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saison 2021/2022

Attractions

DANSE | DÈS 14 ANS
Chorégraphie Emmanuelle Vo-Dinh
Soutien DSN

Mercredi 26 janvier 20h
Durée 1h10
Grande Salle
Tarif A | Réserver

 

Conception Emmanuelle Vo-Dinh. Scénographie Maeva Cunci, Yannick Fouassier et Emmanuelle Vo-Dinh. Collaboration artistique Sabine Macher et David Monceau. Interprétation Violette Angé, Gilles Baron, Alexia Bigot, Aniol Busquets, Maeva Cunci, Cyril Geeroms, Camille Kerdellant. Musique originale Olyphant. Création lumières Yannick Fouassier. Costumes Maeva Cunci. Régie générale Hélène Dony.

Quand le cinéma inspire l'écriture chorégraphique…
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La nouvelle création d'Emmanuelle Vo-Dinh tire son nom d'une forme cinématographique apparue à la naissance du cinéma. Développées par Eisenstein, les attractions consistaient en de très courts films dans lesquels l'accumulation et la confrontation des images produisaient un fort impact sensoriel et émotionnel sur le psychisme des spectateurs. S'inspirant de cette idée, Emmanuelle Vo-Dinh propose une pièce pour huit danseurs, composée de saynètes qui se succèdent ou se superposent : numéros de cabarets, paysages abstraits et courtes fictions défilent sur le plateau au fur et à mesure que les interprètes franchissent un rideau de lamelles noires tendu en fond de scène. S'affranchissant d'une thématique précise, Attractions convie le spectateur à une expérience ludique dans laquelle l'effet produit par la liaison des images prime sur les images elles-mêmes. Ce faisant, cette pièce de danse invite à interroger tout à la fois la question de la narration, du sens (littéraire et cinématographique) et des frottements entre fiction et réalité.

© Photo : Laure Delamotte- Legrand.

Production PAVILLON-S, Emmanuelle Vo-Dinh. Une production du Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie (2021). Coproduction Le Volcan, Scène nationale du Havre. Soutien DSN - Dieppe Scène Nationale, Département de la Seine-Maritime. Pavillon-s est subventionné par le Ministère de la Culture, la Région Normandie et la Ville de Rouen.

Site de la compagnie

« Il me faut une journée pour faire l'histoire d'une seconde. Il me faut une année pour faire l'histoire d'une minute. Il me faut une vie pour faire l'histoire d'une heure. Il me faut une éternité pour faire l'histoire d'un jour. On peut tout faire, excepté l'histoire de ce que l'on fait. »

Charles Péguy, Clio

Attractions prend pour origine la forme cinématographique du même nom, apparue à la naissance du cinéma et consistant en de très courts films.
Cette forme filmique visait à accaparer l'attention du spectateur en sacrifiant le principe de réalité, au profit d'une « capacité à assaillir le spectateur par une action sensorielle ou psychologique ».
Développé par le cinéaste russe Eisenstein, la question du « montage des attractions », cherche ainsi l'accumulation et la confrontation d'un ensemble d'images affranchies de toute narration, mais permettant des associations d'idées propres à atteindre le psychisme du spectateur.
Une attraction c'est aussi ce qui existe dans les fêtes foraines… les montagnes russes illustrant sans doute une métaphore idéale.

Pour cette pièce chorégraphique, il s'agit de travailler sur l'idée de micro-saynètes, qui prendront aussi bien l'allure de numéros de cabarets, de paysages abstraits, ou d'un ensemble de fictions raccourcies voir détournées, au profit d'un espace de la sensation.
Pensée sous la forme d'un montage-collage de courtes séquences se succédant, voire se superposant, les Attractions sont initiées par le franchissement d'un rideau noir à lamelles en fond de scène duquel surgissent tour à tour les interprètes.

En usant du principe d'apparition-disparition, dans une temporalité qui travaille le cut-up, Attractions s'attache à la question du montage, de la libre association et de la relation entre les images plutôt que la nature de l'image elle-même.

Attractions s'affranchit d'une thématique ou d'un sujet en tant que tel, pour laisser agir le processus, me permettant de revisiter les fondements d'une écriture qui aborde la question de la narration parcellaire, du sens pur (littéraire et cinématographique) et du frottement entre réalité et fiction.

Emmanuelle Vo Dinh

Emmanuelle Vo-Dinh
Chorégraphe et directrice du Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie
Emmanuelle Vo-Dinh est une chorégraphe des phénomènes. Sociaux, physiologiques, psychologiques ou mécaniques : elle s'empare de faits précis, les observe, les comprend puis les transforme en matériaux chorégraphiques et plastiques. À la création de sa compagnie, Sui generis, en 1997, elle s'intéresse d'abord aux émotions. Elle passe ainsi deux mois auprès du neurologue Antonio Damasio à Iowa City pour préparer Texture/Composite (1999). Puis elle se plonge dans les écrits de Jean Oury sur la schizophrénie, qui lui inspirent sa pièce Sagen (2001). S'ensuit un cycle plus minimaliste, autour des thèmes de la répétition, du temps et de la mémoire, tout autant instruit, construit et vécu : Croisées (2004), White light (2005) Ici/Per.For (2006). Les rapports masculin/ féminin ainsi qu'une recherche plus formelle sur les relations entre corps, musique et voix, marquent entre autres son travail depuis 2007 (Ad Astra, Eaux-fortes, -insight-).
À la tête du Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie depuis 2012, son intérêt pour les sciences s'articule progressivement à un questionnement sur la fiction et la narration, imprimant une dimension plus théâtrale à ses pièces.
En 2015 elle crée Tombouctou-déjà vu pour la 69ème édition du Festival d'Avignon. En 2016, elle crée son premier spectacle jeune public avec Belles et bois.
En 2017, elle crée Simon says pour quatre danseurs de Hong Kong, en collaboration avec le West Kowloon Cultural district authority et Unlock dancing plaza.
En 2018, elle crée Cocagne, pour neuf danseurs, présentée en février 2019 à Chaillot, Théâtre national de la danse (Paris). Emmanuelle Vo-Dinh a été présidente de l'Association des Centres chorégraphiques nationaux de 2013 à 2017.
En 2014, elle a été nommée Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.

David Monceau
David Monceau est compositeur pour le spectacle vivant et l'image.
Pour Emmanuelle Vo-Dinh il crée les musiques de White Light, Rainbow, Ad astra, -transire-, En-Joy (un morceau de mon esprit). Pour Karine Ponties (Belgique), il crée les musiques de Humus Vertebra, Mirliflor, Lamali Lokta, Luciola, Tyran(s),… Il crée également des musiques pour Stephano Ricci (Italie, films d'animation), Anna Abalikhina (Russie), Ivan Estegneev (Russie), Ayelen Parolin (Belgique), Pierre-François Lebrun (documentaires), Félicette Chazerand, Yves Noël Genod, Peneloppe Parrau, KF Association, Le Théâtre des Opérations,… Il est également interprète en tant qu'artiste chorégraphique dans plusieurs compagnies de danse contemporaine depuis 1997 (Emmanuelle Vo-Dinh depuis 2000, Herman Diephuis, Julie Des Prairies, Jean-Marc Heim, Pierre Cotreau et Geisha Fontaine, Christine Le Berre, Patrick Le Doaré, etc.). Enfin, il est auteur, compositeur de Olyphant et aussi Henri Mezey avec David Euverte.

Violette Angé
Artiste chorégraphique et musicienne, Violette Angé débute sa formation au Conservatoire du Blanc-Mesnil (chant, alto et danse). Après des études de Philosophie - faculté Paris VIII Saint-Denis - et de danse aux Rencontres Internationales de Danse Contemporaine à Paris, elle intègre en 2010 la formation Coline à Istres. Elle y interprète des pièces de Mathilde Monnier, Georges Appaix, Nacera Belaza, Bernard Glandier ou encore Edmond Russo et Shlomi Tuizer. Diversifiant ses champs d'exploration, elle collabore par la suite avec des chorégraphes tels que Micheline Lelièvre (Collectif Pignonsurrue) ou Olivia Lioret (Association Borabora), avec des compagnies de théâtre (le Théâtre Sans Toit, Liba Théâtre) et des ensembles musicaux (baroque, fanfare, chorales, rumba congolaise). En 2017, elle est soutenue par Mains d'Oeuvres et le Fond de soutien Européen, dans le cadre des Chantiers de Création. Elle entame alors son propre travail chorégraphique, associant danse et costumes qu'elle créée. Stagiaire en 2012 pour Revolve, création d'Emmanuelle Vo-Dinh au CCN du Havre Normandie, elle y mène par la suite des interventions artistiques et l'assiste en 2016 pour Belles et Bois et Simon Says.

Gilles Baron
Danseur de formation classique, il aborde une démarche contemporaine en tant qu'interprète au sein de diverses compagnies (Cie Y. Alexandre, Cie S. Ricci, Cie T. Duchatelet, Cie Alias, Cie R. Horta, Cie S. Mathieu,…). Parallèlement à son travail d'interprète, il développe une démarche chorégraphique et obtient plusieurs prix. En 1995, Yourgos Loukos, directeur du festival international de danse de Cannes, lui commande une pièce Document 01 pour la onzième édition du festival. Il rencontre Marie-Claude Pietragalla pour qui il écrit un solo Document 01 solo et part à ses côtés en tournée à travers le monde. En 1998, il entame plusieurs collaborations avec le cirque qui le mènent par exemple en 2007 en Tunisie pour mettre en scène Halfaouîne pour le Cirque National de Tunis. En 2011, Gilles Baron s'engage dans une nouvelle recherche de cirque chorégraphié, qui interroge le corps vieillissant des artistes de cirque et étudie la transformation de leurs corps en lien à la pratique et la répétition de leurs numéros. En 2012, il questionne la notion de territoire et écrit le solo Sunnyboom qu'il interprète en forêt. Avec Emmanuelle Vo-Dinh, il participe à la re-création de Eaux-Fortes et aux créations Tombouctou déjà-vu et Cocagne.

Alexia Bigot
Diplomée du Conservatoire National Supérieur de Paris en 2001, Alexia Bigot travaille ensuite avec Hervé Robbe et participe depuis à de nombreuses créations et projets pédagogiques. En parallèle, elle participe à divers projets avec d'autres chorégraphes comme Karry Kamal Karry, Sarah Crépin, David Drouard, Edmond Russo et Shlomi Tuiser…
En 2008, elle crée un duo Eco à Lisbonne pour le Couvent des Carmes avec Pedro Mendès et le compositeur Romain Kronenberg. La même année, elle rejoint le collectif Larsen qui regroupe un ensemble d'artistes aux talents multiples, et crée notamment avec eux en 2011 un spectacle jeune public Les animaux du bois Malmené qui mêle vidéo, art plastique et danse contemporaine. Avec Emmanuelle Vo-Dinh, elle participe à la création de Ad astra, Fractale, revolve, -transire- & -insight-, Tombouctou déjà-vu, Belles et bois, Cocagne et La forêt de glace.

Aniol Busquets
Artiste chorégraphique, danseur, pédagogue et assistant du chorégraphe. Depuis 1996 il suit plusieurs formations à Eulàlia Blasi de Barcelone, SEAD's à Salzbourg, P.A.R.T.S à Bruxelles, Conservatoire Supérieur de Danse de Barcelone et Ex.e.r.ce au CCN de Montpellier en 2005 sous la direction de Mathilde Monnier. Il crée deux solo, Pendule en 2005 et Irrlicht en 2009, ce dernier lui vaut une carte blanche au Théâtre Pôle Sud de Strasbourg. Entre 2010 et 2015 il signe plusieurs éditions du projet « in situ » Galop avec Stéphane Despax, et crée O Desejo Ignorante en complicité avec Márcia Lança en 2011. Depuis 2005 il collabore avec plusieurs chorégraphes comme Mathilde Monnier, David Wampach, Hélène Iratchet, Rita Cioffi, Thibaud Le Maguer, Aurélien Richard, David Rolland, Louis Ziegler et David McVicar. Ou encore avec les catalans Montse Colomer, Ramón Oller, Eva Bertomeu et Maria Rovira. Il habite à Paris depuis 2009. Pour la saison 2017-2018, il collabore dans plusieurs créations comme Le Jour de la Bête d'Aina Alegre, Otolithes On Air de Lorena Dozio et She Was Dancing de Valeria Giuga. Il continue à tourner des pièces précédentes comme Otolithes de Lorena Dozio, Shake It Out de Christian Ubl, Danses de là ou À Bombe Val de Louis Ziegler et Les Lecteurs de David Rolland. Pour la prochaine saison 2018 et 2019, il prépare deux nouvelles créations, ZOO de Valeria Giuga et Cocagne d'Emmanuelle Vo-Dinh, et assurera l'assistanat dans Nos Autres d'Aina Alegre.

Maeva Cunci
Après avoir suivi une formation en danse contemporaine à Lyon, puis à Montpellier au sein de la formation ex.er.c.e. de Mathilde Monnier en 2000, elle collabore avec de nombreux chorégraphes (Virginie Mirbeau, Thierry Baë, David Wampach, Boris Charmatz, Julie Desprairies, Emmanuelle Vo-Dinh, Mylène Benoit). En parallèle, elle participe au Clubdes5 (2001-2008), un collectif d'interprètes, avec Maud Le Pladec, Mickaël Phelippeau et Virginie Thomas, dans lequel seront créées de nombreuses performances collectives, et où elle signe également des créations chorégraphiques personnelles.
Actuellement, elle collabore activement avec Dominique Gilliot dans le champ de la performance et de l'art contemporain et elles viennent de créer ensemble une pièce de théâtre La Représentation de trop. Elle fait partie des Vraoums avec Pauline Curnier- Jardin, Aude Lachaise et Virginie Thomas, un projet performatif et musical et assiste régulièrement Mickaël Phelippeau sur plusieurs projets chorégraphiques. Elle commence une nouvelle collaboration avec Mylène Benoit avec la création Notre Danse. Avec Emmanuelle Vo-Dinh, elle participe à la création de Décompositions, White Light, Fractale, Ad astra, Sprint, Tombouctou déjà-vu, Cocagne et aux reprises de Croisées et Aboli Bibelot... Rebondi ! Elle crée également les costumes de Aboli Bibelot... Rebondi !, 5'24, Eaux-Fortes, Rainbow et La poterie punaise.

Jean-Michel Fête
Après des études d'ingénieur où il découvre le « mentir-vrai » de la négociation commerciale, il décide de devenir comédien pour accéder à une relation plus honnête avec ses interlocuteurs : les spectateurs. Suivent quelques années de formation avec notamment Jean Périmony, Pascal Luneau et Pascal Rambert qui lui ouvrent les portes du cinéma et de la télévision. Il jouera dans les films de : Laurent Bouhnik, Didier Lepêcheur, Karim Dridi, Bertrand Blier, Claude Pinoteau, Alain Corneau, Nadine Trintignant, Alain Tasma, Antoine De Caunes, Christophe Lamotte, Abdel Kechiche, Éric Rochant, Tonie Marshall, Jean-paul Rappeneau, Olivier Marchal, Mikael Hers... En 2000 il croise la route d'Emmanuelle Vo-Dinh et François Raffinot qui l'invitent à participer à leur spectacle Al Segno, il collaborera ultérieurement à deux autres créations de F. Raffinot et E. Vo-Dinh fera à nouveau appel à lui pour ses pièces Double jeu et Cocagne.

Cyril Geeroms
Après le Conservatoire National Supérieur de Paris, Cyril Geeroms achève sa formation en intégrant le Junior Ballet du Conservatoire jusque mai 2001. Il commence à danser avec Karine Saporta puis avec Mié Coquempot, Thomas Duchâtelet, Panxika Telleria, Annick Charlot, Odile Duboc, Sylvain Groud, Lionel Hoche et Samuel Mathieu. Il travaille actuellement avec Francoise Tartinville, Panxika Telleria, Gilles Baron et Serge Ricci. Avec Emmanuelle Vo-Dinh, il participe aux créations de Sagen, Décompositions, CROISéES, Eaux-fortes, Fractale, -transire- & -insight- Tombouctou déjà-vu et Belles et bois, Cocagne et La forêt de glace.

Camille Kerdellant
Comédienne et chanteuse, elle participe à la conception et interprète les mises en scène de Rozenn Fournier avec qui elle fonde la compagnie KF Association en 1999. Leur dernière création Ma Famille de Carlos Liscano est en tournée en Europe depuis 2011. Conçoit et interprète avec le pianiste Henri Jégou le spectacle Grisélidis ou la Passe Imaginaire en tournée en France depuis 2010. Elle travaille sous la direction de plusieurs metteurs en scènes de théâtre : Bernard Colin – Compagnie Tuchenn, Bernard Lotti – Théâtre de l'Instant, Thierry Beucher, Benoit Gasnier – Théâtre à L'Envers, Cédric Gourmelon – Réseau Lilas, Guillaume Doucet – Groupe Vertigo... Et poursuit, depuis 2007, son compagnonnage avec la Compagnie Udrolik. Lectrice, elle conçoit et interprète de nombreuses lectures spectacles (poésie et roman) en compagnie de musiciens (contrebassiste, claquettiste, pianiste, percussionniste…) pour des festivals et évènements consacrés à la littérature. Avec Emmanuelle Vo-Dinh, elle participe à la création de -transire- & -insight- Tombouctou déjà-vu, Belles et bois, Cocagne et La forêt de glace.