Aringa rossa

CHORÉGRAPHIE AMBRA SENATORE
COMPAGNIE EDA

Les chorégraphies d'Ambra Senatore se déploient comme un jeu de piste et tout peut être indice : un mouvement, un objet, un son, une musique… Entrons dans la danse !

Dans cette nouvelle création pour 9 interprètes, Ambra Senatore a composé une partition tout en fluidité et rupture, où la base du quotidien se dissipe dans la fantaisie, où la danse et le théâtre se mêlent aux arts plastiques, où le collectif n'existerait que par le singulier et vice et versa…
Les actes et actions banals du quotidien se distordent sous son regard et prennent de nouvelles formes, plus déconcertantes, légères ou piquantes.
Accueillie la saison dernière avec Passo, la chorégraphe italienne explore cette fois plus précisément le groupe, ses dynamiques, ses ressorts. De séquences en fragments, d'échos en rebonds, la chorégraphie trouve sa narration, trompe nos perceptions et nous guide dans l'univers enjoué, décalé et ironique d'Ambra Senatore.

En partenariat avec le Phare, Centre Chorégraphique National du Havre Haute-Normandie, dans le cadre du festival Pharenheit, du 23 janvier au 7 février 2015.



VIDÉO

 

NOTE

PRÉSENTATION DU TRAVAIL DE AMBRA SENATORE
Après des expériences de créations collectives, entre 2004 et 2008 Ambra Senatore crée des solos à partir de l’observation physique des évènements du quotidien pour aboutir à l’écriture de partitions qui déplacent le point de vue sur la réalité teinté d’une touche d’humour surréel.
A partir de 2009 elle crée des spectacles de groupes et des installations : dans ces productions, souvent colorées d’ironie, l’évocation d’une réalité fragmentée s’accompagne de la déclaration explicite de la fiction théâtrale et de l’interrogation continue sur la nature et la forme du spectacle.
Entre danse, théâtre et art visuel, son travail se concentre sur la frontière entre fiction et réalité, sur ce qui appartient à la mise en scène et ce qui est en dehors.
Avec des images pleines d’une ironie réjouissante et d’une douce folie, oeuvrant par fines touches, Ambra Senatore fait une analyse à l’humour distancié, facétieuse et maligne.
Elle travaille sur la dynamique du mouvement dansé nourri d’éléments de théâtralité, d'actions et de gestes du quotidien, en explorant la construction d’une dramaturgie qui passe par l’action et la présence des corps.

DES MOTS SUR LA PIÈCE EN COURS DE CRÉATION
« Pendant le processus de création de Passo, en 2009/2010, j’avais abordé, avec les danseurs, une approche au travail qui nous avait alors servi pour trouver une unité de groupe et une qualité de présence vitale, riche d’autres potentiels à exploiter. Il s’agit d’un mode d’improvisation et de composition à travers des règles, comme dans les jeux. Depuis j’ai désiré mieux explorer les ressources de ce travail avec un groupe plus important.
En attendant les conditions requises pour approfondir cette piste, d’autres désirs l’ont rejointe, muris au cours des expériences de créations de mes spectacles suivants, A posto, John, Nos amours bêtes.
En particulier, je me suis beaucoup focalisée sur la construction d’une dramaturgie, d’une unité de sens qui ne passe pas nécessairement par une narration, mais par l’assemblage précis d’indices qui se dévoilent et s’éclaircissent au fur et à mesure du déroulement de la pièce.
Bien que mon inspiration ne soit pas cinématographique, je me rends compte que cette démarche fait penser au cinéma, du point de vue du montage et de la gestion du temps et de l’action.
Je veux construire une partition où transposer, sur le plan du mouvement et de l’occupation de l’espace et du temps, les dynamiques d’une collectivité. Sur cette base, très dansée, il y aura l’émergence de scènes et d’actions théâtrales.
Comme cela a été le cas pour les créations précédentes, je pars d’un moteur créatif clair, mais je ne sais pas à l’avance où le travail va nous amener exactement. Du point de vue du processus de création, nous choisissons des parcours qui nous conduisent à des éléments inattendus, imprévisibles ; nous nous laissons étonner par ce qui surgit de manière non linéaire, et, qu’ensuite, j’essayerai de réorganiser dans une unité dramaturgique. Je suis en effet intéressée par la possibilité que cette unité et son contenu ne soient pas déterminés à priori, mais se révèlent au fur et à mesure pendant la création.
Nous créons à partir d’une démarche claire, mais souvent j’ai l’impression que la création se fait, quelque part, autant malgré nous qu’avec nous ».
AMBRA SENATORE MARS 2014