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saison 2022/2023

CROISEMENTS 1

THÉÂTRE | DÈS 15 ANS

En mode avion – Spoken Word Tragedy

Direction artistique Louise Emö
Compagnie La PAC

Soutien DSN

Vendredi 25 novembre
20h | Durée 1h
Séance scolaire
Ven. 25 nov. | 14h30

Le Drakkar
Tarif A

Des mots, rien que des mots…
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Wendy, détective publique du féminin et de la faille, cherche Wanda, autoportrait d’une génération du précaire relationnel. Wanda, la femme que l’on porte en soi, s’est mise en mode avion, après s’être mise en danger. Au fil des messages vocaux de Wendy et du silence de Wanda, se présentent les femmes et les hommes du trajet, pour qui les mots sont trop grands désormais ou trop petits depuis. Les paroles confiées par ces personnages croisés aux détours de hasards provoqués, s’articulent en un cri choral. Des paroles dieppoises, carolos, brazzavilloises, écrites et montées au micro viendront compléter la galerie. Comment faire monde autour du mot tragédie ? Comment placer l’attention cruciale sur le langage courant de l’autre, à partir de mots trop grands, trop petits ou trop non-dits ?

Direction artistique, écriture & interprétation Louise Emö. Création lumière & vidéo Clément Longueville. Regard & coaching Manon Roussillon. Création playlist Elise Fontaine, Harry Charlier. Avec les enregistrements des collégiens du Val de Vire. Texte publié aux éditions Domens.

© Photo : Loewen photographie

Production : La PAC. Soutiens : ODIA Normandie, CDN Normandie – Rouen, Le Préau – CDN de Vire, Festival Mythos – Rennes, Grand Parquet – Paris-Villette, DSN – Dieppe Scène Nationale, Théâtre de l’Ancre – Charleroi, Sur Mars – Mons Arts de la Scène, L’Aire Libre – St-Jacques-de-la- Lande.

Site de la compagnie

En Mode Avion Volet 1 de la SPOKEN WORD TRAGEDY

Ça a à voir avec monter une tragédie du trivial avec quelques outils de transmission de base : le micro, le stylo, le flow. Comment faire entendre une parole du trivial sur le sublime de la scène. Comment faire monde ensemble, comment se donner rendez-vous dans la fiction pour redéfinir les mots qui nous divisent et nous rassemblent, et remettre à notre taille des mots qui nous entaillent.

Dans cette histoire, il y a d’abord la nécessité de porter parole. La parole qu’on n’écoute pas lorsque l’espace commun est saturé du discours qu’on entend trop. La parole rare, fragile, qui se livre en s’improvisant, au bord du comptoir ou trottoir, dans une étroite brocante longeant la départementale, ou sur le bord de la piscine, sur les seuils, dans les interstices. Comment la recevoir, la donner, la dire, l’écrire, la restituer. La parole donnée, les rendez-vous qu’on se fixe, les repères, les rituels, la qualité d’adresse, l’attention à la lettre et à l’être. La parole, ce qui nous constitue en tant qu’humain, et l’écriture de cette parole, ce qui nous constitue en tant qu’artiste. La parole, condition de viabilité de notre être citoyen, la parole qu’on se doit d’écouter, de reprendre, de faire perdurer.

Dans cette histoire, nous avons traversé plusieurs lieux, théâtres, trains, et collecté plusieurs portraits, cris, voix, grains. Cette cartographie performée de l’amour des gens rencontrés par les mots partagés s’étend et cherche ses piliers. Les axes formels majeurs, dans l’écriture, puisent dans la recherche de fusion de registres pamphlétaire, lyrique et documentaire. Ces rencontres parolées s’agrègent en un cri choral et deviennent les clés de voûte de la fable.

Dans le traitement scénique, nous cherchons une méthode d’hybridation, à la fois extrêmement sobre et hautement technique, d’une façon de dire, et d’accompagner musicalement et visuellement cette façon de dire. C’est une recherche de direction de performeur.se sur le fil d’une incarnation silhouettée des paroles restituées qui passe avant tout par le passage des frontières entre le parlé, le chanté et le joué, tissé de motifs chorégraphiques qui impliquent à la fois le corps et le contenu de la partition. La partition, c’est le mot. Fable, refrains, motifs et notes. 2

La Fresque de la SPOKEN WORD TRAGEDY

L’objet : la parole de l’autre, recueillie, restituée, reliée.
L’effet : performatif, direct, cathartique.
Le motif : parler vite et bien pour ne pas mourir statique et demain.
Destinataire : tout un chacun.

La PAC étant une compagnie dirigée par une artiste mobile, un des postulats performatifs puise dans le constat que le fait de se déplacer régulièrement amène une fragilité liée à l’épreuve d’une certaine fatigue et d’un effort logistique qu’implique la liberté nomade, une prédisposition à écouter l’autre comme s’il était toujours un étranger dont il faut découvrir la langue et décoder la gestuelle. Cet exercice d’appropriation fait partie de la méthodologie de la PAC.
On s’achemine, de détail en jalon, de canevas en toile, vers la fresque de la Spoken word tragedy, qui réunira toutes les personnes, les personnages, les lieux, les mots trop grands, trop petits, les promesses tenues, brisées, les rendez-vous honorés, manqués, les grandes questions et les menues réponses.

La fresque tient lieu aussi de fête du langage, où tous les featureurs, les artistes d’un jour, les artisans de la nuit et les paroliers de tous les jours, qui ont participé au façonnement du trajet-spectacle, prendront le plateau selon une célébration de la catharsis à la fois bordel et millimètre. La fresque sera ainsi l’endroit de parole-monument qui agrège les modules indépendants, créés dans différents cadres, en travail évolutif selon un canevas fixe.

la Parole au Centre

La PaC est une compagnie portée par l’autrice et metteuse en scène Louise Emö. Son projet est contenu dans son nom : la parole au centre, qui a valeur de manifeste et se décline selon une méthode qui puise dans la performance. La prise de parole frontale, la modalité de présentation de soi, font partie intégrante de la démarche artistique.

La théâtralité se construit selon un triple mouvement de recherche. Le développement d’une pâte poétique, au sens dramaturgique et littéraire. Une esthétique de l’épure : plateau nu qui met le performeur à l’honneur par une présence percussive, entre improvisation semi-écrite et chorégraphie de la partition. Une arborescence entre les formes où se font écho des motifs formels et thématiques.

La centralité de la direction d’acteurice, la sacralité de la parole, la prégnance de la tragédie, la notion de mots trop grands, le truchement de la réécriture, un rapport pointilleux au langage. L’entièreté du répertoire se constitue à partir d’une tentative répétée de réduction de l’écart entre la vie et le plateau, balance entre un format spoken word et des mouvements d'ensemble.

Louise Emö parcours en un mot comme en cent
directrice artistique de la compagnie la ParoleauCentre, metteuse en scène,autrice interprète

Lycée Jeanne d’Arc, Rouen. Bac latin grec théâtre. Première mise en scène réécriture Achille en alexandrins avec improvisateurs rencontrés à Ligue d’impro de Paris. Scènes slam. Hypokhâgne et khâgne. Spécialité Cinéma. École d’interprètes et traducteurs, ISIT, Paris. Master 2 Communication interculturelle et Traduction spécialisée. Traductrice-rédactrice-terminologue institutions internationales : UNICEF, New York City. Institut Français des Relations Internationales, Paris. Dubbing Brothers, Paris. Traductrice technique freelance. Ghostwriter. Discours. Joutes poétiques. Presque prise à l’ENSATT. Prise à l’INSAS - école nationale - master. écriture et mise en scène. Accompagnement du parcours Jean-Marie Piemme et Virginie Thirion. Premier projet collectif soutien ministère culture belge réécriture d’Hamlet, Chartreuse, plateformes francophones. La Spoken word tragedy qui démarre à Charleroi. Qui devient En mode avion au Chaînon. Mal de crâne aux Doms. Implantation de la PAC Rouen ville natale. Simon et la méduse et le continent à la Manufacture. Jeanne et Simon. Jeanne et le orange et le désordre. Développement PAC mobile dans l’axe Grand ouest-Belgique. Spoken word, direction d’acteur et performeur pluridisciplinaire. Duos, featuring, impros, spectacles choraux. Sauts de l’ange. En création. Spin off. Quelques aveux en vrac. Stand-up tragique. Les meufs niquées sur les rebords. Équipes permanentes, équipes éphémères. Ateliers d’écriture, de mise en jeu. Apprentis comédien.nes. Conservatoires de Caen Orléans Nantes. Projets de territoires. Connexion MPAA Bréguet Sabin 11eme arrondissement Paris. Amateurices et les jeunes du centre social et culturel Solidarité Roquette. Prémices du MTGForum à Rouen. Publication aux éditions Domens d’En mode avion. Recréation Joan and the orange and the disorder. Avignon à la Manufacture. Tenter de travailler beaucoup rapidement souvent, la phrase la partition le mouvement. Partition millimètre sur le verglas brûlant. Commandes d’écriture et collaborations artistiques. Coline Stryuf Cie Mariedl, écriture du prochain spectacle Dans la nuit : éloge de la vulnérabilité présenté au Théâtre Varia, librement adapté de Tambours dans la nuit de Bertolt Brecht. Stéphane Gornikowski, Projet REACT : Recherche performée et mise en discussion des conditions de travail dans le spectacle vivant, soutenue par l’ONDA. Prendre la parole vaille que vaille, et corps battant.

La parole claque tout au long de ce spectacle à nul autre pareil. Elle virevolte sur le plateau de la Manufacture au fil des rencontres, des mots et des maux, puisés au hasard de la rue par la comédienne elle-même. Elle rebondit, parfois sans ménagement, jusqu’aux oreilles du spectateur en une musique presque hypnotique. À voir à lire | Brigitte Corigou

Jongleuse de mots et d’idées l’auteure et metteuse en scène entraîne le public dans ses pensées tissées de construction et déconstruction du langage. Louise Emö emplit la scène de son corps. Ses mots et sa présence, électrisant un public attentif à la dynamique et au rythme soutenu du spectacle. Mais la comédienne sait laisser place à la respiration, comme pour laisser chacun digérer le « flow » poétique. Teinté d’humour, de références politiques et sociétales mais aussi très personnel, la metteuse en scène offre un spectacle entier et viscéral Le bruit du off | Pierres Salles

En mode avion interroge le féminin : « Ça a à voir avec les mots. Ça a à voir avec les gens. Ça a à voir avec l’amour des mots. ça a à voir avec l’amour des gens. Ça a à voir avec monter une tragédie du trivial avec quelques outils de transmission de base : le micro, le stylo, le flow. » Entre la détective Wendy et l’injoignable Wanda, s’infiltrent les traumas de vies abîmées. Agnès Santi | Journal La Terrasse

Des mots, rien que des mots… Spoken words tragedy, c'est un shot a capella de mots, balancés au micro comme un poème, comme un rap, comme un cri. Peut-être le dernier ! Ce sont des paroles qui évoquent un trajet en avion. Louise Emö est une performeuse du récit. Elle recueille des paroles dans la rue, dans les banques, dans les collèges… Elle les restitue dans une fresque verbale, à la fois documentaire et autobiographique, se faisant porteuse de tragédies. Thierry Voisin | Télérama