Minkang est une expression d’origine bétis du centre Cameroun, qui signifie racines, sources, origines... Les cinq danseurs de la compagnie X-Trem Fusion sont tous originaires de ce pays et se sont construits, ensemble, autour de la force et de la puissance du hiphop. Ils sont donc tous profondément hip-hopeurs et camerounais, pratiquent les danses urbaines, occidentales et les Une synergie parfaite entre vitalité et puissance.danses traditionnelles. Dans cette pièce, ils proposent une réflexion sur l’importance des racines, sur les fondements qui constituent une identité. Comme le disait Léopold Sedar Senghor, la culture ne se définit-elle pas comme un juste équilibre entre enracinement et déracinement ?
Minkang sera donc un lieu de rencontre privilégié de toutes les influences qui constituent la compagnie et la danse d’X-Trem Fusion : un tissage puissant et dynamisant entre popping, locking, break, new style… et différentes danses camerounaises comme le ben skin, le mangabeu ou le bafia. Cette compagnie porte bien son nom, la fusion opère et fait vibrer chaque danse au contact de toutes les autres.
MINKANG est un processus de revendication d’identité, de ce qu’on est à un moment donné et de ce qu’on devient au fil du temps et des expériences au contact des autres. Tous autant que nous sommes, avons des origines diverses et vivons des expériences diverses qui font de nous des personnes différentes ou parfois semblables. Existe-t-il une limite (implicite ou explicite) dans la question de préservation de son identité ? Libre à tout un chacun de se fixer des limites ou non dans sa vision des choses. Le regard d’autrui restant quantité non-négligeable dans le quotidien de tout un chacun, il est de notre devoir de convaincre par nos textes et par nos propos un maximum de personnes non pas de penser comme nous mais d’accepter notre existence.
Lors de son séjour au centre culture LE TRIANGLE à Rennes, la compagnie X-TREM FUSION a pu élaborer et développer une technique de transmission de ses connaissances : c’est la « Déconstruction et reconstruction des danses Hip Hop et traditionnelles ». Elle est axée sur les frontières entre les différentes danses pratiquées en son sein. Elles partent des différents styles de danses hip hop (servant de base) aux différents types de danses traditionnelles du Cameroun (plus de 208 ethnies ayant chacune au moins deux types de danses) sans oublier d’autres danses traditionnelles africaines (le sabar…). Comment passer d’une danse à une autre sans qu’on en constate la transition ? Le hip hop sert ici de courroie de transmission entre ces différents pôles. L’accent étant porté sur les styles de danses traditionnelles ayant inspiré le hip hop.
Cela fait déjà dix ans que la Cie X-Trem Fusion, l’une des plus anciennes du Cameroun, oeuvre, passant de battles en solo et en groupe, aux danses expérimentales en passant par des formations dans de prestigieuses écoles de danse africaines telles que l’École des Sables (Sénégal). Sept danseurs autodidactes ont eu l’opportunité d’être suivis par des chorégraphes comme Germaine Acogny, Salia Sanou, Merlin NYakam, Xavier Lot, ou encore Simon Abbé. Ces différentes expériences sont à l’origine de nos réfléxions et ont participé à la construction de notre signature chorégraphique. X-Trem Fusion se considère aujourd’hui comme un laboratoire d’expérimentation de la Chose Dansée, qui croit en l’interconnexion des formes de danse.