EN FAMILLE | JEUNE PUBLIC

Dans ta valise

CONTE MUSICAL & MARIONNETTIQUE | DÈS 4 ANS
Marie Normand | Compagnie Rêve général !

SAMEDI 25 NOVEMBRE
11h | Durée 35 mn
Petit-Caux, Gouchaupré

Tarif C

Séances pour les écoles de Petit-Caux
Jeu. 23, ven. 24 & lun. 27 nov. 9h15, 10h30 & 15h Mar. 28 nov. 9h15 & 10h30

Quand on quitte son pays, que met-on dans sa valise pour se donner du courage ?
______

Yumna vient du pays du sable, elle a dû tout quitter pour aller à l’école du pays de la neige. Qu’emporte-t-on dans sa valise ? Comment prendre avec soi ce qu’on aime ? Et ceux qu’on aime ? Et au pays de la neige, comment les enfants vont accueillir Yumna ? Dans sa valise qui contient toute son histoire, la petite fille pourra ajouter l’amitié de Zoé, sa camarade de classe.
Le décor, fait de petites valises et de marionnettes, se déploie comme un pop-up sous les yeux des spectateurs. Ce conte musical et marionnettique plein d’émotions, lumineux et joyeux, célèbre la richesse de l’altérité et questionne les tout-petits comme les plus grands sur l’ailleurs et sur l’autre.

Texte & dramaturgie Marilyn Mattei. Création musicale & sonore Mathieu Battu. Mise en scène Marie Normand. Interprétation Apolline Roy ou Stéphanie Félix Coralie Brugier ou Anaïs Aubry Mathieu Battu ou Julien Baur. Scénographie & costumes Sarah Dupont. Regard marionnettique Anaïs Aubry. Conception du gradin Jean-Pierre Demas. Construction du gradin Fabien Fischer (La Boîte à Sel – Metz). Création & construction des marionnettes Coralie Brugier assistée de Teresa Ondruskova. Construction des objets & des décors Kristelle Paré assistée d’Anouk Savoy. Assistanat construction Zoé Broneer. Lumières Guillaume Suchet. Régie générale Mathieu Battu ou Julien Baur.

© Photo : Vladimir Lutz

Production : Rêve général ! Coproductions : Théâtre Massalia – Marseille ; Arsenic – Liège ; La Machinerie 54 – Homécourt ; La NEF – St-Diédes- Vosges ; l’Espace 110 – Illzach ; le TiGrE, Terre d’imaginaires en Grand Est – Réseau jeune public. Soutiens en préachats : Théâtre Durance – Châteaux-Arnoux ; La Passerelle – Rixheim ; La Maison des Arts – Lingolsheim. La création du spectacle est parrainée par le réseau Quint’Est et soutenue par l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières et son dispositif Aide à l’embauche. La compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Grand Est, la Région Grand Est, le Conseil Départemental des Vosges et la Communauté d’Agglomération d’Epinal.

Site de la compagnie

Il s’agit d’un triptyque autour des questions de l’adresse au public, de l’exil et de l’accueil. Trois spectacles ont donc été créés : Dchèquématte (adapté du roman Le Fils de l’Ursari de Xavier-Laurent Petit, qui a donné son nom au triptyque), à l’automne 2019, pour les enfants (7-12 ans) et leurs familles ; Miran, variations autour d’une absence, en février 2021, pour les adolescents et les adultes ; et Dans ta valise, en avril 2022, pour les enfants dès 3 ans. Les trois spectacles offriront un regard non exhaustif mais des traitements complémentaires sur les questions suivantes : « Que provoque chez nous l’arrivée de ces migrants, de ces réfugiés ? En quoi cela nous bouscule, interroge nos valeurs ou notre mode de vie ? »

La compagnie travaille depuis des années sur la notion du vivre ensemble, de l’autre et des préjugés qui nous enferment. Cette fois, nous avons souhaité resserrer le propos et évoquer, à travers ce triptyque, le sort des migrants qui arrivent aujourd’hui en Europe et, particulièrement, en France, et, surtout, les réactions que provoquent ces arrivées chez les autochtones. Il nous semble qu’il y a urgence à traiter de ce sujet avec les jeunes à travers des spectacles qui soient à la fois des moments de fables et d’imaginaire, ainsi que des supports au débat et à la réflexion. Chaque opus questionnera de manière particulière et avec un regard adapté ce très vaste sujet qui représente un enjeu majeur pour notre époque.

Donc, si chacun des trois spectacles traite de ce thème général, on peut dégager un sujet plus précis pour chaque spectacle du triptyque :

  • Pour Dchèquématte : « La différence entre l’intégration et l’acculturation. La peur pour le petit garçon qui s’intègre de trahir sa propre culture, et de ce fait, la peur de trahir les siens ».
  • Pour Miran, variations autour d’une absence : « La notion d’engagement. Les liens et les heurts entre l’engagement individuel et les décisions collectives. La responsabilité individuelle et l’importance des décisions de chacun au sein de l’organisation collective ».
  • Pour Dans ta valise : « Comment j’accueille l’autre, celui qui n’est pas comme moi ? »

Note d’intention de Marilyn Mattei
Si l’écriture dramatique naît dans un premier temps sur la page pour ensuite s’incarner sur scène, ici, le processus fut inversé : partir du plateau, de l'écriture scénique notamment scénographique, et en faire une source d'écriture.

Le travail d'écriture s'est donc fortement concentré sur le dispositif scénographique qui évolue, se transforme, ouvre des imaginaires, comme une boîte à jeux. Comme une évidence, il en a donc été de même pour l'écriture, non pas pour illustrer ce qui se jouait déjà, mais pour faire de la langue un espace de rêverie, de poésie, capable d'accompagner à la fois nos deux protagonistes – ici représentées par des marionnettes – mais aussi les jeunes spectateurs face à un sujet complexe : l'exil et l'accueil de celle ou celui qui n'est pas « d'ici ».

Le conte : une universalité

Le conte est un genre qui excelle auprès des enfants, mais aussi auprès des adultes qui s'en font les passeurs. Face à la thématique délicate qui est celle de l'exil et l'accueil, il me fallait trouver le genre susceptible de pouvoir faire se côtoyer plusieurs situations qui relèveraient à la fois du « merveilleux » et du concret. Le conte est apparu comme étant le genre littéraire par excellence pouvant faire côtoyer situations concrètes et « réalisme magique », genre littéraire porteur de résilience.

Dans ta valise est un conte à hauteur d'enfant où la langue est un terrain de jeu plutôt qu'un butin de guerre : la langue inventée qui se veut étrangère est simplement du Français… mais à l'envers. L'idée de ce truchement réside dans cette volonté d'interroger ce que signifie « être étranger » mais aussi « l'étrangeté », en nous rendant étranger à notre propre langue.

Comme tout conte, Dans ta valise a pour vocation de tendre à une universalité : les deux marionnettes sont identiques et pourraient être des sœurs ; la figure de l'étranger est représentée par la couleur de son pays (jaune, comme le pays du sable), la figure de l'autochtone, de celle qui accueille, rouge comme la couleur de sa maison ; le pays de départ n'a pas de nom mais un élément « naturel », tout comme le pays d'arrivée, marqué par la neige.

Sous forme de récit en rime sous le rythme des saisons, accompagné de chansons dont le texte emprunte le champ lexical de l'enfance, mais aussi aux matériaux utilisés pour la scénographie, de langue étrangère inventée comme les enfants peuvent le faire, nous suivons le parcours d'une petite fille prénommée Yumna, venue du pays du sable, qui arrive au pays de la neige, nouveau pays où elle devra vivre désormais. Son intégration passera par l'école, lieu d'échange, d'apprentissage, de sociabilisation, mais aussi de jeux, avec sa nouvelle camarade de classe, Zoé.

Note d’intention de Marie Normand
Une multiplicité d’outils au service d’un spectacle ludique et poétique

Nous voulions raconter, pour les petits, une histoire d’accueil qui se passe bien, tout en n’omettant pas les difficultés inhérentes au changement de pays pour un enfant : l’éloignement des siens, la perte des repères, l’incompréhension d’une nouvelle langue… Nous voulions que cet objet spectaculaire soit à la fois ludique et porteur de poésie, et qu’il inclue le public au coeur du spectacle. Assez vite, en raison de sa taille, de la proximité qu’elle suppose et de la similitude qu’elle peut présenter avec des jouets d’enfants, la marionnette type « de table » s’est imposée. L’option de départ de n’avoir au plateau qu’une conteusemusicienne et une actrice-marionnettiste s’est rapidement heurtée à la volonté de proposer aux enfants à la fois un fil narratif conté très incarné et une manipulation fine des marionnettes, à laquelle ils peuvent s’identifier. Petit à petit, la musique, relais des émotions, s’est révélée très importante dans le spectacle, comme une correspondance avec les parents absents de Yumna au début, puis comme un élément de complicité entre Yumna et Zoé, qui passent finalement toutes les deux d’une langue à l’autre en chantant.

La distribution s’est donc réorganisée avec un musicien au plateau, une comédienne-marionnettiste qui incarne Yumna et une comédienne-conteuse-marionnettiste qui conte, incarne Zoé et chante. Nous voulions également que le spectacle, comme le parcours de la petite Yumna, se révèle toujours surprenant pour les petits spectateurs, et avons construit un spectacle qui se déploie à partir de trois valises, avec sans cesse des focales, des éléments qui s’allument, de petits univers qui se créent… Nous avons donc utilisé une multiplicité d’outils, tous réunis par une « patte » scénographique commune.

Il était par ailleurs important pour nous que le public fasse partie de l’histoire (d’où le gradin-valise), et que l’ensemble de ces manipulations se fasse à vue et depuis le plateau afin que la complicité naisse avec les interprètes, car Dans ta valise pourrait être l’histoire de chacun.

Note d’intention de Mathieu Battu
La musique du spectacle a été en majeure partie composée « au plateau », c’est-à-dire pendant les répétitions. Les arrangements ont ensuite été retravaillés, mais il était important de rester simple pour coller le plus possible au jeu et ne pas trop influencer le spectateur quant à la provenance de Yumna : elle vient du pays du sable, bien sûr, mais on ne peut pas dire exactement de quel pays il s’agit. Les trop évidents balafons et percussions africaines du début de création ont alors laissé place à la guitare (classique puis électrique), à la voix et aux petites percussions. Les chansons sont alors devenues plus « pops » et « neutres » et la musique a laissé une plus grande place à l’onirisme lors des interludes. Sur scène, tous les instruments peuvent se superposer grâce à l’emploi d’un looper. En cherchant un peu, on pourra entendre du blues, de la folk, de la pop, du jazz… des couleurs qui viennent d’un peu partout car Yumna et Zoé sont avant tout des citoyennes du monde !