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saison 2021/2022

Désobéir

THÉÂTRE | DÈS 9 ANS
Conception et mise en scène Julie Berès
Compagnie Les Cambrioleurs

Jeudi 25 novembre 20h
Durée 1h15
Séance scolaire Ven. 26 nov. | 14h
Grande Salle
Tarif A | Réserver

 

Avec Ava Baya, Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Séphora Pondi en alternance avec Sonia Bel Hadj Brahim, Déborah Dozoul, Bénicia Makengele. Texte Julie Berès, Kevin Keiss, Alice Zeniter. Dramaturgie Kevin Keiss. Travail sur le corps Jessica Noita. Scénographie Marc Lainé et Stephan Zimmerli. Costumes Elisabeth Cerqueira. Création sonore David Ségalen. Création lumière Laïs Foulc. Création vidéo Christian Archambeau.

Un spectacle vif, lucide, politique sur les désirs et les révoltes de femmes d'aujourd'hui.
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Quatre femmes s'avancent sur le plateau. Elles sont jeunes, déterminées et ont beaucoup à dire. Filles, petites-filles ou arrière-petites-filles d'immigré.e.s, leur culture française se mêle à celle de la Kabylie, de l'Iran, de la Turquie ou du Cameroun. L'une après l'autre, elles évoquent leur vie, le poids de l'héritage et leurs victoires dans un monde souvent violent, où elles doivent lutter pour affirmer leur identité. Chacune à sa manière témoigne d'un « non » posé comme acte fondateur. Non aux volontés du père, non face aux injonctions de la société, de la famille ou de la tradition, non face au racisme et au machisme. S'exprime ici une rébellion tant rhétorique que corporelle qui concourt à faire de ce « documentaire théâtral » une œuvre à la vérité brute orchestrée en une polyphonie féminine par la metteuse en scène Julie Berès. À rebours des clichés, voilà un spectacle né du désir de faire entendre les inaudibles, un questionnement sur l'impasse d'une époque, un cri de rage, mais aussi un cri de vie, comme l'expression joyeuse d'une sensibilité à fleur de peau.

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« À travers leurs souvenirs les plus intimes, Julie Berès dresse le portrait remarquable d'une jeunesse trop souvent absente de nos représentations et des plateaux de théâtre » Alors-web media

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La sélection bibliographique de notre partenaire La Grande Ourse

© Photo : Philippe Remond, Axelle de Russé.

Production déléguée : Cie les Cambrioleurs. Précédemment le Théâtre de la Commune – CDN d'Aubervilliers. Avec le soutien du Fonds de Dotation Agnès Troublé dite Agnès B., du fijad, Fonds d'Insertion pour les Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. La Cie les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture | DRAC Bretagne, par la Région Bretagne et par la Ville de Brest, et est soutenue pour ses projets par le Conseil Départemental du Finistère.

Site de la compagnie

Chaque année, La Commune confie à des artistes le soin de concevoir en quelques semaines un spectacle en prise avec les problématiques sociologiques et politiques actuelles, pour réinventer « la tradition du théâtre comme art politique ». Pour répondre à cette invitation, nous sommes allés à la rencontre de jeunes femmes de la première, seconde et troisième générations issues de l'immigration pour questionner chacune sur son lien à la famille, la tradition, la religion, l'avenir.

Nous nous sommes emparés de leurs témoignages pour raconter leurs histoires à travers des fragments de pensées, de souvenirs, de soumissions conscientes ou inconscientes, de révoltes, de nostalgies curieuses... pour qu'inexorablement l'intime puisse se mêler à l'éminemment politique.

Le travail d'écriture de la pièce est intrinsèquement lié à la constitution du matériau de recherche : un travail minutieux, de longue haleine, de rencontres et de collecte de paroles de jeunes femmes venues pour la plupart de banlieue, nous permettant de toucher au plus sensible de la réalité en stéréoscopie, à l'envers du tableau officiel médiatique (L'association des femmes sans voiles d'Aubervilliers, La Brigade des mères de Sevran, Les élèves de l'option théâtre du lycée Le Corbusier d'Aubervilliers, l'association Mille Visages, le dispositif Premier Acte).

Il y a eu la rencontre déterminantes avec six jeunes femmes de moins de vingt cinq ans : Sophia Hocini, Sephora Pondi, Hatice Ozer, Hayet Darwich, Lou Bouziouane et Charmine Fariborzi et l'envie profonde de travailler avec elles. Chacune des jeunes femmes a nourri l'écriture du spectacle en apportant sa propre histoire et à travers elle, celle de ses parents. Nous aimerions faire entendre la façon dont ces jeunes femmes empoignent leurs vies, dans un monde souvent violent où il faut lutter pour tracer sa route.

Nous souhaiterions dessiner une carte de la violence par un voyage non exhaustif. À l'écoute de ces voix de femmes dont la culture française se mêle à celles de Kabylie, du Maroc, de l'Iran.

À travers leurs témoignages, s'entrecroisent des bribes d'aveux, de souvenirs contradictoires, d'évidentes soumissions, de nostalgies ambivalentes, de révoltes dans le désir de faire entendre, à travers les événements intimes et douloureux, les mythes et mythologies inconscients et collectifs.

S'y développent, je l'espère, des correspondances plus vastes, comme celle du féminin et de sa singulière trajectoire périphérique, de la double peine d'une génération aux prises avec la question de l'engagement, de la filiation, quand celle-ci, plus qu'un repère, devient un tourment.

Comment s'inventer soi-même ? Qu'est-ce qui fait bouger les lignes ? Qu'est-ce qui les fait trembler ? Dans quelle mesure a-t'on fait de certaines questions sociales des questions ethniques ?

Julie Berès

- Avec chacune des jeunes femmes participant au spectacle, nous avons entrepris avec Alice Zeniter et Kevin Keiss, de tracer les contours de ce que l'on pourrait nommer « un théâtre de la capacité », c'est-à-dire : comment leurs témoignages directs ébranlent nos/leurs grilles de perceptions, d'interprétations, de compréhensions, de représentations à travers la parole et les corps ?

«Organiser le pessimisme» pour reprendre la formule de Walter Benjamin, c'est d'abord le partage de nos expériences partagées. C'est ce qui permet de faire nôtres nos héritages. D'en choisir ce que l'on veut pour devenir qui l'on souhaite. C'est ne pas laisser les forces de destruction médiatique nous assigner place et pensée.

Se raconter, raconter l'opposition, la transgression, la résilience, c'est façonner qui l'on est, qui l'on a voulu devenir. C'est construire, obstinément, du sens là où précisément il n'y en avait pas.

La question qui nous occupe en permanence c'est : comment on s'invente soi-même ? - Chacune à sa manière témoigne d'un NON, posé comme acte fondateur. Non aux volontés du père, non face aux injonctions de la société, de la famille, de la tradition. Non face à la double peine que sont le racisme et le machisme. S'opposer pour pouvoir danser tous les jours, faire du théâtre, écrire, prier. Arracher sa liberté.

Nous souhaitions raconter l'histoire de victoires, de victorieuses, d'obstinées, de désobéissantes.

Comme une entreprise d'excavation mêlant inextricablement l'intime et le politique, le plateau devient avec énergie le lieu où l'on se débat avec sa propre histoire et où l'on met en jeu ses fantômes, travaillé par une volonté éperdue de se forger son propre chemin.

Comment interroger cette bataille aujourd'hui souvent intériorisée, secrète, non formulée, comment la déplier, y faire un instant retour, lui donner une voix ? De quoi sommes-nous les héritiers ?

L'espace du plateau devient un lieu performatif de tentatives et de partage, qui redonne leur place et leur temps à des vitalités, celles de ces histoires individuelles, de ces drames humains et quotidiens.

Les voix de ces femmes tissent alors une polyphonie où résonne également la jubilation d'être ensemble. De se sentir fortes.

Depuis les débuts de la compagnie « Les Cambrioleurs » en 2001, Julie Berès fonde sa démarche sur l'observation de faits de société. Puis elle mène un travail de recherche documentaire auprès de scientifiques, de spécialistes… Ainsi pour Notre besoin de consolation (2010), son équipe et elle sont partis en Inde rencontrer des mères porteuses, puis au Danemark le directeur d'une banque de sperme.

Travaillant ensuite avec des scénaristes, des dramaturges et des auteurs, elle élabore alors, à partir de ces matériaux, un synopsis et un texte alternant monologues, dialogues et voix off. Si ses mises en scène puisent en partie dans le réel, l'esthétique qui est la sienne ne s'apparente cependant pas à un « théâtre documentaire ». Elle cherche bien davantage à donner dans son écriture scénique accès à des « fictions oniriques ».

Pour l'écriture de Désobéir, nous nous sommes inspirés de la méthode dite « Alexievitch ».

Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, compose ce qu'elle nomme un « roman des voix humaines ». Deuxième russophone à recevoir pareille distinction, elle est l'inventrice d'un genre littéraire nouveau : le « roman à voix » selon sa propre formule.

Il s'agit de romans où s'entrecroisent des témoignages qu'elle a recueillis. Certains sont réécrits, d'autres rigoureusement fidèles. Contradictoires ou concordants, ces témoignages donnent ou rendent la parole à ceux et celles qu'on n'entend pas : les disparues de la période soviétique; de l'histoire en général. Les mères, les soeurs, les femmes de soldats, les fiancées des morts. Elles parlent pour raconter l'autre guerre, la leur. Celle que l'histoire historisante et donc prétendument objective ne consigne pas.

À ces témoignages s'ajoutent parfois divers documents (extraits de lettres, articles de journaux, procès-verbaux). Durant sept à dix ans, l'autrice récolte entre cinq cents et sept cents témoi-gnages qu'elle agence, transforme, sélectionne, monte. Elle a ainsi recueilli un fond documentaire colossal qui couvre toute la période soviétique. Ce qui retient son attention, ce ne sont pas les faits bruts, mais la perception subjective de chacun. Elle refuse l'hagiographie et le fictionnel qui embellit ou déforme la réalité.

L'entrelacs des voix crée un tableau complexe, stéréoscopique, qui est l'envers du décor officiel.

« Je ne cherche pas à produire un document mais à sculpter l'image d'une époque. (...) Au début, nous avons tous tendance à répéter ce que nous avons lu dans les journaux ou les livres. Mais, peu à peu, on va vers le fond de soi-même et on prononce des phrases tirées de notre expérience vivante et singulière. Finalement, sur cinquante ou soixante-dix pages, je ne garde souvent qu'une demi-page, cinq au plus. Bien sûr, je nettoie un peu ce qu'on me dit, je supprime les répétitions. Mais je ne stylise pas et je tâche de conserver la langue qu'emploient les gens. Et si l'on a l'impression qu'ils parlent bien, c'est que je guette le moment où ils sont en état de choc, quand ils évoquent la mort ou l'amour. Alors leur pensée s'aiguise, ils sont tout entiers mobilisés. Et le résultat est souvent magnifique. »
« Je n'écris pas l'histoire des faits mais celle des âmes. »

Svetlana Alexievitch, Extrait d'entretien entre Svetlana Alexievitch et Michel Eltchaninoff publié en avant-propos du recueil de ses Œuvres, Actes Sud.

H.
Non franchement non
Quand j'étais petite et que j'allais à l'école coranique on me disait pas ce qu'il y avait écrit Comme beaucoup de musulmans tu lisais sans comprendre
Je sais très bien lire le Coran là comme ça (elle montre avec son doigt) dans ce sens quoi Mais jamais on m'a dit ce que ça voulait dire
Genre même pas
Tu lis — t'es con — on t'apprend à être con

C.
Mais en fait faut pas lire comme tu lis
Toi t'exécutes t'es une exécutante
T'agis comme si tu lisais un livre ou comme si tu lisais une recette de cuisine où on te dit vous découpez vos rondelles vous les mettez cinq minutes au feu ensuite tu rajoutes le sel
Enfin tu vois
C'est c'est
C'est de la métaphore c'est que de la métaphore

L.
Mais en fait moi je pense que euh
Après moi je crois vachement en Dieu donc j'écoute j'écoute j'écoute quoi mais je
Pour moi le Coran déjà c'est un livre de chevet donc déjà quand je vois un mec qui me dis j'ai lu le Coran je rigole tu vois
Ça me fait vraiment rire
Parce que c'est quelque chose que tu lis toute ta putain de vie quoi
C'est pas quelque chose que tu lis — c'est pas un livre —c'est pas Harry Potter quoi
Donc euh tu l'as et puis tu l'ouvres et puis tu vas lire une sourate
Tu vas refermer et puis tu vas réfléchir
Et ça va grandir
Et puis tu vas en discuter
Puis tu vas détester puis tu vas dire « ah pourquoi »
Tu peux pas juste
Il faut pas s'arrêter à juste une phrase qui te fait « ah mon dieu j'aime pas »
Après on n'a pas eu la même
Moi j'ai pas été à l'école coranique
(…)

Naissance de la compagnie – premiers partenaires
En 2001, Julie Berès, alors comédienne, propose à plusieurs créateurs issus de différentes disciplines (interprètes, vidéastes, plasticiens, circassiens, marionnettistes, musiciens)
de se réunir, désireux d'affirmer leurs propres langages et au croisement de ceux-ci d'aboutir
à une écriture scénique.
En juillet de cette même année, ils partent donc à 15 travailler pendant un mois en Bourgogne. Ariel Goldenberg, tout juste nommé directeur du Théâtre National de Chaillot et qui connaissait Julie comme comédienne, se propose de faire une halte sur le chemin d'Avignon pour passer voir leurs premiers labeurs.
A la rentrée, Ariel Goldenberg invite l'équipe à venir jouer pendant 3 semaines au Théâtre National de Chaillot. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Charles Tordjman, directeur
de la Manufacture, Centre Dramatique National de Nancy, puis l'équipe de production
de la Grande Halle de la Villette rejoignent l'aventure.

Et ensuite !
En octobre 2001, à Chaillot, ont ainsi lieu les premières représentations de Poudre !.
C'est le début d'un partenariat précieux qui s'inscrira dans la durée. En effet, le Théâtre National de Chaillot produit ses premières créations, entre 2001 et 2004.
Suivent ensuite Ou le lapin me tuera créé en 2003 au Théâtre Paris-Villette lors de la biennale de la marionnette puis e muet en 2004, de nouveau au Théâtre National de Chaillot
en coproduction avec la Grande Halle de la Villette, le Théâtre National de Toulouse
et le Théâtre de la Madeleine de Troyes.
Rapidement, les spectacles des Cambrioleurs ont la chance d'être soutenus par des coproducteurs fidèles et d'être présentés dans différents cercles de diffusion : scènes nationales,
centres dramatiques nationaux, théâtre municipaux, scènes conventionnées, ce qui leur assure ainsi une belle visibilité.
Parallèlement à ces créations, Julie Berès participe en 2005 à la célébration du cinquantenaire des Centres Dramatiques Nationaux en créant un banquet spectacle dans le cadre du festival Frictions du Théâtre Dijon Bourgogne. Elle signe également avec Alexis Fichet, Madeleine Louarn, Annie Lucas et Charlie Windelschmidt la mise en scène collective de Grand-Mère Quéquette
de Christian Prigent créée en 2006 au CDDB-Théâtre de Lorient.
On n'est pas seul dans sa peau est créé en 2006 à l'Espace des Arts, Scène Nationale
de Chalon-sur-Saône (70 représentations). C'est au Quartz, Scène Nationale de Brest,
où elle est artiste associée, que Julie Berès crée Sous les visages en 2008 et Notre besoin
de consolation en 2010 (en production déléguée avec l'Espace des Arts de Chalon-sur-Saône).
Suivent L'or avec le faire (2012), forme théâtrale et musicale créée au Théâtre du Pays de Morlaix et reprise à la Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, puis Lendemains de fête
(2013) à la MC2:Grenoble et enfin Petit Eyolf d'après Henrik Ibsen (2015), dont Julie Berès signe l'adaptation avec l'auteur Alice Zeniter.
En 2016, Julie Berès et la compagnie les Cambrioleurs ont répondu à deux invitations.
À l'ENSATT, Julie Berès a mis en scène les étudiants de la 75e promotion Ariane Mnouchkine. Ensemble, ils créent Quelque chose pourrit dans mon royaume d'après Yvonne princesse
de Bourgogne de Witold Gombrowicz.
Par ailleurs, l'Académie de l'Opéra National de Paris a invité Julie Berès et ses collaborateurs artistiques à mettre en scène l'Orfeo de Monteverdi, avec la direction musicale de Geoffroy Jourdain.
À partir de septembre 2016, la Compagnie est en compagnonnage aux Scènes du Golfe - Théâtres Arradon-Vannes et au Théâtre de Chelles.
Désobéir – Pièce d'acualité n°9 a été créé le 14 novembre 2017 au Théâtre de la Commune – CDN d'Aubervilliers.
Soleil Blanc voit le jour le 2 octobre 2018, au Grand R, Scène nationale de la Roche-sur-Yon. Cette création aborde sous la forme d'une fiction onirique, le rapport de l'homme à la nature et à l'envi-ronnement par le prisme de l'enfance et de l'éducation. Le spectacle a été diffusé au Théâtre de la Ville du 22 novembre au 1er décembre 2018.
La compagnie Les Cambrioleurs mène sur le territoire breton de nombreuses actions artistiques et pédagogiques en milieu scolaire, auprès d'adultes amateurs ou à destination de personnes en milieux carcéraux, hôpitaux, maisons de retraite. Par ailleurs, elle crée des ponts
avec le monde de la recherche, de l'éducation et les travailleurs sociaux pour inscrire la création de manière durable au cœur de la cité.
La Compagnie Les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la culture et de la commu-nication / Drac Bretagne, par la région Bretagne et par la Ville de Brest et soutenue pour ses pro-jets par le Conseil départemental du Finistère. Elle bénéficie du soutien du Ministère de la culture et de la communication dans le cadre du dispositif national d'appui à l'indépendance artistique. Elle est accompagnée par deploY, programme international de Spectacle vivant en Bretagne.

"Gouaille de l'énonciation et des joutes verbales, spontanéité de la gestuelle, danses et courses effrénées, selon la chorégraphie de Jessica Nolta, les interprètes s'amusent, ivres de s'être trouvées – miracle d'avoir réalisé ce mystère existentiel. Ces miraculées qui se sont battues pour exister, Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Hatice Ozer, Séphora Pondi, enchantent le public de leur tonicité pétillante." Véronique Hotte - Hottello

"Ces quatre jeunes comédiennes dans le vent décoiffent sur scène. Désobéir raconte la France métissée et plurielle d'aujourd'hui sur la base d'un travail documentaire récolté auprès de jeunes femmes à Aubervilliers. Un travail d'écriture et de restitution au plateau remarquable. (...) Le résultat donne une pièce magistrale qui parle sans tabous de sexualité, de religion, des rapports femmes/hommes, des relations familiales. On évoque souvent ici le fait que le théâtre d'aujourd'hui n'est pas toujours très représentatif de la société française, à voir les réactions du public ado présent dans la salle, on peut dire que Désobéir touche son but." Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

"Monologues et moments choraux se succèdent à un rythme rapide où la chorégraphie joue un rôle essentiel. Que les quatre marchent avec détermination ou qu'assise sur une chaise l'une d'elles explique comment la déception amoureuse l'a fait échapper à un embrigadement dans l'islam radical, le travail sur le corps importe beaucoup. Celui réalisé avec la chorégraphe Jessica Noita enrichit la parole, permet d'incarner la colère, l'impatience, la rage, le désir sexuel et ajoute même de l'humour parfois. Il faut les voir parlant de l'oppression des femmes en dansant des épaules sans cesser de parler. Les actrices sont étonnantes, particulièrement Séphora Pondi qui avec un talent comique exceptionnel passe de la confidence à l'interpellation du public avec une tchatche très banlieusarde. Lorsqu'on sort de la salle on sait que l'on a entendu des filles qui ne s'en laissent pas conter, des filles prêtes à défendre leurs idées en utilisant tous les arguments y compris l'humour, des victorieuses." Micheline Rousselet - Snes fsu

"Il faut dire que ces quatre jeunes comédiennes, qui sont à nos yeux de grandes promesses pour le théâtre et qui sont à suivre sans nul doute, captent avec beaucoup de finesse l'endroit de jeu où nous avons allègrement envie de les suivre. D'une énergie folle et d'une générosité rare, elles portent à la fois l'élégance et la rage d'une Beyoncé. On ressort de ce spectacle avec un enthousiasme fort et une envie solidaire de soulever le monde." Un Fauteuil pour l'orchestre