé des intentions fluctuantes à mesure de son élaboration.

La pièce, en outre, reflète sa tension personnelle grandissante à l’égard du fascisme auquel il adhère en 1923 mais dont il s’éloigne progressivement tout au long de ses dernières années.

Il s’agit d’une pièce inachevée, et le mot « peur » en est le dernier mot écrit, à la fin du 3ème acte. Son fils nous a laissé des traces, des intentions de Pirandello quant au dernier acte. Mais nul n’est obligé de croire qu’il aurait suivi à la lettre ces intentions. La liberté est donc totale pour appréhender la fin de cette pièce.

Le texte initial légué par Pirandello nous raconte l’arrivée d’une troupe de comédiens sur une île. Ils sont à la recherche d’un théâtre pour y jouer. Le lieu a fermé depuis longtemps et n’est plus habité maintenant que par les rats ; leur périple les mène alors au frontispice d’une villa.
Cette troupe est menée par Ilse, mariée à un Comte, qui avait abandonné le théâtre mais est repartie sur les planches uniquement pour que le monde puisse voir cette pièce. Tout l’argent du Comte y est passé, et les autres membres de la troupe, du moins ceux qui sont restés, suivent Ilse par amour, fidélité, et peut-être aussi dans le vague espoir de donner enfin raison à Ilse.

La Villa « Scalogna » (« La Malchance, « La Poisse », dans les différentes traductions) abrite un groupe hétérogène, tantôt marginal, tantôt mystique ou idéaliste, Ce groupe s’y est réfugié, y fait de la musique, y rêve, et se protège de l’extérieur regroupé autour du personnage de Cotrone, maître de cérémonie loufoque autant que marionnettiste ou sage fou, ayant fait le choix de se détourner du monde en prêchant l’illusion et l’imagination souveraine.

Les habitants de cette villa invitent les acteurs à rester avec eux et déploient devant leurs yeux leur monde magique où l’imagination crée tout. Mais la comtesse Ilse refuse d’abandonner son projet de représenter en public La Fable de l’enfant échangé (une pièce de Pirandello), en hommage au poète qui s’est suicidé lorsqu’elle a refusé son amour pour être fidèle à son art. Cotrone propose alors à la troupe de la mener chez les géants de la montagne, pour y jouer la pièce.
L’acte III s’achève sur les paroles d’une comédienne de la troupe, qui entend le fracas des géants descendant de la montagne : « J’ai peur... j’ai peur. »

Dans l’acte IV, seulement esquissé, les géants devaient finalement massacrer Ilse et sa troupe, le public ayant refusé la pièce et la poésie. L’inachèvement de la pièce, plus qu’un hasard, en redouble la force.

À la fin de l’acte I, lorsque la troupe d’acteurs investit la villa, la didascalie de Pirandello est transformée en une parole frontale et narrative : « La troupe n’était plus la même, et ne comptait plus beaucoup d’anciens. Diamante, Spizzi, Battaglia, Sacerdote, Lumachi et tous les autres n’étaient plus avec eux. Ils étaient fatigués, inquiets, ils n’avaient pas dormi depuis longtemps. Les dernières lueurs du crépuscule s’éteignent et commence alors, graduellement, l’aube lunaire ».

La troupe est devenue un groupe calciné, il ne reste qu’Ilse, le Comte son mari et deux fidèles comédiens. Ils sont « les piliers ». Ils reflètent la grandeur et la misère d’un petit théâtre de tréteaux, dans un monde qu’on devine hostile et déchiré, à l’instar des acteurs du Voyage des comédiens du réalisateur Theo Angelopoulos. Il n’y a plus ici ni tromperie, ni querelle des égaux ; torsion mesurée du texte original afin d’en faire ressortir la seule passion des mots portés à la face du monde ; resserrer au maximum la nécessité absolue de continuer les récits. Ils progressent à l’intérieur de cette étrange demeure peuplée en majeure partie de femmes et d’un homme quasi-mutique.
Occupants aux habitudes étranges, chez qui tout tend à se résoudre par la musique, comme un amendement sévère du langage ordinaire. D’un côté, la fragilité de quelques individus a remplacé le cortège de la troupe de théâtre, de l’autre, la pluralité des paroles et des êtres, le discours qui n’appartenait avant qu’au seul Cotrone.

« Nous sommes devenues douces
Délicates, tendres.
Chaudes, chaudes,
Mûres, mûres,
Bonnes, bonnes,
Nous jouions, nous jouions
Nous sommes devenus immuables.
Nous sommes devenus immuables.
Ma lumière, sera-t-elle claire ?
Serait-elle claire ou sombre ?
Cette vie, sera-t-elle nécessaire ?
Ou tout ne sera qu’une ombre ?
Staly my stalymy / Nous sommes devenues immuables. »

Extrait des chants des Dakh Daughters

J’ai rencontré en 2014 à Kiev Les Dakh Daughters - un groupe « cabaret-punk » d’ukrainiennes à la fois musiciennes et comédiennes -. Cette rencontre, mélangée à mes premières sensations de Kiev, m’a guidée à la décision de créer un projet artistique avec l’Ukraine.
Quelques mois après la révolution de Maïdan, Kiev incarnait la complexité : il restait les barricades faites à partir de bidons, de pneus, et tout ce qui avait été détruit, brulé. En même temps il faisait beau, les passants se promenaient, et tous ces événements semblaient déjà pris dans l’histoire, dans le passé. La ville portait en elle la question de que faire avec sa mémoire, comment honorer les morts, comment reconstruire à partir des cendres, comment « réapprendre à vivre ». Nous y avons créé Antigone, la saison suivante, projet franco-ukrainien, composée d’une équipe artistique ukrainienne et française. Les Dakh Daughters y jouaient le choeur et l’une d’entre elles le rôle d’Antigone.

Ce projet a été repris en 2016 en France, et a tourné tous les ans depuis lors.
L’équipe est devenue une troupe, nous avons grandi ensemble, nous retrouvant chaque année pour des tournées en France ou en Ukraine, faisant à chaque fois évoluer notre lien artistique. En 2021, nous devions à nouveau reprendre Antigone, notamment à la grande Halle de la Villette. Une pandémie mondiale en a décidé autrement et nous avons transformé cette période de tournée en période de création. Il nous semblait indispensable de continuer à créer ensemble, mélangeant langues, cultures et musique. L’idée de la création d’une adaptation des Géants de la montagne ensemble est née de ce laboratoire.

J’ai découvert Les Géants de la montagne grâce à deux amis comédiens Marina Hands et Rodolphe Poulain qui avaient joué dans la version donnée au Conservatoire de Paris par Grüber, avec les élèves comédiens en 3e année du conservatoire de Paris et Michel Piccoli. Cette oeuvre que son auteur a voulu être un mythe : comment en restituer l’épaisseur, celle de son époque et de la nôtre ? En faire un mythe de la rencontre, du fait social. Elle est comme l’exaltation même du théâtre, de ses pouvoirs imaginaires, mais aussi de ses autres : les jeux de l’enfance et les hallucinations des songes. Elle questionne la survivance de l’art dans l’époque des géants, en interroge les mécanismes, en décrit aussi l’impuissance.

Nous aborderons la pièce en cercles concentriques, en se laissant traverser par d’autres références, comme les poèmes aux identités multiples de Pessoa, les archétypes du rêve de Jung, d’autres textes de Pirandello. Mais aussi des gestes de mise en scène passés, le théâtre de Tadeusz Kantor, véritable source d’inspiration thématique et plastique, dans son absurdité grinçante, son déplacement constant à la lisière entre morts et vivants. Sa foi inébranlable dans l’instant du théâtre, l’apparition d’une chose nouvelle qui n’était pas présente la seconde d’avant : « Un homme entre dans le hall d’une gare, ce pourrait être Ulysse arrivé à Ithaque », écrivait-il dans un de ses carnets de jeunesse.

Également la mise en scène des Géants de la Montagne par Klaus Michael Grüber au CNSAD en 1989, dans son dépouillement, sa délicatesse et sa paisible recherche d’obscurité. Ainsi, nous avons construit un désir de théâtre nourri de ces références communes, et tâché d’inventer un souvenir à la pièce — celui qu’elle formerait sur elle-même.

Au plateau, nous chercherons à faire se rencontrer et à traverser des mondes, s’appuyant sur différents codes de jeux, sur différents registres et disciplines théâtrales, à l’image des différentes strates d’architecture qui composent « La Scalogna », notre Villa.

Lucie Berelowitsch

« On entend, venant de l’intérieur de la villa et accompagné d’instruments étranges, un chant à rebondissements qui tantôt éclate en cris inattendus, tantôt fléchit en des glissements téméraires jusqu’à se laisser attirer comme dans un tourbillon auquel il s’arrache soudain en prenant la fuite comme un cheval emballé. »

Didascalie de Pirandello

La pièce sera composée comme une partition, mélangeant musique live et sonorités électroniques. De cet environnement sonore naîtra l’entrecroisement des voix, sonorisées par un système holophonique (WFS), programmé pour l’occasion par Mikael Kandelman. Ce système permettra une mise en espace et un jeu de proximité, d’éloignement soumis à une partition rigoureuse, participant ainsi à l’émergence d’une profondeur de champs vocale et spatiale au plus proche des dix comédiens.

Chaque intervention musicale sera l’occasion d’une composition originale des Dakh Daughters, mélange de musique folklorique, rituelle, rock : sur le plateau, se croiseront piano, batterie, contrebasse, violoncelle, violon, guitare électrique. En plus du groupe des Dakh Daughters, Baptiste Mayoraz, comédien-musicien, apportera son propre univers musical, créant des croisements, des contre-points, encerclant les morceaux dans un environnement sonore inspiré aussi bien de la musique baroque que de la musique concrète, à même de restituer l’amplitude et le paysage polymorphe que semble réclamer le souffle des répliques.

Lucie Berelowitsch - Mise en scène
Lucie Berelowitsch est directrice du Préau Centre Dramatique National de Normandie- Vire depuis janvier 2019. Elle a fait partie du collectif d’artistes de La Comédie de Caen CDN de Normandie, a été artiste coopératrice au Théâtre de l’Union CDN de Limoges, et a été soutenue par Le Trident-SN de Cherbourg-Octeville, de 2007 à 2016.

Formée en tant que comédienne au Conservatoire de Moscou (GITIS) et à l’école de Chaillot, elle a travaillé comme comédienne puis comme assistante à la mise en scène d’opéras, avant de créer en 2001 avec Thibault Lacroix et Vincent Debost le collectif de comédiens et musiciens : Les 3 Sentiers. Elle a mis en scène L’Histoire du Soldat de Stravinsky et Ramuz, Morphine de Boulgakov, Le Gars de Marina Tsvetaïeva avec Vladimir Pankov, Juillet d’Ivan Viripaev, création en France du texte, Kurtlandes (solo avec ou sans guitare) dans le cadre du festival de danse Ardanthé, Lucrèce Borgia de Victor Hugo avec Marina Hands, Un soir chez Victor H., inspiré des séances de spiritisme de la famille Hugo lors de son exil à Jersey et le Portrait Pasolini à la Comédie de Caen CDN de Normandie.

En 2015-16, elle adapte et met en scène Antigone d’après Sophocle avec des comédiens et musiciens ukrainiens, dont le groupe folklorique-punk Les Dakh Daughters. En 2016, elle adapte et met en scène Le Livre de Dina, d’après le roman d’Herbjorg Wassmo. En 2018, à l’invitation du Théâtre de Magdebourg, elle adapte pour la scène Solaris de Stanilas Lem en allemand.P 13
Elle a travaillé sur de nombreux projets pédagogiques, ateliers avec amateurs et en maisons d’arrêt, intervention en écoles de théâtre... Elle a été membre du Lincoln Center, Director’s Lab à New York et a participé à Saint-Pétersbourg au BDT à un travail sur L’Idiot de Dostoïevski. Elle a créé Rien ne se passe jamais comme prévu, écrit en compagnonnage avec l’auteur Kevin Keiss, en février 2019 à la Comédie de Caen, et Vanish, adaptation d’une commande d’écriture à l’autrice Marie Dilasser, au Préau en octobre 2020, qui repartira en tournée sur la saison 22/23. Elle est jury pour la maison Antoine Vitez des écritures russophones, et vient de traduire la pièce Voltchok, de Vassili Sigarev, soutenu par la MAV. Elle fait partie du comité de lectures du TNS.

LES DAKH DAUGHTERS
Natacha Charpe-Zozul, Natalia Halanevych, Ruslana Khazipova, Solomia Melnyk, Anna Nikitina - Comédiennes et musiciennes
Les Dakh Daughters est un groupe théâtral et musical, composé de sept artistes femmes qui s’est formé en 2012 à Kiev en Ukraine, au Dakh Théâtre, dirigé par Vlad Troitskyi. Elles s’inscrivent dans l’héritage du cabaret punk et créent des performances qu’elles nomment « freak-cabaret ». Les Dakh Daughters varient les instruments, les langues chantées ainsi que les inspirations allant du rap à la musique traditionnelle ukrainienne. Très présent sur la scène européenne, le groupe tourne en France depuis 2014. En 2016 et 2017, elles collaborent avec Stéphane Ricordel, alors directeur du Monfort Théâtre, sur son spectacle Terebak. Depuis 2015, les Dakh Daughters collaborent avec Lucie Berelowitsch. Elles jouaient le choeur dans son adaptation d’Antigone et elles participeront à sa prochaine création Les Géants de la Montagne qui sera créé en janvier 2023 au Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine.

Roman Yasinovskyi - Comédien
De 1997 à 2002, il se forme à l’université de musique de Ternopil en tant que chef d’orchestre. En 2003, il entre à l’Université national de théâtre, cinéma et télévision de Karpenko-Karyy (Kiev). Il y travaille avec Lim et Vlad Troitskyi. La même année, il intègre le Théâtre Dakh et participe à la plupart de ses pièces et projets théâtraux. De 2007 à 2012, il travaille au Festival interdisciplinaie de Gogolfest en tant que directeur du département de logistique. Depuis 2012, Roman Yasinovskyi est également producteur pour le cinéma et la télévision. En 2015, il joue Créon dans Antigone de Lucie Berelowitsch. Il retrouvera la metteuse en scène et une partie de l’équipe artistique pour la création des Géants de la Montagne (janvier 2023).

Baptiste Mayoraz - Comédien
Baptiste Mayoraz débute à l’âge de 5 ans des études de violon puis de théâtre au conservatoire de Sion.
Explorant nombre de styles musicaux, il acquiert en autodidacte la maîtrise de plusieurs instruments. Il réalise et interprète les musiques originales du Cercle de Craie Caucasien de Brecht (2014), du Guillaume Tell de René Zahnd par la Compagnie Marin et Nova Malacuria (2015), de Dracula (2017) ainsi que de Don Quichotte (2019), tous deux pour Nova Malacuria. Il interprète la musique de Van Gogh, si près de la Nuit, avec la Cie Hussard de Minuit (2018), créé à Sion et tourné en Suisse Romande. Il se forme au chant lyrique aux conservatoires de Sion et de Fribourg.
Sa recherche artistique et personnelle l’amène à découvrir la dramathérapie, l’utilisation des outils du théâtre à des fins psychothérapeutiques. Il a suivi une formation à l’Institut dramatherapie.ch, à Saint Gall. La jonction de ses activités de comédien et de dramathérapeute l’amène à collaborer avec la compagnie CATATAC, notamment dans Alice revisited (2019), co-produit par le théâtre de VIDY-Lausanne et le TLH-Sierre. Il a rejoint le Préau en tant que comédien permanent en octobre 2020, et joue dans différentes productions ou coproductions du Préau : Le Montage des attractions, Au-delà du premier kilomètre, Superlune, J’aurais aimé que le monde soit parfait. Il a récemment créé Toutes leurs robes noires et Mobiles, une sieste musicale, avec Claire Bluteau.

Marina Keltchewsky - Comédienne
Marina Keltchewsky a grandi entre la Yougoslavie, le Maroc, la Russie (dont elle est originaire) et l’Argentine avant de se destiner au théâtre. Après une formation au Théâtre National de Bretagne, elle joue dans plusieurs mises en scène de Stanislas Nordey : Se Trouver, Living !. Puis, elle joue dans Casimir et Caroline mis en scène par Bernard Lotti, Tragedy Reloaded une performance-théâtre de Maya Bösch au Festival de la Bâti en Suisse, Pauvreté Richesse Homme et Bête mis en scène par Pascal Kirsch. Par ailleurs, elle joue régulièrement pour Alexandre Koutchevsky et Marine Bachelot-Nguyen de la compagnie rennaise Lumière d’Août (Ça s’écrit T-C-H d’Alexandre Koutchevky et Les Ombres et les Lèvres, de Marine Bachelot-Nguyen). Elle a joué dans Rien ne se passe jamais comme prévu, de Lucie Berelowitsch, créé en 2019. De par ses origines familiales et musicales, elle chante le répertoire tzigane russe et balkanique, accompagnée et formée par son oncle Micha Makarenko. Elle mène également son propre projet de musique rock electronic cold-wave : Tchewsky & Wood. Elle travaille aussi régulièrement avec David Geselson et sera dans sa prochaine création.

Jonathan Genet - Comédien
Jonathan Genet suit les cours de l’école du Théâtre du Seuil et du Studio Théâtre d’Asnières avant d’intégrer la promotion 6 du Théâtre National de Bretagne.
Il joue alors au théâtre sous la direction de Stanislas Nordey dans 399 secondes de Fabrice Melquiot ; Sallinger de Koltès, mis en scène par Ivica Buljan ; Avec Lucie Berelowitsch il joue dans Lucrèce Borgia de Victor Hugo, dans Un soir chez Victor H., dans l’adaptation de Le livre de Dina de Herbjorg Wassmo ainsi que dans Rien ne se passe jamais comme prévu, une libre adaptation du conte de l’oiseau de feu. Il joue dans Le reste vous le connaissez par le cinéma de Martin Crimp, mis en scène par Daniel Jeanneteau, une création Avignon In 2019. Il joue également dans Comédie / Wry smile dry sob, une pièce en deux parties de Silvia Costa.
Pour le cinéma, il tourne avec Nadine Lermite dans Les Chancelants, Nicolas Wadimoff dans Opération Libertad et plus récemment avec Andzrej Zulawski pour le rôle principal dans Cosmos, et dans Un couteau dans le coeur de Yann Gonzalez.

Thibault Lacroix - Comédien
Après une formation de gymnaste professionnel, il entre à l’École de Chaillot puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Il a joué au théâtre avec Claude Aufaure, Jean- Christian Grinevald, Jacques Weber,
Hans Peter Cloos, Paul Desveaux, Abbès Zahmani, Olivier Balazuc, Thierry Bédard, Les Chiens de Navarre, Jean- François Auguste et Lucie Berelowitsch. Aimant la virulence du travail de Vincent Macaigne, il l’accompagne depuis plusieurs années. Au cinéma, il a tourné avec Jacques Baratier, Marie-France Pisier, Vincent Macaigne, Elie Wajeman, Louis Garrel et Olivier Assayas.
Il a aussi joué avec Lazare, Je m’appelle Ismaël, et Clément Poirée, Catch !. Avec Lucie Berelowitsch, il a joué dans L’Histoire du soldat, Verlaine, Le Gars, Un soir chez Victor H., et Lucrèce Borgia. Il a co-mis en scène avec Erwan Daouphars le spectacle VanGogh ou le Suicidé de la société d’Antonin Arnaud, où il est seul en scène. En 2015, Il joue dans Portail Pasolini mis en scène par Lucie Berelowitsch dans le cadre des portraits d’artistes produits par La Comédie de Caen – CDN de Normandie. En 2016, et jusqu’à ce jour, il interprète Tirésias dans Antigone d’après Sophocle mis en scène par Lucie Berelowitsch.

Hervé Cherblanc - Scénographe
Après un diplôme d’ingénieur, il travaille en parallèle pour l’industrie et le théâtre. Il signe une quinzaine de scénographies et créations lumières avec Michel Tallaron ou encore, François Jacob. En 1998, il devient responsable du bureau d’études de l’atelier de l’Opéra National du Rhin.
En 2015, il fait la rencontre de Stéphane Braunschweig avec qui il travaillera en tant que chef constructeur au Théâtre National de Strasbourg. Il partage son activité entre la production des décors et l’encadrement des élèves scénographes. Pendant cette période, il met au point plusieurs prototypes utilisés aujourd’hui dans le spectacle vivant comme les roulettes sur coussins d’air et les béquilles automatiques.
Depuis 2010, il assiste le Théâtre National de la Colline pour la conception des décors de Stéphane Braunschweig (Lulu, Le canard sauvage, Rien de moi, Les Géants de la montagne). Il travaille également avec Michael Thalheimer (La mission), David Bobée (La nonne sanglante), Eric Vignier (Mythridate), Pauline Ringeade (Fkrzictions, N’avons-nous pas autant besoins d’abeilles…) ou encore Arthur Nauzyciel (Mes frères). Avec Fanny Gioria, il signe la scénographie et les éclairages de l’Orphée, de Gluck, à l’opéra grand Avignon, puis de l’Elixir d’amour.
Il collabore aussi avec Mathilde Delahaye pour la reprise de L’espace furieux, sur Maladie ou femmes modernes et Nickel. Avec Lucie Berelowitsch, il a créé la scénographie de Vanish.

Caroline Tavernier - Costumière
Après une formation dans l’industrie de l’habillement et de la mode Caroline Tavernier travaille en tant que costumière depuis 1994, d’abord avec Laurent Guttman pendant 6 ans. Puis au cinéma en tant qu’habilleuse et assistante (Claire Denis, Dominique Cabrera, Arnaud Despalliere ... ) de 1996 à 2015 et ensuite en tant que chef costumière (Les frères Larrieux, Nicolas Klotz, Teddy luci Modeste, Lodge Kerrigan … ) de 2007 à 2019, pour un cinéma plutôt d’auteur et des fois alternatif. Dernièrement, elle a travaillé sur L’Etreinte de Ludovic Bergery avec Emmanuelle Béart, sortie en mai 2021. Caroline Tavernier travaille aussi pour la télévision France 2 ou Arte avec la réalisatrice Virginie Wagon. En 2011 elle reprend le théâtre avec Lucie Berelowitsch sur la création de Lucrèce Borgia de Victor Hugo avec Marina Hands. Depuis 2013 elle travaille sur les créations de Julien Gosselin dernière création Sturm und Drang en juin 2022 à Berlin à la Volksbuehne. Création avec Thomas Ostermeier Qui a tué mon père de et avec Edouard Louis au Theatre de la ville en septembre 2020. Avec Tiphaine Raffier La réponse des hommes et La chanson. Julie Beres avec son spectacle La Tendressse en mai-juin 2021. Julie Duclos avec Pelleas et Melisandre sur Avignon 2019.

Mikaël Kandelman - Sonorisateur
Mikaël Kandelman sonorise et crée des bandes sons pour le spectacle vivant depuis quinze ans. Après sa formation à l’ENS Louis Lumière en 2007, il collabore avec les metteurs en scène Lucie Berelowitsch (Le Préau), Maëlle Poésy (Cie Crossroad), Kevin Keiss (Cie Les Saturnales), Sylvain Creuzevault (Cie Le singe), François Tanguy (Théâtre du Radeau), Sarah Lecarpentier (Cie Rêvages), Bernard Bloch (le Réseau Théâtre), Natascha Rudolf (Cie Ligne 9 Théâtre), Stéphane Olry et Corine Miret (La Revue-Éclair).
Il travaille également comme preneur de son et mixeur pour le cinéma, en documentaire et fiction, avec des réalisateurs comme Claude Mouriéras, Dominique Marchais, Yves Jeuland, Stéphane Battu, Léa Todorov, Jan Kounen, Abderrahmane Sissako, Eric Baudelaire ou Laurent Cibien.
En 2007, il crée Meduson, collectif d’ingénieurs du son qui mutualisent leurs outils de productions et soutiennent ainsi de nombreux projets artistiques, audiovisuels et théâtraux. Il travaille avec Lucie Berelowitsch sur toutes ses productions, depuis la mise en scène de Lucrèce Borgia en 2013.

Hugo Soubise - Dramaturge
Originaire de Lyon, Hugo Soubise est reçu en dramaturgie au sein du groupe 44 de l’école du TNS (sorti en 2019) après un parcours en philosophie et en études théâtrales. Il intègre, au sein de l’établissement, le comité de lecture du théâtre.
Il participe comme stagiaire à la création du spectacle Saïgon (Avignon 2017) de Caroline Guiela N’Guyen, auprès de qui il continuera en suite d’intervenir durant son cursus, lors des ateliers menés par sa compagnie à la Maison centrale d’Arles.
En 2019, année de sa sortie, il clôt son parcours au TNS en assistant Daniel Jeanneteau, en mise-en-scène et dramaturgie, lors de la création Le reste, vous le connaissez par le cinéma de Martin Crimp (Avignon 2019), ainsi que sa reprise au T2G – Théâtre de Gennevilliers, en janvier 2020. Depuis sa sortie d’école, il a travaillé comme dramaturge avec la compagnie A vrai dire, animée par l’auteur et metteur en scène Vincent Ecrépont lors de la création du texte Sois un homme !, ainsi que sur Fraternité, conte fantastique, de Caroline Guilela N’Guyen (Avignon 2021).
En automne 2021, il entame une collaboration avec la Cie de danse contemporaine Anou Skan, et présentera avec eux une performance inspirée d’un poème de Serge Pey au Musée des Confluences de Lyon en avril 2022, ainsi qu’un cycle d’ateliers d’écriture donnée dans le cadre du Festival International des Textiles de Clermont-Ferrand. En mars 2022, il est dramaturge et assistant à la mise en scène du spectacle Je vous écoute, créé au TNS par Mathilde Delahaye. Il est aussi dramaturge avec Marie-Laure Crochant (Cie La Réciproque), comédienne et metteuse en scène, résidente du Studio Théâtre de Nantes, qui montera en 2023 La Chute des comètes et des cosmonautes de Marina Skalova.

Anne Vaglio - Collaboratrice à la création lumière
Anne Vaglio est éclairagiste, formée à l’école du Théâtre National de Strasbourg (1999-2002), et à l’Université (master 2 art et langage - EHESS).
Elle crée les lumières des spectacles de Fabrice Melquiot (Lazzi), Thomas Quillardet (Une Télévision Française), Julien Scholl (Le Puits), Daniel Janneteau (Les Aveugles, Faits, Le reste vous le connaissez par le cinéma), Jeanne Candel (Tarquin), Gérard Watkins (Scènes de Violence Conjugale, Ystéria, Hamlet), Eddy Pallaro (Intimités), Christophe Perton (Au but), Olivier Coulon-Jablonka (Chez les nôtres, Pierre ou les ambiguïtés, Paris nous appartient, From the Ground to the Cloud), Marion Muzac (Ladies First, Let’s folk, Etreintes), Marie-Christine Soma (Les Vagues), Arthur Nauziciel (Faim), Alexandra Lacroix (La Chatte métamorphosée en femme, Et le Coq, D’autres le giflèrent…), Anna Nauziere (La Petite), Gislaine Drahy (III), Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre (Métropolis, Agamemnon), Sarah Siré (Two Characters), Philippe Eustachon et la Compagnie Anomalie (Le Grand Nain, Mister Monster, Les Larmes de Bristelscone), du collectif DRAO.
Par ailleurs, sa collaboration avec le scénographe Alexis Bertrand l’amène à créer les lumières pour des expositions : Chili l’envers du décor, à l’espace Louis Vuitton, Nice to be dead, puis 2001-2011 Soudain Déjà, à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle est également chargée de cours à l’université Paris 8.

« Les rythmes punk des Dakh Daughters vibrent au-delà de la scène. Au-delà des portes des théâtres. [...] L’imposant et très beau décor contribue à la magie de l’aventure. [...] En choisissant ce groupe de jeunes femmes rodées à la pratique d’un « cabaret punk » survolté, la metteuse en scène a visé juste sur la résonance actuelle du texte. » L’Humanité
« Faire vibrer toute la puissance allégorique de l’oeuvre, de cette fable fantastique aux accents mythologiques dédiée « à la tragédie de la poésie au milieu de ce brutal monde moderne », est l’ambition que Lucie Berelowitsch a faite sienne. [...] Mêlant diverses sources d’inspiration dans cette veine du « freak-cabaret » qui leur [les Dakh Daughters] est propre, leurs créations musicales et vocales inédites tiennent du sortilège. » La Terrasse
« Le trait de pinceau de Berelowitsch est spécifique, car il est trempé dans le monde en mouvement. [...] La force du geste de Lucie Berelowitsch et son mystérieux talent sont dans cette réussite, cette magie d’une forme comblée et multiple qui jamais ne blesse la narration. Mieux, la metteuse en scène donne à l’excès une formidable capacité à restituer la finesse et la profondeur du texte. Toute la dimension onirique du chef d’oeuvre de Pirandello est restituée par les musiques folkloriques, le rock des Dakh Daughters et les vertigineux jeux de miroirs de la scénographie. » Toute La Culture
« La pièce avance ainsi en entrelaçant, dès la première scène, l‘adaptation libre du texte de Pirandello et les nombreuses propositions musicales des Dakh Daughters avec la complicité de Vlad Troitskyi , tout spécialement écrites pour le spectacle et qui en sont comme la respiration. » Médiapart
« La metteuse en scène et directrice du Préau (CDN de Normandie-Vire), Lucie Berelowitsch, propose une version musicale et poétique qui traduit, voire amplifie, l’étrangeté de la pièce, la tirant vers l’onirisme et la polysémie. Le choix est courageux. Et le résultat réussi, dans l’ensemble. » Scèneweb.fr