EN FAMILLE | JEUNE PUBLIC

SPECTACLE VISUEL

Nos Petits Penchants

MARIONNETTES & THÉÂTRE D’OBJETS | DÈS 7 ANS
Pierre-Yves Guinais & Yoanelle Stratman
Compagnie des Fourmis dans la Lanterne

SAMEDI 11 NOVEMBRE
11h | Durée 50 mn
Petit-Caux, Tourville-la-Chapelle

Tarif C

Séances pour les écoles de Petit-Caux
Jeu. 9 & ven. 10 nov. 10h & 14h30

Souriez, la tyrannie du bonheur vous veut du bien !
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Livres de développement personnel, recherche du selfie parfait, influenceurs modèles… Le bonheur est à notre époque une question intime qui touche tous les aspects de la vie mais aussi une affaire de représentation sociale. Mais une vie réussie est-elle nécessairement une vie heureuse ? Pourquoi devrions-nous cacher nos émotions dites « négatives » ?
Dans ce théâtre de marionnettes à l’esthétique décalée, des personnages aux petits penchants criant de vérité nous questionnent sur notre quête du bonheur. Une poésie visuelle tendre et poignante qui en dit plus que les mots. Avec cette nouvelle création, la compagnie des Fourmis dans la Lanterne travaille sur la différence entre le bonheur ressenti et le bonheur que nous montrons.

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« Réalistes et étranges à la fois, [les marionnettes] brillent de la poésie qui rayonne dans ce spectacle insolite et beau, destiné aussi bien aux enfants qu’aux adultes. » L’Humanité

Écriture, création Pierre-Yves Guinais, Yoanelle Stratman. Interprétation Pierre-Yves Guinais, Yoanelle Stratman, Corinne Amic ou David Chevallier (en alternance). Regard extérieur Amalia Modica et Vincent Varène. Création musicale Jean-Bernard Hoste. Création lumière Laure Andurand. Régie son & lumière François Decobert, Laure Andurand, Éric Gréco.

© Photo : Fabien Debrabandere

Production : Compagnie Des Fourmis dans la Lanterne. Coproductions : Espace Culturel Georges Brassens – St-Martin- Boulogne ; Sablier – Centre National de la Marionnette de Dives-sur-Mer ; l’Hectare – Centre National de la Marionnette – Vendôme, l’Échalier – Atelier de Fabrique Artistique – St-Agil ; Théâtre des Quatre Saisons – scène conventionnée à Gradignan ; Maison de l’Art et de la Communication – Sallaumines, Temple – Bruayla- Buissière ; Maison Folie Moulins – Lille ; La Rose des Vents – Scène Nationale Lille Métropole / Villeneuve d’Ascq et Théâtre Dunois – Paris. Soutiens : DRAC Hauts-de-France (en cours), région Hauts-de-France et département du Pasde- Calais. Grâce à l’accueil de la Ferme d’en Haut – Villeneuve d’Ascq, le théâtre du Fon du Loup – Carves, la Manivelle théâtre – Wasquehal, la Maison Folie Beaulieu – Lomme.

Site de la compagnie

Notre spectacle Vent Debout (2017) projetait le spectateur dans un état totalitaire, une dictature où la liberté d’expression n’existe pas, où toute parole est interdite.
Lors des bords de plateau avec les publics, nous imaginions ce que serait notre monde sans la parole et comment la pensée en serait affectée.
« Nous ne pourrions pas être qui nous sommes vraiment », nous dit un jour une jeune spectatrice.
Mais nos démocraties occidentales sont-elles exemptes de toutes entraves à être qui nous sommes ?
Nous avons eu envie de réfléchir aux injonctions qui ont cours dans notre société néocapitaliste et en particulier à l’injonction au bonheur. Elle est omniprésente, dans les réseaux sociaux, dans la publicité, dans les discours de nos élus et de nos managers, dans les rayons de développement personnel des librairies ou encore dans les émissions télévisées. Le droit au bonheur est devenu un devoir d’être heureux et de le montrer. Chacun est responsable de son propre bonheur et coupable s’il ose être malheureux. D’ailleurs, la richesse et la pauvreté, le succès et l’échec, le bonheur et le malheur sont en fait une affaire de choix.
Dans notre course frénétique au bonheur, nous en avons oublié une étape importante : la définition ! Qu’est-ce que le bonheur ? Pourquoi le relions-nous inconsciemment à la réussite financière, à la beauté, à la capacité à consommer et à la visibilité de nos publications instagram ?
L’injonction au bonheur, la tyrannie de l’optimisme, l’obsession égocentrique de l’amélioration de soi nous détournent des efforts nécessaires pour transformer la société... et pourquoi pas le futur !
Un livre qui nous a particulièrement inspirés : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Edgar Cabanas et Eva Illouz, Premier Parallèle, 2018

Être heureux, n’est-ce pas ce que tout le monde recherche ?
Livres de développement personnels en tête des ventes sur internet, recherche du selfie parfait sur les réseaux sociaux : le bonheur est à notre époque une question intime qui touche tous les aspects de la vie mais aussi une question de représentation sociale et d’image de soi. Comment faire la part des choses entre désir authentique, phénomène de mode et injonction sociale ? Est-ce que le bonheur peut être différent selon les personnes ? Est-ce qu’une vie réussie est nécessairement une vie heureuse ?

Parce que la recherche du bonheur, de nos jours, n’est pas une histoire d’âge, nous aborderons ces questions dans un spectacle tout public à partir de 7 ans. Enfants et adultes ne reçoivent pas nos spectacles de la même manière et c’est ce qui fait la richesse de ce moment partagé qui se poursuit ensuite dans les rencontres en bord de plateau ou les discussions en famille.

Ce sujet est traité sans paroles, à travers le langage de l’image. Cela nous pousse à créer des métaphores, des décalages avec la réalité, une poésie que chacun peut par la suite interpréter à son échelle.

Nous voulons permettre au spectateur d’interroger sa recherche du bonheur et de faire son propre chemin dans ce labyrinthe où il est si facile de se perdre.

L’injonction au bonheur est en effet une règle sociale tacite voire taboue, est-il possible de la briser en partageant nos ressentis sur la question ?
Serait-elle moins difficile à vivre si nous en étions tous conscients? Pourrions-nous créer une indulgence collective à ce sujet, un droit aux émotions dites «négatives», à l’échec, à la non performance.
Le bonheur semble être une affaire personnelle mais le fait de devoir se montrer heureux en fait assurément un sujet à discuter en groupe, au sein des classes, des familles.

Nous travaillons sur la différence entre le bonheur ressenti et le bonheur que nous montrons.

Nous attachons beaucoup d’importance à jouer sur cette distinction:
-Le bonheur intimement ressenti est représenté par une lueur intérieure aux marionnettes.
-Le bonheur que l’on se doit d’afficher, est symbolisé par la posture des personnages (ils se tiennent plus ou moins droits).
En effet, tous ont leur petit penchant, une déformation corporelle qui leur est propre, mais ils tendent à se redresser pour satisfaire les «canons» de représentation du bonheur.

Pour traiter le sujet en étant les plus représentatifs possible de notre société, il nous a semblé incoutournable de suivre non pas un personnage principal mais une galerie de personnages, en empruntant les codes des films chorales dans lesquels plusieurs personnages se croisent sans forcément chercher à se connaître mais dont les destins sont pourtant liés.

Nous avons imaginé 5 personnages avec pour chacun sa façon de chercher (ou pas) le bonheur:

Alfred, pour qui la promesse de bonheur s’inscrit dans la (sur)consommation, la possession d’objets toujours plus beaux, plus gros et les engins de torture vantant une colonne vertébrale plus droite qu’un i.

Victor, tout le monde l’admire et tente de lui ressembler, il incarne la perfection dans tous les domaines: popularité, charisme, droiture et beauté. Il semble rayonner de bonheur.

Ptolémé, discret et docile, il se plie sans se questionner aux injonctions de l’immeuble et voue une admiration sans limites à Victor.

Rosie, Inquiète de ce qui se passe dans le monde, des combats sociétaux, elle refuse de jouer le jeu de cette course au bonheur, chacun dans son coin.

Et pour finir Balthazar, nouvel arrivant dans ce microcosme gouverné par des règles tacites qu’il va tenter de comprendre mais ses questionnements sur le bonheur vont bousculer le fragile équilibre qui régnait.

3 espaces de jeu / 3 échelles:
- Les grands personnages chez eux qui nous parlent de l’intime, de leurs combats personnels, de leurs vrais sentiments.
Ce seront des marionnettes sur table, à prise directe, type bunraku, d’une taille d’environ 50 cm.
Pour les scènes d’intérieur, un élément de décor par personnage permettra de s’inviter rapidement chez chacun. 2 espaces de manipulation sont prévus, un à cour et un à jardin, pour permettre des changements de décor mais aussi des scènes en simultané.
- Les parties communes: l’ascenseur, les transports en commun, une salle d’attente, ces lieux collectifs de promiscuité parfois forcée, où l’on se jauge, se compare, se mesure. Au verso de chaque bloc maison, il y a le visage de son habitant en grand et en 2D. Les visages sont serrés, des jeux de regards qui bougent et des sourires nous raconteront les enjeux des habitants de l’immeuble, les règles tacites, les sourires forcés, les regards envieux.
- L’immeuble en miniature, avec un bloc par personnage, chaque façade étant une métaphore de ce qu’on affiche de nous aux autres, à l’image des réseaux sociaux. Les silhouettes apparaitront aussi aux fenêtres, offrant ainsi un autre angle de vue. Les maisons des personnages se déplacent en fonction de leur niveau de bonheur affiché. Leur position dans l’immeuble reflète leur position sur l’échelle sociale du bonheur.

La matière:
Pour chaque spectacle nous aimons partir à la découverte d’une matière en lien avec la thématique.
C’est avec la laine sous différentes formes (cardée, filée et feutrée) que nous avons choisi d’habiller les marionnettes et le décor de Nos Petits Penchants.
C’est une matière chaleureuse, douce et organique, seconde peau qui protège celui/celle qu’elle couvre du monde extérieur. Elle nous semblait adaptée pour parler de bonheur et des différentes «peaux» que nous adoptons pour nous et pour les autres.
Par ailleurs la laine capte très bien la lumière, elle permet de très beaux effets de matières et d’ambiances. Elle offre aussi une belle transparence à la lumière placée dans le corps des marionnettes pour représenter le bonheur intérieur.

Yoanelle Stratman (Ecriture, création, interprétation)
Elle commence son parcours artistique en tant que circassienne – jongleuse et cherche son chemin à travers plusieurs écoles comme Piste d’Azur à Mougins (06), Balthazar à Montpellier et le Centre Régional des Arts du Cirque de Lomme (59). Elle crée ensuite la Cie Balles et Pattes avec Domingos Lecomte (jongleur, illusionniste) et leurs spectacles Pas Liés (2004), puis Cruelles Sornettes (2010). En parallèle, un intérêt nouveau pour les arts de la marionnette l’emmène à Charleville-Mézières, à la rencontre de Philippe Genty et Mary Underwood pour un stage à la recherche de ses « Paysages Intérieurs ». En 2011, elle répond à La Pelle du Large lancé par Philippe Genty et Mary Underwood et embarque sur les traces de l’Odyssée d’Homère. En 2012, elle crée avec Pierre-Yves Guinais la Cie Des Fourmis dans la Lanterne et leur premier spectacle commun Clic, puis co-écrit et interprète L’Echo Souterrain (2015) et Vent Debout (2017).

Pierre-Yves Guinais (Ecriture, création, interprétation)
Il commence comme régisseur lumière suite à un Diplôme des Métiers d’Art. Il conçoit notamment les lumières des spectacles : T’es Où T’es Là (2010), et Face de Cuillère (2012) de la Compagnie Méli Mélo, ainsi que Lili Petit Pois (2007) et Le Murmure des Anges (2008) pour la compagnie La Torgnole. Il vient à la marionnette en autodidacte, et crée un lien entre la lumière et la scène au sein de son solo Monsieur Watt (2009). Il crée avec Yoanelle Stratman la Compagnie Des Fourmis dans la Lanterne, et son second spectacle Clic (2013), puis L’Echo Souterrain (2015) et Vent Debout (2017). Il réalise aussi la scénographie et la régie plateau pour les spectacles : Saga et Miniatures Poétiques d’un monde gigantesque de la Cie La Torgnole. Dans ce dernier, il écrit également des séquences de théâtre d’ombre. En 2013, il signe pour la Compagnie Méli Mélo, un nouveau spectacle de marionnettes : Flying Zozio. En 2015, il crée la scénographie et les lumières du spectacle Uma Maria Um José pour le Théâtre K. En 2016, c’est pour Barbaque Cie qu’il crée les lumières et participe aux accessoires de Shakespeare Vient Dîner. Enfin, il crée et anime des marionnettes pour La Manivelle Théâtre dans Souliers de Sable (2016).

Pierre Chevallier (aide à la dramaturgie)
Après un master de philosophie Pierre Chevallier intègre l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg en dramaturgie (groupe 42). Il y travaille entre autres avec Dominique Valadier, Arpad Schilling et Thomas Jolly. Depuis sa sortie d’école il travaille à plusieurs reprises avec Madeleine Louarn -deux créations dans la programmation officielle du Festival d’Avignon en 2016 et 2018. Il travaille également avec de multiples compagnies, tant pour des accompagnements d’auteur (Guillaume Cayet) que pour des projets d’adaptation de roman (Le temps où nous chantions, Frédéric Laforgue) ou de dramaturgie (Soleil Blanc, mise en scène Julie Bérès).

Amalia Modica (regard extérieur, aide à la mise en scène)
Formation en théâtre et commedia dell’arte au TLCP (Tu- rin, Italie). Elle se forme au Mime corporel avec Théâtre Diagonale, Théâtre du Mouvement, Omnibus, Thomas Leabhart, Ivan Bacciocchi et Louis Torreao, au Clown avec Pierre Byland et Ian Algie, à la Danse-Théâtre avec la Cie A fleur de peau, à la manipulation d’objets avec Clastic théâtre et La Mauvaise Herbe. De 2001 à 2009 elle travaille comme interprète et assistante à la mise en scène avec Théatre Diagonale (Lille). En 2006 elle intègre la Cie La Vache Bleue (Lille). Depuis 2010 elle s’intéresse au travail avec l’objet. Au sein de la cie Vache bleue elle crée Une veste de pyjama et La garçon qui ne connaissait pas la peur (objet et marionnette) et elle travaille comme interprète-manipulatrice pour la Cie la Cuillère. C’est sa troisième collaboration avec la Cie Des Fourmis dans la Lanterne en tant que regard extérieur (après l’Echo Souterrain, et Vent Debout).

Vincent Varène (regard extérieur, aide à la mise en scène)
Il découvre le théâtre à l’âge de 16 ans. Deux ans plus tard, il rejoint le Pocket Théâtre à Nogent-sur-Marne (94), où il fait la connaissance d’Anthony Diaz et de Maxime Renaud. Ensemble ils forment le trio fondateur de la compagnie A Kan la Dériv’ avec laquelle il fera 4 créations (Quand un poète persévère (2007), Sens-toi sans toit (2013), Ce besoin d’aller voir ailleurs, il doit bien venir de quelque part (2017) et Jeu (2019). Parallèlement, il intègre une formation d’art dramatique aux conservatoires du Centre et du 14ème arrondissement de Paris. On le voit sur scène, entre autres, dans les rôles de Treplev (La Mouette, A. Tchekhov) et de Gennaro (Lucrèce Borgia, V. Hugo). Depuis 2012, il transmet sa passion pour le théâtre au Pocket Théâtre auprès d’enfants et d’adultes. En 2014, il a intégré la compagnie du Théâtre la Licorne sous la direction de Claire Dancoisne, dans le spectacle Les Encombrants font leur cirque et effectue sur la saison 2015- 2016 avec la Compagnie A Kan la Dériv’ un «Pas à Pas» (dispositif mis en place par la DRAC Nord Pas-de-Calais) au sein du Théâtre la Licorne. En 2017, il rejoint la compagnie Arc électrique sur le projet Kids.

Jean Bernard Hoste (Création de la bande son)
Musicien basé à Lille, il compose pour le spectacle vivant et l’image. Il écrit des instrumentaux naïfs, surannés, des ritournelles lentes, pour théâtre, danse, conte, court métrages, cirque, documentaires, lectures, marionnette. Il fabrique également des récits et fictions sonores où se mêlent voix, musiques, ambiances et paysages bruissants. Piano droit, toy pianos, mellotrons et quatuors a cordes sont sa colonne vertébrale. Quelques saillies plus electro apparaissent parfois, ainsi que des paysages sonores fabriqués à partir d’objets du quotidien, bouclés, ralentis, malaxés par l’ordinateur. Pascal Comelade, Penguin Café Orchestra, Chilly Gonzalés ou encore Brian Eno sont ses influences majeures. Ces dernières années on retrouve sa musique (et sa présence au plateau) avec l’Embellie Cie, la Cie L’Embardée, la Cie Tire Laine, la Voyageuse Immobile, la conteuse Elodie Mora, les projets multi media du Collectif Digital Vandal, le Collectif Cirque Primavez, ou des projets participatifs avec la photographe Catherine Duverger. En 2017, il crée la musique de Vent Debout, un espace sonore sur mesure, en co-construction avec les étapes de création du spectacle.  

Créée en 2012, la Compagnie Des Fourmis dans la Lanterne est le fruit de la rencontre de deux artistes marionnettistes : Yoanelle Stratman et Pierre-Yves Guinais.

Tous deux passionnés dans l’art de donner vie à l’inerte, ils travaillent avant tout à partir d’univers visuels, souvent sans texte pour offrir à chacun la possibilité d’imaginer le sien à son échelle. Chaque création est pour la compagnie un monde à part entière. À la manière de petites fourmis les artistes aiment bricoler, minutieusement pour proposer au public des univers attachants, surprenants, et poétiques. Ils privilégient la manipulation à vue, créant souvent des ambiances intimistes qui les rapprochent des spectateurs, ils se produisent aussi bien en rue qu’en salle.

La compagnie est régulièrement soutenue pour ses créations par la DRAC et la Région Hauts de France.

« Ces artistes de talent tirent habilement les ficelles du récit. Sans paroles, le spectacle nous dit beaucoup de nos dérives, de nos modernes solitudes qui nous empêche d’être en accord avec nous-mêmes et avec les autres. L’approche poétique permet moult interprétations, avec une infinie délicatesse. » Les Trois Coups

« Une esthétique délicate et d’une grande inventivité.» La Terrasse