Au loin les oiseaux

THÉÂTRE | DÈS 15 ANS
Anne-Sophie Pauchet | Compagnie Akté
Soutien DSN

JEUDI 25 JANVIER
20h | Durée 1h50
Grande Salle

Tarif A

Séance scolaire
Jeu. 25 jan. | 14h

Comment peut-on, doit-on, juger une affaire et les croisements d’arguments que cela implique ?
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Décembre 2015, trente-cinq citoyennes et citoyens sont convoqués auprès de la cour d’appel du tribunal de Blois. Après tirage au sort, neuf d'entre elles et eux vont constituer le jury populaire qui devra juger de nouveau Jacqueline Sauvage, condamnée en première instance à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari, après des années de violences conjugales et intrafamiliales.
Pièce chorale à l’écriture audacieuse, Au loin les oiseaux s'appuie sur ce faits divers médiatique et complexe pour aborder la question du fonctionnement de la justice par le prisme du jury populaire. Elle esquive le huis clos attendu en traitant la question des débats en hors-champ : pas de reconstitution de procès, mais un ensemble de portraits d’une belle humanité. On ne sait jamais rien des membres d’un jury d’assises ; on ne sait d’eux que leur valeur de représentation. Ils sont nous. La compagnie Akté interroge le sens et la capacité à faire communauté et pose la question de l’émancipation de chacune dans la société contemporaine.

Texte Manon Ona. Mise en scène Anne-Sophie Pauchet. Avec Yann Berthelot, Valérie Diome, Marie-Charlotte Dracon, Nadir Louatib, Nadia Sahali, Jean-Marc Talbot, Manon Thorel et Arnaud Troalic. Scénographie & costumes Laure Delamotte-Legrand. Création lumière & régie générale Max Sautai. Création & régie son Gaétan Le Calvez. Création vidéo Pierre Agoutin. Construction décor David Amiard et l’atelier de la Comédie de Caen – CDN de Normandie. Assistant à la mise en scène Adrien Vada.

© Photo : Laure Delamotte-Legrand

Coproductions : Théâtre Le Passage – scène conventionnée de Fécamp ; Le Tangram – Scène Nationale d’Évreux-Louviers ; La Renaissance – Mondeville ; Le Volcan – Scène Nationale du Havre ; CDN Normandie-Rouen et la Comédie de Caen – CDN de Normandie. Résidences : L’Étincelle – Rouen ; Juliobona – Lillebonne ; DSN –Dieppe Scène Nationale ; ECFM – Canteleu. Texte publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’autrice. La compagnie Akté est conventionnée pour l’ensemble de son projet artistique par l’État – Ministère de la Culture – DRAC de Normandie, la Région Normandie et la Ville du Havre. Aide à la création du Département de Seine-Maritime. Avec le soutien de l’ODIA Normandie et de l’Adami.

Site de la compagnie

À partir de l’année 2021 la compagnie Akté a démarré un cycle de travail sur l’écriture de l’autrice Manon Ona, dont le texte Kesta à destination du jeune public a été créé en décembre 2021. Je me suis également intéressée à une autre de ses pièces, inédite à la scène : Au loin les oiseaux.

J’ai rassemblé une équipe d’acteurs et d’actrices pour mener quelques jours de laboratoire sur la pièce, qui ont débouché sur une lecture à destination des professionnel·les en avril 2021. Ce travail préparatoire et cette visibilité professionnelle m’ont convaincu de pousser plus loin le travail et d’envisager une production pour 2023.

Au loin les oiseaux est une pièce chorale à l’écriture narrative audacieuse qui prend comme point de départ le procès en appel de Jacqueline Sauvage (condamnée à deux reprises en première instance puis en appel en 2015 à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari en 2012 dont elle avait subi pendant plus de quarante ans les violences conjugales, Jacqueline Sauvage a bénéficié d’une grâce partielle puis totale de François Hollande fin 2016). En axant sa dramaturgie sur le point de vue des juré·es, et sans faire de son texte un manifeste politique ou féministe, l’autrice ouvre les espaces de réflexion sur la question de la justice et se livre à un « exercice de disparition de la subjectivité ». Elle esquive le huis clos attendu en traitant la question du procès en hors-champ. Aucune scène de tribunal, pas de reconstitution de procès, mais un ensemble de portraits d’une belle humanité. Il ne s’agit pas de raconter l’histoire de Jacqueline Sauvage (dont le nom n’est cité que rarement au cours du récit) mais plutôt ici de poser la question de comment peut-on, doit-on, juger cette affaire, et les croisements d’arguments que cela implique.

Il s’agit donc bien d’une fiction, qui fait se rencontrer au hasard du tirage au sort d’un jury populaire une galerie de personnages générant des contrastes et des espaces de confrontation. Alternant les scènes narratives et dialoguées, l’autrice crée un parcours propre à chacun·e des hommes et femmes confrontées à une expérience qui opèrera chez certain·es un profond changement, tout en resituant habilement le récit dans son contexte judiciaire et sociétal.

Le procès en appel compte 9 juré·es tiré·es au sort sur une liste de 35 citoyen·nes, sur scène 8 personnes 4 hommes 4 femmes, le neuvième juré étant selon l’autrice « le public ». Ce procédé sans être du tout « participatif » permet d’aborder la question du rapport au public, ouvrant le quatrième mur pour transformer la représentation en un espace de réflexion partagé. Il renvoie aussi chacun·e face à soi-même, à son libre arbitre, son intime conviction et ses responsabilités.

Radiographie d’une époque, de l’attentat de Charlie Hebdo aux mouvements contre les violences faites aux femmes en passant par la mort de David Bowie, la pièce fait se répondre en écho l’Histoire collective et les trajectoires individuelles et met à jour les mutations d’une société en plein questionnement. Elle pose aussi la question de l’emballement médiatique, et interroge sur une société prompte à décider, condamner ou prendre parti sans nuance, une société qui confond le débat d’idée et l’affrontement aveugle.

Au loin les oiseaux est également une pièce sur le langage, et la domestication opérée par celui-ci. Pour l’autrice la langue est idéologique, elle place ainsi ses personnages en confrontation tant dans leurs idées que par le langage qui parfois les essentialise. Ensemble, dans leurs pluralités de destins, ils se retrouvent face au langage de la justice et de l’institution. Et la dernière phrase de la pièce est un aboiement, ultime « parole » d’une des juré.es, qui rappelant la figure du chien chez Ferré, semble demander ce qui demeure au-delà des mots : « Nous, nous sommes pour un langage auquel vous n’entravez que couic. Nous sommes des chiens. Nous aboyons avec des armes dans la gueule. Des armes blanches et noires comme des mots noirs et blancs. » (Le chien – Léo Ferré).

Anne-Sophie Pauchet

La pièce est composée de plusieurs types de narration. Elle alterne les scènes dialoguées et les passages descriptifs choraux ou à valeur documentaire (en commençant par une « galerie » de portraits tendre et acerbe quasi-sociologique des trente-quatre potentiel·les juré·es tiré·es au sort sur les listes électorales). Pour traiter cette multiplicité de points de vue, la mise en scène s’appuiera sur une création vidéo spécifique :

« Le texte de Manon Ona nous pousse à considérer l’ensemble des protagonistes de la pièce comme faisant partie d’un tout. D’un tout formant société. L’autrice nous donne à voir une série de portraits subtilement stéréotypés : chacun de ses personnages porte sa propre histoire et ses propres peurs, incapacités ou préjugés ; mais tous sont là pour juger une personne. Cette multiplication de différences forme finalement un tout. Et ce tout doit fonctionner, trouver un accord, pour que la société puisse fonctionner elle aussi. Nous nous sommes donc orientés vers une série de portraits vidéos, de visages filmés, de près voire de très près afin de mettre en avant cette tentative de faire unité, malgré ces différences. Unité également dans l’esthétique afin de renforcer ce sentiment.

Ces portraits se mêleront avec des séquences filmées montrant des gestes du quotidien, des gestes que tout le monde fait. Filmés en gros plan également.
Ces gestes que nous faisons tou·tes différemment mais qui finalement nous rassemblent.
Ces gestes que l’on fait machinalement, en pensant souvent à autre chose, aux choses importantes, parfois aux choses qui nous travaillent.
Ces gestes pendant lesquels on peut parfois prendre une décision qui changera notre vie.

Le filmage en très gros plan de toute cette matière vidéo renforcera l’unité de la proposition, en gommant les « à-côtés », en concentrant le point de vue. Ce cadrage ajoutera un sentiment d’étrangeté, nous donnant à voir ces visages et geste quotidiens avec un regard inhabituel, nous focalisant sur des détails habituellement invisibles ou anodins.
La projection de cette matière sur un grand tulle renforcera ce « gigantisme du minuscule» en permettant une fusion entre le jeu des comédien·nes et la vidéo, passant de l’un·e à l’autre et jouant avec les espaces, posant un code pour mieux le transgresser l’instant d’après. »

Pierre Agoutin

« Elle répond à autre chose, elle pleure à côté. Ses larmes ne coulent pas au rythme juridique, à la cadence morale. Ça ne l’aidera pas.
Elle pleure le suicide de son fils, elle ne pleure pas le doigt sur la gâchette ni l’homme trois fois troué. Elle regrette son geste pour ses enfants, dit-elle. Elle répète c’est mal comme le mot attendu qui rassurera tout le monde ; le mot ne sort pas seul, elle voit d’autres images, quarante-sept ans d’images, elle les voit et elle le dit. Elle croit au justifiable.
Elle se sait victime et refuse de s’imaginer coupable. Ça ne l’aidera pas. »
(...)
« Surplomber les faits, pratiquer la lévitation, ne rien tremper de soi dans cet étang boueux, même le bout du doigt, celui qui permet d’éprouver la température. Inutile : il est tiède, l’étang. On voudrait le croire brûlant ou glacial mais non, quand on a été juré d’assises on sait que les principes de réalité tiédissent tout, même le sang. »
(...)
« Et d’autres voix encore, l’opinion écrase l’opinion : En quoi, demande-t-on – à la barre, dans les tribunes de la presse papier, dans les billets que vous pouvez partager en un clic, sur des tracts qui hurlent aussi contre le patriarcat, mais d’une autre manière – en quoi cette légitime défense différée résoudra-t-elle les violences conjugales? Voulons-nous inscrire dans la loi un officiel statut de victime ? Nous en remettre aux expertises d’experts qui expertiseront notre impuissance? L’irresponsabilité pénale sera-t-elle notre nouvelle dignité ?»
(...)
Annie Je tangue, je perds pied. Je n’arrive pas à m’oublier, c’est affreusement égoïste. J’ai l’impression qu’en la jugeant, c’est moi ensuite qui serai jugée pour mon jugement.
Et que le temps ne retiendra que cela : celles et ceux qui la jugèrent.
Claire Je parle mal et ça t’agace. Tu te dis : Celle-là, elle milite au ras des pâquerettes. Je m’appelle Claire et voilà ce que je pense : le langage est le premier moyen de domestication. Des humains d’une manière générale et de nous, les meufs, en particulier. Et si tu crois que c’en est terminé tout ça, que plus personne n’attend des femmes une langue élégante, une langue qui roule des hanches sur les trottoirs, maquillée juste ce qu’il faut, si tu crois que c’en est terminé tout ça, alors dis-le à tes parents qui gardent ta petite fille, dis-le aux professeurs, à tous ceux qui professent, à ce monde adulte penché au-dessus de ta petite fille, dis-le bien haut, pour avoir la certitude qu’elle n’entende jamais la chanson douce, la chanson du joli et du pas joli, la petite chanson composée exprès pour sa petite bouche de petite fille.
(...)
Jérôme Vous voterez coupable – oui, même vous. Vous voterez coupable parce qu’elle l’est. Et ensuite, vous ne voterez pas une peine aussi faible que vous vous le promettez depuis que vous avez mis un pied ici. Vous voterez une peine consistante, parce qu’on vous parlera relèvement de période de sûreté et aménagements. Nous allons rejoindre les magistrats dans la salle des délibérations et vous entendrez alors une langue différente, une langue qui vous fera vous sentir autre, à charge de mission, une langue qui vous élèvera : celle de l’institution, garante de l’ordre social. La langue qui préserve, qui veille et qui protège, une langue ciment sans laquelle tout s’écroule.
Une langue qui rassure et apaise. D’une minute à l’autre, cette situation complexe ira se simplifiant, se résumant en idées claires, en aspects majeurs, et comme à chaque aspect le droit fournit une réponse, d’une minute à l’autre vous verrez fondre vos interrogations, vos doutes. Votre dilemme.
Annie Ah c’est sûr, ça doit être plus facile d’aborder l’existence avec ce regard-là.
Max Ecoutez pas, il se trompe. Je vais choisir, vous allez choisir, il se trompe.
(...)

Manon Ona est publiée aux Editions Théâtrales depuis 2016, dans les collections Jeunesse et Théâtre contemporain. Elle réside en Occitanie. Après Kesta, un premier texte initiatique sur l’auto-exclusion, elle consacre deux pièces à différentes formes de violences faites aux femmes : la prostitution juvénile dans Chérie·s de l’ombre (sélectionnée par le Théâtre national de Strasbourg pour le Prix Bernard-Marie Koltès), et l’affaire Jacqueline Sauvage dans Au loin les oiseaux (lue lors de la Nuit des autrices, dans le cadre de la Biennale de Toulouse). L’autrice touche aussi à l’écriture de plateau (Emotik, compagnie Rouges les Anges) et contribue à des écritures collectives (recueil Divers-Cités, paru chez Théâtrales). Certifiée de lettres modernes, elle enseigne par ailleurs le français dans les lycées et collèges.

Note de l’autrice
AU LOIN LE GESTE D’ECRITURE
Août 2017
Je ne sais pas si je vais garder le titre. Sauvage. Pour l’instant je ne vois que lui. C’est la première fois que je pars d’un fait divers. Je perçois bien ce que ça a de rassurant. Le piège est de taille. Il y a un mois, j’ai entamé la phase de recherche dans la frénésie. Pendant quelques jours, j’ai été portée par un optimisme sherlocosmique. Sorte d’illusion de toute puissance : tu fouines, tu trouves, tu retraces. Tu accumules. Personne n’est là pour dire : calmetoi. Tu n’es pas au plus petit début de la démarche créatrice. Tu ne fais qu’empiler du réel. La phase plaisante, donc. J’ai cru résister au sujet. Il y avait tant d’excitation à débusquer et déchiffrer des documents juridiques... Depuis quelques jours, le piège s’est refermé sur moi. L’accumulation des faits, des mots : le sordide de l’Affaire Sauvage s’est soudain érigé en murs. Fini l’insouciance. A présent, au bout d’une ou deux heures de recherche, il me faut cesser, revenir parmi les humains – le glauque de ces vies brisées me tire insidieusement vers le bas, m’englue. La violence du web sur le sujet n’aide pas. Tout en accumulant des données, je réfléchis à une forme. Réécrire/retranscrire le procès n’aurait aucun sens : les compte-rendu des deux instances sont accessibles à tout internaute, je les consulte moi-même à répétition. Une évidence, un cap : surtout, ne pas de livrer un avis, ce ne serait qu’un dérisoire point de vue de plus. Tout ce que le destin de cette famille a pu générer de subjectif a largement éclos. C’est précisément cela qui m’intéresse : la convergence des passions et son dilemme sous-jacent (dilemme reconnu ou nié, selon les positions). Je cherche une forme qui rende compte des croisements subjectifs sur le sujet, qui fasse vivre l’écartèlement moral d’une société incapable de s’offrir une lecture unie et apaisée, ni de générer des solutions satisfaisantes. Septembre. Je crois avoir trouvé. Les jurés sont la clé. Héros de cette seconde tragédie, qui est venue s’ajouter à celle vécue par la famille Sauvage-Marot : celle du procès, qui s’est conclu par le deus ex machina d’une grâce présidentielle. On ne sait jamais rien des membres d’un jury d’assises ; on ne sait d’eux que leur valeur de représentation. Ils sont nous.

Manon Ona

« Manon Ona se refuse à toute démagogie et prend du recul vis-à-vis de l’affaire judiciaire, révélant la complexité du dossier. S’extrayant du débat émotionnel, elle fait se confronter collectivement et individuellement les voix et pensées de citoyen·ne·s dans une pluralité de langues portées par des personnages aussi singuliers qu’attachants. Très documentée, émancipée des partis- pris et esquivant les chausse-trapes didactiques ou anecdotiques, cette pièce chorale interroge la conscience personnelle et la responsabilité de chacun. Entre morale, droit pénal, intime conviction, affects, logique et évidence, chacun se fraye son propre chemin et envoie valser ses certitudes ! »

S. Authesserre, revue Intramuros, juin 2019

Anne-Sophie Pauchet - metteuse en scène
Anne-Sophie Pauchet est à l’origine de la compagnie Akté au Havre en 2000 avec Arnaud Troalic. Depuis, ils collaborent aux projets portés par l’un ou par l’autre de diverses manières (dramaturgie, scénographie, directions d’acteurs, jeu ...), toujours dans un dialogue complice et une complémentarité artistique.
• Mars 2022 : collaboratrice artistique sur ATTENTION, écriture et mise en scène par Chloé Giraud et Arnaud Troalic
• Décembre 2021 : mise en scène de Kesta de Manon Ona, jeune public, au Ad Hoc Festival / Le Volcan, scène nationale du Havre. Cette création ouvre un cycle autour de l’écriture de cette autrice, avec la création 2023 d’Au loin les oiseaux.
• 2019 : mise en scène d’Exit de Fausto Paravidino. Création au Rayon Vert, scène conventionnée de Saint-Valery en Caux
• 2017 : mise en scène de L’île des esclaves. Création à DSN - Dieppe Scène Nationale.
• 2016 : mise en scène de la lecture-musicale Correspondance : George Sand & Gustave Flaubert et collaboratrice artistique sur POLIS mise en scène Arnaud Troalic
• 2015 : mise en scène de Lys Martagon (2ème partie du dyptique). Création au Volcan, scène nationale du Havre
• 2014 : mise en scène de Ouasmok ? (1ère partie d’un diptyque consacré à Sylvain Levey). Création au Passage, scène conventionnée de Fécamp. 1ère co-production par Le Volcan, scène nationale du Havre et par DSN - Dieppe Scène Nationale.
• 2012 : mise en scène de Toxique, journal de Françoise Sagan et mise en scène de la lecture musicale Addiction(s) : Paroles d’Artistes
• 2011 : collaboratrice artistique sur Insultes au public, mise en scène Arnaud Troalic
• 2010 : conception de La Ronde des Auteur·rices
• 2009 : mise en scène des Cinq doigts de la main, jeune public
• 2007 : collaboratrice artistique sur Borges Vs Goya, mise en scène Arnaud Troalic
Très investie sur les questions d’action artistique et de transmission, Anne-Sophie a été enseignante au conservatoire Arthur Honegger du Havre pendant 3 ans, dirige l’école de théâtre d’Akté, pilote et élabore les nombreuses actions dans ce domaine en relation avec les autres comédien·nes de la compagnie.

Les comédien·nes :

Manon Thorel tourne avec la compagnie Le Chatfoin deux spectacles qu’elle a écrit et mis en scène, Nébuleuseset Les Détaché.e.s. Elle est également interprète dans ce dernier, mais aussi dans Un corps à Soide la compagnie Rémusat. En parallèle elle anime de nombreux ateliers et co-met en scène avec Véronique Alamichel El GuG, spectacle jeune public dont elle est également l’autrice.

Arnaud Troalic signe les scénographies de Kesta, mis en scène par Anne-Sophie Pauchet en 2021 et Céline, mis en scène par Juliette Navis en novembre 2022. Il crée en mars 2022 ATTENTION, qu’il a écrit et mis en scène avec Chloé Giraud. Il jouera dans Le Grand Jeu, création 2023 de Chloé Giraud.

Nadia Sahali a créé Une enfant à Ghazipur en 2022, projet qui mêle art plastique et musique avec la Spark Compagnie. Elle tourne dans REFUGIE·ES en 9 lettres et dans le
Spark world party, une boom rock participative mêlant différentes langues du monde, toujours avec la Spark Compagnie qu’elle a créée avec Marie Mellier.

Jean-Marc Talbot joue dans la création La Folle Idée mis en scène par Angelo Jossec (Théâtre des Crescite). Il tourne dans La Légende de Saint-Julien L’Hospitalier mis en scène par Jean-Christophe Blondel avec La Divine Comédie. En juin 2022, il joue dans la reprise d’Henry VI mis en scène de Thomas Jolly au Quai - CDN d’Angers.

Valérie Diome est en répétition pour Sauts de l’Ange mise en scène par Louise Emo (compagnie PAC / création automne 2022). Elle tourne cette saison dans Comme un poisson dans l’arbre avec la Spark Compagnie une lecture dessinée créée en automne 2020, la Ronde des Auteur·rices avec Akté et dans Légitime avec Steeve Brunet.

Nadir Louatib est interprète Kesta de Manon Ona, mis en scène par Anne Sophie Pauchet et dans la Ronde des Auteur·rices.

Marie-Charlotte Dracon tourne Dans mon royaume pour un cheval avec le Théâtre des Crescite et dans 60 minutes inside, L’histoire du théâtre avec la compagnie Alchimie. Elle dispense des cours de théatre dans plusieurs compagnies, collèges et lycées et intervient ponctuellement au CDN de Normandie Rouen pour des Journées au théâtre.

Yann Berthelot travaille avec la compagnie des arts de la rue Acid Kostik et joue sa dernière création 2021 Sa Majesté le peuple. Il joue dans 14 en duo avec Pierre Delmotte,
spectacle écrit et mise en scène par Vincent Fouquet et dans Onomatopéesavec la Spark Compagnie, créé en 2020.

Compagnie Akté
Anne-Sophie Pauchet et Arnaud Troalic portent leurs projets de création en alternance, toujours en collaboration mutuelle et dans une dynamique d’échange et de confrontation d’idées. Cette complicité et ce partage, nés d’une pratique de création collective pendant plusieurs années, sont des marqueurs forts de l’identité d’Akté.

La ligne commune de leurs projets se trouve dans une préoccupation constante d’un art qui viserait à faire émerger une pensée active et émancipatrice par la rencontre (celle de l’oeuvre, celle du public et des artistes, celle d’un dispositif scénographique...). Les propositions artistiques interrogent souvent le sens et la capacité à faire communauté, et posent la question de l’émancipation personnelle de l’individu dans la société contemporaine, sans prétendre être dans une quelconque forme d’injonction ou de prescription.

La compagnie travaille plus spécifiquement sur les écritures qui interrogent le monde d’aujourd’hui ou qui le font résonner (Borges Vs Goya, Exit). Elle développe des dramaturgies plurielles portées par les technologies ou les dispositifs scénographiques (ATTENTION, POLIS), et favorise la rencontre des disciplines comme avec la musique live au plateau (Toxique, L’île des esclaves).

Akté poursuit notamment un travail de mise en valeur du répertoire contemporain, en direction d’un large public (notamment dans le domaine de la jeunesse avec La Ronde des Auteur·rices ou encore par le biais de commandes d’écriture). Le rapport au mot et aux écritures est fondamental dans les créations de la compagnie, non dans une recherche documentaire ou historique (dans le cas de textes de répertoire), mais dans le décalage poétique opéré par la fiction et la mise en scène des textes choisis.

Chaque proposition interroge la position des spectateur·rices en en faisant un·e partenaire actif·ve allant même parfois jusqu’à nourrir directement par les rencontres le processus créatif. Ainsi, les nombreuses actions artistiques menées auprès de divers publics sont pensées comme un enrichissement et une complémentarité au travail de création.

Les projets de la compagnie sont élaborés dans une envie d’échange et d’horizontalité permettant de créer les conditions de la rencontre et visant chaque fois à stimuler une pensée collective plutôt qu’à transmettre une vision univoque.

Pour les années à venir la compagnie souhaite préciser et orienter encore davantage son projet en direction des écritures. Ecritures dramatiques contemporaines, écritures de plateau, écritures scénographiques, numériques et techniques.

Tournées 2022-2023 : ATTENTION (création 2022), Kesta (création 2021), POLIS (création 2016), et La Ronde des Auteur·rices (lectures mises en espace jeune public - dispositif programmé depuis 2011). 

Pour la mise en oeuvre et la réalisation de l’ensemble de son projet artistique, la compagnie Akté est conventionnée par la Ville du Havre, la Région Normandie et l’État / Ministère de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie