2=1HOMMAGE À SOPHIE FILLIÈRES

(1964-2023)
DEUX FILMS POUR LE PRIX D'UN !

LA BELLE ET LA BELLE (18 H 45) + MA VIE MA GUEULE (21 H)
Le Barvis est ouvert de 18 h à 23 h : boissons et petite restauration.


Samedi 12 octobre – 21 h
Autres séances : 9 > 11 octobre

MA VIE MA GUEULE

FILM FRANÇAIS DE SOPHIE FILLIÈRES (2024 – 1H39 - )
AVEC AGNÈS JAOUI, PHILIPPE KATERINE, ÉDOUARD SULPICE
FILM D'OUVERTURE, QUINZAINE DES CINÉASTES, CANNES 2024

Barberie Bichette, qu'on surnomme Barbie, a été belle, bonne mère pour ses enfants, collègue fiable et grande amoureuse. Mais aujourd'hui, c'est violent et ça la terrifie : elle a 55 ans. C’est le moment de remettre de l’ordre dans sa vie ou de péter complètement les plombs…

HORAIRES

9 > 15 OCTOBRE
mercredi 18h45
jeudi 19h
vendredi 17h - 18h45
samedi 21h 2=1 / D

Dossier de presse

LE MOT DES EXPLOITANT·ES
De la promotion 1990 de la Fémis dont elle faisait partie aux côtés de Noémie Lvovski, Solveig Anspach ou encore Arnaud des Pallières, jusqu’au 31 juillet dernier où elle a succombé à la maladie à l’âge de 58 ans, Sophie Fillières aura, outre ses activités de scénariste, réalisé une petite dizaine de films (trois courts et sept longs). Corpus aussi léger que précieux en ceci qu’il impose au paysage cinématographique français une forme comique absolument singulière, mélangeant la tradition française du cinéma de la parole à une certaine loufoquerie anglo-saxonne. Ainsi le don absolu de Sophie Fillières pour écrire des dialogues aussi farfelus que poétiques s’allie dans ses films à un sens impeccable du burlesque de situation. Ajoutons à cette force comique, un trait tragique particulier : pour se sortir du mauvais pas dans lequel ils se trouvent les personnages de Sophie Fillières n’ont pour seul outil que le langage qu’ils ne cessent de tricoter comme pour s’inventer un filet où leur corps pourra retomber sans dommage. Dans un monde où le fabuleux s’est envolé (la magie du père dans Ma vie ma gueule n’opère plus), il ne reste plus que l’affabulation. Les personnages s’en remettent donc aux mots qui vont et viennent, parfois piégés, un peu comme on joue à la marelle (le mot, étant comme on sait, la mort sans en avoir l’r). C’est le cas ici de Barberie Bichette, admirablement interprétée par Agnès Jaoui, cinquantenaire sonnée par la maladie et la menace de la mort qui rôde déjà. Philippe Katerine joue le rôle du loup enjôleur qui tourne autour de la Bichette ; loup qu’il s’agira d’apprivoiser… Comme souvent dans les films de Sophie Fillières, le personnage principal est d’abord bloqué, piétine, s’accroche avec les autres, s’évanouit face au vertige du redoublement de toute chose (motif du miroir et du retour du passé perdu), jusqu’à ce que, et c’est là le miracle de la seconde partie de ce film magnifique, Barberie file à l’anglaise et donne consistance aux mots qu’elle a élus. Elle trouve alors un coin de terre ferme sur lequel elle pourra se tenir droite et s’instituer princesse. Un royaume. À ce moment du film, les larmes qui se mêlaient aux rires des spectateurs durant la projection de Ma vie ma gueule en ouverture de la dernière Quinzaine des cinéastes n’étaient pas seulement dues à l’absence physique de Sophie Fillières dans la salle mais bel et bien à la consistance de son art. Chapeau !

Luc Lavacherie - La Coursive, La Rochelle
https://www.art-et-essai.org

EXTRAITS DE PRESSE
Un film testament très drôle, émouvant et magnifique. Le Parisien
Finalisé par les enfants de la réalisatrice, ce film est un miracle de poésie tragicomique et offre à Agnès Jaoui l’un de ses plus beaux rôles. Les Inrockuptibles
Agnès Jaoui est parfaite dans cette comédie drôle, fine et bouleversante, œuvre posthume de Sophie Fillières disparue peu après la fin du tournage. La Voix du Nord
Tout du long, Ma vie ma gueule fait ainsi cohabiter une inexpugnable drôlerie avec l’idée persistante de la mort. Le Monde
« Ma vie ma gueule » : Agnès Jaoui généreuse et sans fard dans le film posthume de Sophie Fillières. L'Obs
Dernier long-métrage de Sophie Fillières, cet hymne à la vie, ce coq-à-l’âne joyeux est aussi le portrait de nos peurs, de nos manques et de ce qu’il faut faire pour que la joie demeure. Bande à part
La magie du film, c’est évidemment qu’Agnès Jaoui complètement à son aise dans l’univers de Sophie Fillières qu’elle ne connaissait pourtant pas, prenne les traits de la cinéaste en dépit de leur absence de ressemblance [...]. Mais aussi et surtout que chaque spectatrice, spectateur, puisse opérer cette transmutation, accepte de devenir cette Barberie Bichette, ce personnage abrupt et défiltré. Libération
Autoportrait à la fois frontal et cartoonesque, ce film posthume de Sophie Fillières invente (régulièrement avec grâce) un langage ironique, touchant et singulier pour raconter la difficulté de se synchroniser avec le réel. Les Fiches du Cinéma
Sophie Fillières filme avec simplicité, droiture. Elle se promène avec grâce entre gravité et fantaisie. Les dialogues sonnent juste. Les titres enfantins qu’elle a donnés aux trois parties du récit, des onomatopées, disent son goût pour la légèreté, malgré tout. Sud Ouest
Frappant contrepoint aux précédentes œuvres de Sophie Fillières, où l’angoisse était si habilement contournée par les personnages qu’ils avaient moins l’air d’en souffrir que d’en jouer, Ma vie ma gueule pratique le comique du désespoir. La drôlerie ici procède de l’expression frontale d’une noirceur, la première n’annulant pas la seconde. Cahiers du Cinéma