THÉÂTRE D'OMBRES | DÈS 8 ANS
		    Compagnie Les Ombres Portées
Manipulation et lumières Margot Chamberlin, Erol Gülgönen, Florence Kormann, Frédéric Laügt, Marion Lefebvre, Christophe Pagnon, Claire Van Zande (en alternance). Musique et bruitages Séline Gülgönen (clarinettes, accordéon, percussions), Jean Lucas (trombone, accordéon, percussions), Simon Plane (trompette, accordéon, percussions) (en alternance). Régie lumière Nicolas Dalban-Moreynas et Thibault Moutin (en alternance). Régie son Frédéric Laügt et Corentin Vigot (en alternance). Costumes Zoé Caugant. Regard extérieur Christophe Pagnon. Avec l'aide de Baptiste Bouquin (oreilles extérieures), Léo Maurel (machines bruitages), Jean-Yves Pénafiel (regard extérieur).
Une ode à la liberté, au nomadisme, à l'indépendance. Un voyage vers le merveilleux tout en nuances d'ombres, de lumières et de musique.
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Aux premières lueurs de l'aube, le cirque Natchav entre dans la ville. Bientôt résonnent les premiers coups de masse et l'on entend le souffle de la grande toile qui se déploie le long des mâts dressés vers le ciel. Mais les autorités ne l'entendent pas d'une aussi poétique oreille et s'opposent à sa venue… Les circassiens résistent et se moquent de la police. Ça dégénère, un acrobate est arrêté et c'est tout un monde qu'on emprisonne. Natchav, « s'en aller, s'enfuir » en langue romani, relate les aventures d'un cirque qui, pour rester libre, défie toutes les lois, y compris celle de la pesanteur. Ce théâtre d'ombres visuel, sans paroles, invente son langage propre en jouant avec les codes du cirque et du cinéma. Mélant réalisme et onirisme, Natchav souhaite donner le goût de la liberté. Les personnages et la multitude de décors sont manipulés à vue, la musique et les bruitages les accompagnent sur scène : en deux ombres, trois mouvements, les maquettes s'animent, on passe de la piste à la ville, de la rue au chapiteau, on est acrobate ou prisonnier. Un spectacle totalement unique dans sa conception et d'une beauté incroyable !      
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 Spectacle présenté avec le soutien de l'ONDA Office National de Diffusion Artistique.
 www.onda.fr

SCÈNE OUVERTE 
		    avant le spectacle
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             Par les élèves du Conservatoire Rayonnement Départemental Camille Saint-Saëns. 
            ➔ 19h | Bar de DSN | Entrée libre | + d'infos
© Photo : Les Ombres Portées.
Coprods : Maison de la Culture de Nevers Agglomération, La Minoterie, Dijon, Le Théâtre, scène conventionnée de Laval, Théâtre-Sénart, scène nationale, TJP, CDN Strasbourg - Grand Est. Accueils en résidence : Espace Périphérique – Mairie de Paris – Parc de la Villette, Festival Momix et le CREA, scène conventionnée Jeune Public d'Alsace, Kingersheim, La Fabrique, Messeugne, La Faïencerie, Théâtre de Creil, La Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, La Fonderie, Le Mans, La Maison des Enfants du Quercy, Le Bouyssou, Le tandem, scène nationale, Arras-Douai, Le Tas de Sable, Amiens, ma scène nationale, Montbéliard, Théâtre La Licorne, Dunkerque. Subventions : Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France, Région Île-de-France. La Cie est associée à la Faïencerie-Théâtre de Creil.
Natchav aborde le thème de la liberté, une idée généralement galvaudée, voire vidée de son sens par un monde qui contrôle, qui compte, qui soumet.
Inscrit dans la préservation du nomadisme, de l'indépendance, de la communauté, du mouvement et du jeu, le cirque invite  à un  voyage vers l'extraordinaire, le merveilleux… Sa mesure  temporelle est l'instant. L'argot des circassiens a même une expression, « le point de suspension », pour qualifier  ce moment où l'acrobate se dégage de toutes les lois, y compris de celle de la pesanteur. Au contraire, la prison pose comme première  règle la privation de liberté  : elle est là pour punir et emmurer, avec tout ce que cela implique de contraintes permanentes, d'absence d'espace, de solitude, d'inactivité, de monotonie. Au manque  d'espace s'ajoute un trop-plein de temps.
         Les difficultés actuelles que connaissent la plupart des cirques révèlent  un désaccord fondamental entre leur forme de vie et les sociétés qu'ils traversent : la privatisation progressive de l'espace  public empêche leurs communautés de s'installer, l'augmentation des normes de sécurité engendre  des transformations et des coûts qu'ils ne peuvent assurer,  l'importance grandissante du lobby  des associations de protection des animaux les oblige à cesser une part de leur activité... Sans oublier que, plus généralement, les frontières sont de plus en plus conçues comme un outil de contrôle  de la mobilité des personnes  alors que le voyage et le nomadisme  ignorent les identités  et les États.
         La liberté  que défendent ces cirques et dont nous voulons parler avec Natchav est une idée sensible  et contagieuse ; elle est un  point d'origine et un mouvement  perpétuel indissociable de tout être qui veut rester vivant.
LA SCÉNOGRAPHIE
         Après le castelet traditionnel de Pekee-Nuee-Nuee et le théâtre d'ombres en volume des Somnambules, la compagnie Les ombres portées  continue son exploration du théâtre d'ombres  dans cette troisième  création.
         Le pari scénographique de ce spectacle  est de rompre la linéarité  du récit en images et de se dégager de la frontalité traditionnelle du théâtre  d'ombres. Les yeux du spectateur seront attirés tour à tour par des ombres projetées sur un grand écran, des décors  mobiles et un jeu théâtralisé de marionnettistes et de musiciens  à vue.
         Ces lectures  entremêlées participeront à une écriture  scénique et théâtrale  multiple et permettront aux spectateurs d'assister à sa fabrication en direct.
LE MOUVEMENT
         En fond de scène, un grand cyclorama servira  de support de projection aux ombres. Plusieurs  décors en volume représenteront les différents espaces  de la narration : la prison, les cellules, le chapiteau, la piste, les rues de la ville...  A vue, installés sur des supports mobiles  en avant-scène, ces décors et ces marionnettes projetés en ombres sur l'écran  créeront ainsi un jeu d'échelle  et un décalage entre l'image et sa source.  Selon le moment de l'histoire, ils seront amenés,  agencés et manipulés  par les marionnettistes.
         Ces  déplacements créeront une dramaturgie et une temporalité de la narration au même titre que leurs projections.
L'OMBRE ET LA LUMIÈRE
       Les deux univers de Natchav se prêtent particulièrement à la technique  du théâtre d'ombres.  L'univers carcéral tient de  l'opacité, du secret et du silence. On ne montre jamais ce qui se passe réellement dans les cellules.  La vérité y est cachée derrière  de nombreux murs et grilles.  L'ombre peut rendre compte de cet aspect sombre, occulté  et caché. Ce que nous montrerons de la prison sera dévoilé  par différents points de vue. Trous, barreaux,  œilletons et caméras  seront autant de filtres pour accéder à l'intérieur. Au contraire, dans l'univers onirique  du cirque, tout est visible  : depuis l'installation des caravanes, le montage du chapiteau, jusqu'au moindre détail des numéros  eux-mêmes sous les feux des projecteurs. La manipulation à vue rendra compte de cette mise à nu et provoquera chez les spectateurs une tension comparable à celle éprouvée  devant un numéro de cirque.
UN MONTAGE CINÉMATOGRAPHIQUE
          Le traitement de l'intrigue sera en partie emprunté aux techniques  narratives des romans noirs ou des récits cinématographiques, mêlant suspense et rebondissements. Comme une caméra,  la lumière servira  de guide dans la narration, offrant aux spectateurs une multiplicité de points de vue : subjectifs (celui du trapéziste qui voit le public tournoyer à l'envers, celui du prisonnier qui voit l'extérieur à travers ses barreaux...) ou objectifs mais inhabituels (vue depuis les roues des camions du convoi du cirque, vue aérienne de la prison...). Travellings, zooms et cuts rythmeront la narration et permettront une lecture dynamique  de l'histoire à la manière  d'un film monté en direct avec plusieurs  caméras.
MUSIQUE EN DIRECT
          La musique,  jouée sur scène par deux musiciens poly- instrumentistes à vue, mêlera compositions originales, musique improvisée et bruitages. Le travail d'écriture musicale s'inspirera en partie des thèmes de musique de cirque, en leur donnant  une sonorité cinématographique. Comme dans un ciné-concert, la musique participera pleinement à la narration et soulignera ou créera les tensions et les surprises.
          Un travail  de lutherie permettra  de concevoir des instruments  et des bruitages surprenants et singuliers, qui constitueront le pendant sonore des dispositifs visuels.
Créée en 2009, Les ombres portées  est une compagnie regroupant des personnes issues de différents univers : musique, scénographie, construction, dessin, photographie... Constituée d'un noyau de cinq artistes  et techniciens, elle regroupe suivant  les projets une dizaine de membres. Elle propose des spectacles de théâtre d'ombres,  sans paroles, avec une musique  jouée en direct.  La compagnie développe  également des projets  scénographiques et musicaux et anime de nombreux ateliers.  La compagnie aborde le travail  de manière collective, accorde de l'importance au temps d'émergence des projets, ainsi qu'aux rencontres et aux échanges  avec les publics.
  
  Son premier  spectacle, Pekee-nuee-nuee, tout public à partir de 5 ans, est un spectacle onirique  sur l'univers marin. Il a été créé au Festival  Excentrique en 2011 et a été lauréat  du prix Paris Jeunes Talents 2011 (142 représentations en France, Suisse et Allemagne).
  
  Les Somnambules est un spectacle tout public à partir de 7 ans, coproduit et créé au Festival Mondial  des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières en septembre 2015. C'est un spectacle d'ombres  mis en scène dans une maquette spectaculaire, qui raconte la réappropriation des villes par leurs  habitants (116 représentations en France,  aux Pays-Bas, en Corée  du Sud).
  Natchav est la troisième création  de la compagnie.
 
		  photo : Les plus grandes étoiles du cirque-vedette du trapèze volant, Ringling Brother and Barnum & Bailey Circus, 1935
« Ecrit à la manière d'un thriller, ce spectacle d'ombres sans parole confronte l'univers du cirque à celui de la prison, dans une succession de manipulations à vue, d'ombres gigantesques et de musique en direct. » Télérama Sortir
« Dans ce spectacle sans paroles, l'univers fabuleux du cirque rencontre le monde carcéral, que tout oppose. L'intrigue est tenue de bout en bout par un montage quasi-cinématographique et une maîtrise millimétrée et à vue du théâtre d'ombres, au rythme haletant de la musique et des bruitages joués en live. Une aventure rocambolesque, entre réalisme et onirisme, portée par quatre manipulateurs et deux musiciens, qui en dévoilent en même temps les coulisses. Pour rester libre, le cirque Natchav saura défier toutes les lois, y compris celle de la pesante » L'Est Républicain
« A la manière d'un film monté en direct, quatre manipulateurs et deux musiciens bruiteurs nous entraînent dans les coulisses d'un théâtre d'ombres novateur aux multiples facettes. » Scèneweb