CRÉATIONS NORMANDES

Face A

THÉÂTRE | DÈS 13 ANS
Louise Brzezowska-Dudek & Léa Perret
Compagnie M42
| Soutien DSN

SAMEDI 30 MARS
20h | Durée 1h20
Le Drakkar

Tarif A

Une mise en perspective socioéconomico-politico-éthiquohistorique de nos échecs amoureux.
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La pièce débute comme une conférence, tout ce qu’il y a de plus sérieux : tableurs Excel et diagrammes. Ici, on décortique l’amour et les relations de couple en faisant appel à la sociologie à la philosophie. Mais rapidement, le terrain devient glissant et les grandes théories font place aux chansons et à la culture populaire. Avec humour et autodérision, Louise et Léa nous entraînent sur le chemin de l’intime, dans une fiction parfois absurde, parfois saisissante de réalisme.
Pourquoi je n’arrive pas à trouver chaussure à mon pied ? Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Je dois changer quelque chose ? Mais quoi ? Ces questions, on est nombreuses (et nombreux) à se les poser, mais finalement, nos comportements amoureux ne sont-ils pas le reflet d’une société mal en point ?
Face A, comme la première face d’une cassette, est la célébration joyeuse de nos empêchements et de nos amours, vue du côté des femmes.

Ecriture, jeu et mise en scène : Louise Brzezowska-Dudek et Léa Perret. Collaboration artistique & Dramaturgie : Sephora Haymann. Création lumières : Lila Meynard. Musique : Gustave Carpène. Technique : Erwan Méaude. Administration de production : Pauline Chareire.

© Photo : Lila Meynard, Marie Charbonnier

Production : compagnie M42. Co-productions : Théâtre du Château de la ville d’Eu. L’Etincelle – Théâtre de la ville de Rouen. La ville de Grand-Quevilly. Avec l'aide de la DRAC Normandie, de la Région Normandie, de la ville de Dieppe. Avec le soutien de Dieppe Scène nationale, de l’Etoile du Nord, de l’éclat de Pont-Audemer, de la MPAA de Paris, de l’OMAC de Livarot, du CDN de Rouen. Une maquette a été présentée dans le cadre du Festival FRAGMENTS (La Loge). Ce spectacle bénéficie du soutien à la diffusion de l’ODIA Normandie.

Site de la compagnie

Nous travaillons ensemble depuis plusieurs années.
Avec ce spectacle, Face A, nous souhaitons poser un acte fondateur de notre collaboration au sein de M42.
Un spectacle né de nos discussions amicales, une sublimation de nos parcours amoureux à l’aune de nos lectures et de nos rencontres, grâce au plateau.
Un spectacle-réparation pour nous, pour notre génération, celles qui suivent, et qui inclurait les expériences de nos aîné.e.s.
Un spectacle que nous écririons, jouerions et mettrions en scène à deux, en équipe réduite.

Qu’on le cherche, qu’on le trouve, qu’on soit en train de le chercher, ou de peut-être enfin de le trouver, l’amour a une place centrale dans nos vies et dans nos questionnements existentiels.
Au même titre qu’avoir une vie professionnelle épanouie, “réussir” sa vie, c’est aussi avoir une vie sentimentale riche et satisfaisante. Et la quête est jalonnée par ce qui est souvent vécu comme un échec personnel.
Pourquoi mes relations ne durent pas ? Pourquoi je ne suis pas heureuse dans mon couple ? Pourquoi je n’y arrive pas ? Qu’est-ce que je ne fais pas bien ? Qu’est-ce que j’ai raté ? Où est le mode d’emploi ? Pourquoi suis-je toujours célibataire ? Qu’est-ce qui ne marche pas ? Suis-je aimable ? Que dois-je changer pour y arriver ?
Tant et tant de questions qui tourbillonnent sans réponses, avec la certitude intime d’être profondément inadapté. Et pourtant, nous sommes nombreux.ses à nous les poser, ces questions.

Et si l’échec était structurel ? Et si nous n’étions pas les seul.e.s responsables de l’échec de nos rapports amoureux ? Et si nos comportements amoureux n’étaient que le reflet intime d’une société mal en point ?

Nous appuyant sur des ouvrages de sociologie, nos expériences personnelles infructueuses et celles récoltées lors de leurs enquêtes de terrain, nous nous demanderons comment trouver ou arrêter de chercher LA personne avec qui partager l’errance existentielle inhérente à la condition humaine. Nous tenterons de comprendre comment ce qui nous apparaît souvent comme de « petites » histoires personnelles portent en elles les échos d’une histoire bien plus grande, celle du libéralisme.

Si les sujets que nous abordons sont sérieux et sourcés, notre volonté est d'en parler avec humour et décalage. Nous posons le cadre d'une conférence avec son esthétique et son ton pondéré pour l'exploser par glissements de réel. Nos personnages, Louise et Léa, inspirés de nos propres névroses extrapolées, partiront d'une posture de sachantes dont l'intime va s'immiscer graduellement dans la conférence, pour finir par plonger totalement dans une fiction échevelée et jubilatoire.
Dans un duo de clowns noir et blanc, leur savoir va laisser place à une seule certitude : face au chaos, c'est peut-être mieux d'être deux, ou plus.

Alternant entre théories avérées de sociologie et théories beaucoup plus hasardeuses sur les relations humaines contemporaines, l’impact du patriarcat et d’un système économique marchand sur nos vies intimes, des chansons pop aux sonorités kitsch et des revisites de comédies romantiques ; elles tenteront de donner un sens à leurs peines, leurs espoirs et leurs déceptions, ainsi qu'à celles que des témoins interrogés en amont du spectacle auront bien voulu partager avec elles.

Le dispositif sera simple et le spectacle tiendra essentiellement sur le texte, le jeu, les lumières ainsi que la projection de graphiques, tableaux excels et autres diagrammes.

C'est pendant la crise du covid, en travaillant dans des salles vidées de leurs spectateur.rice.s, qu'a germé l'idée du spectacle, aussi nous avons eu envie de partir à la rencontre des habitant.e.s et de les mettre au cœur du projet.
Partout où nous irons, nous souhaitons travailler avec des chorales locales d’amateur.rice.s qui nous accompagneront au plateau, et questionner les habitant.e.s sur les pratiques amoureuses par le biais de questionnaires qui viendront nourrir le spectacle.
Ainsi dans chaque lieu, un travail d’adaptation du spectacle sera réalisé.
Nous serons accompagnées à chaque date par une chorale d'une quinzaine d'habitant.e.s formée pour l'occasion qui chanteront en polyphonie des chansons d'amour sirupeuses.
Hit-machines que tout le monde a fredonné sous la douche ou entendu au supermarché, elles ont été adaptées par Gustave Carpène et se déploient tour à tour avec humour dans la multiplicité des voix ou avec émotion et révérence pour ces chansons-monuments.

On dit que les petites rivières font de grands ruisseaux.
Le dyptique Une mise en perspective socio-économico-politico-éthiquo-historique de nos échecs amoureux placera le temps de deux spectacles un barrage pour filtrer ces petites rivières et analyser joyeusement ce qu’elles racontent du grand ruisseau de notre époque.

Ludique et festif, Face A sera une grande célébration de nos empêchements et de nos amours.

Face B sera le pendant masculin de ce spectacle, un droit de réponse pris en charge par deux comédiens. Dans Face B, il sera question des mêmes sujets, mais pris sous un autre angle. Les relations amoureuses seront le point de départ mais on y parlera aussi d’éducation des petits garçons, de rapport au monde et à l’autre, de questionner les privilèges, de zone grise… lors d’un talk-show participatif.

SAISONS 22-23 ET 23-24
ATELIERS ET CRÉATIONS AVEC LES HABITANT.E.S

Préface est un travail avec les habitant.e.s autour du spectacle.
Nous sommes toutes les deux artistes, nous pensons, appréhendons et vivons le monde de notre point de vue socio-culturel. Nous aimerions pouvoir construire et approfondir notre travail d’écriture en nous confrontant à d’autres histoires, d’autres vécus que les nôtres, ceux des habitant.e.s.

Tout au long du processus de création de Face A et Face B, nous souhaitons mettre en place une série d’ateliers autour des thématiques principales du dyptique, qui déboucherait à l’issue sur une forme courte d’environ 30 minutes, incluant notre propre travail et celui bâti en atelier, dans laquelle les habitant.e.s joueraient et chanteraient à nos côtés.

Nous envisageons des travaux d'écriture (un courrier du cœur auquel nous répondrons lors du spectacle et un questionnaire amoureux), de chant (une chorale de chansons guimauves et sirupeuses) et un travail de jeu.

Le cœur du travail sera ici d’explorer les codes populaires et les imageries présents dans les comédies et chansons romantiques pour les détourner, les décaler (en poussant le curseur au maximum, par exemple, ou au contraire en les travaillant en distance).
Les chansons entraînantes que l’on fredonne sans vraiment se demander ce qu’elles racontent sont beaucoup moins inoffensives qu’on ne l’imagine et racontent beaucoup sur le monde et la répartition des rôles sociaux et genrés. Nous voulons travailler sur ce que cet imaginaire genré véhicule, ce qu'il fait à nos vies et ce que la “guimauve” abrite en creux.
Nous chercherons comment, sur un plateau de théâtre, derrière une image lissée, apparaît la beauté et l'humour dans la maladresse et le dérapage, dans le raté et le burlesque, dans le "chanter faux".

Dans Face A et Face B, nous dresserons une chronologie du sentiment amoureux à travers l’histoire.
C’est aussi dans cette optique que nous voulons faire se croiser plusieurs générations : celle des seniors et celle d’adolescents, avec leurs différents rapports et conceptions de l’amour et de la sexualité. Si les uns ont une grande expérience de vie, les autres la commencent à peine. Et nous, génération au milieu du gué, sommes le trait d’union.
Nous aurons ainsi 3 générations réunies pour chanter et parler de ce qui nous fait vibrer et rêver, nous enthousiasme, nous révolte, a changé, ou est resté identique à travers le temps.

Louise : À la fin du 19ème siècle, c’est l’apparition d’une science de la sexualité. Les scientifiques étudient les organes génitaux. Et, de ces observations va naître une nouvelle idée, celle d’une complémentarité biologique des sexes. C’est à dire que la femme devient “complémentaire” de l’homme, le corps de la femme est considéré comme un corps à part entière et non plus une imitation ratée, un brouillon pas achevé du corps l’homme comme c’était le cas auparavant.
Léa et Louise : “Si les hommes voyaient ce qui est sous la peau, la vue des femmes leur donnerait la nausée. Alors que pas même du bout des doigts, nous ne souffrons de toucher un crachat ou une fiente, comment pouvons-nous désirer embrasser ce sac de fiente ?”
Louise : Merci Odon de Cluny ! À une lettre près, un destin change !
Voilà, donc on passe de ce genre de pensée à l’idée que les sexes sont différents, potentiellement opposés, mais surtout complémentaires, et, et c’est là la grande révolution : (en chœur Louise et Léa) faits pour le plaisir sexuel.
Alors là ce qui était très binaire commence à devenir complexe, hein…
Le 19e siècle, c’est aussi le moment où apparaît la psychanalyse freudienne et le concept de refoulement.
Pour Freud, tout est sexe. Les petits garçons veulent tuer leur père pour coucher avec leur mère symboliquement évidemment. C’est le complexe d’Œdipe. Freud a oublié de parler des petites filles, mais ça passons.
Donc selon Freud, derrière nos actions se cacherait une motivation inconsciente : la fameuse pulsion sexuelle qui est dissociée de la reproduction et à l’origine des conflits intérieurs. C’est Eros et Thanatos, les pulsions de vie et de mort. Pour la première fois, on envisage et la sexualité comme jouant un rôle majeur dans le bien être psychique de l’individu.
Dans les années 50, la sexualité se mesure pour la première fois avec la publication tout d’abord des rapports Kinsey en 1948 et 1953, qui mettent au jour la diversité des orientations sexuelles et la fréquence des coïts chez les américains et américaines puis des rapports Master & Johnson – deux pionniers de la sexologie - qui présentent le sexe comme une activité saine.
Léa : Ces rapports font découvrir au grand public des informations que personne n’avait avant.
Un slide très personnel des statistiques sexuelles de Léa s'affiche.
On y trouve des statistiques de durée et de nombre de rapports sexuels par semaine, des statistiques de tailles de sexes, des pourcentages de personnes adultères ou homosexuelles dans la population, et une information essentielle : les femmes ont aussi une libido et peuvent avoir des orgasmes…presque jusqu’à l’infini. Eh oui, messieurs, au cas où l’information n’était pas encore parvenue jusqu’à vous, sachez que nous détenons la puissance de l’orgasme multiple, et ça n’est pas une légende ! Les femmes ont des orgasmes d’une moyenne de 19,9 secondes, contre 6 secondes pour les hommes.
Louise : Léa ? Léa ? C’est pas le bon slide.
Léa : Ah oui, merde.
Léa : Dans les comédies romantiques, c’est toujours le même schéma.
La plupart du temps, il s’agit de deux protagonistes blancs et hétérosexuels, et lorsqu’ils se rencontrent il leur manque quelque chose dans la vie, ils sont incomplets.
Louise : (C’est-à-dire qu’ils sont célibataires.)
Léa : Instantanément, ils se détestent ou devraient se détester mutuellement, car ils ne correspondent pas à leurs valeurs.
Louise : Je déteste les militants écolos !
Léa : Et moi, je déteste les traders !
Mais l’amour n’a pas de frontières, il est plus fort que les conventions sociales et que la mort.
Louise : Okay ! Je vais venir avec toi à cette action hyper dangereuse de cette association qui lutte pour la préservation des dauphins.
Léa : Ne te sens pas obligé… Nos deux tourtereaux vont apprendre à se connaître et commencer à tomber amoureux, car la vérité c’est qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Ils vivent une passion torride.
J’irai au bout du monde pour toi bébé - mais sans prendre l’avion.
Louise : Je préfèrerais être morte que de vivre dans un monde où tu n’existerais pas.
Léa : Mais. Car il y a un mais. Au moment où tout va vraiment trop bien entre eux, c’est le twist, le drame ou le quiproquo. Un des protagonistes n’est pas sûr de vouloir ou pouvoir s’engager, car son passé le rattrape, ou son milieu, ou ses problèmes personnels ou… il faut que je te dise… ma mère est aussi ta sœur.
Louise : Quoi?
Léa : Leurs différences les séparent, ils ne pourront jamais être ensemble. Ils sont détruits et terriblement malheureux l’un sans l’autre... Mais en fait non.
Louise : Je ne te laisserai pas te débarrasser de moi. Je t'aime. Tu me complètes.
Léa : L’un des deux comprend que leur amour est trop fort.
Louise : Notre amour est trop fort...
Léa : Il fait un sacrifice -
Louise : Je vais me couper un bras !
Léa : Non.
Louise : Je vais égorger un agneau.
Léa : Arrête.
Louise : Je sais ! Je vais abandonner mon job à L.A et devenir végétarienne !
Léa : Oui ! Et ils surmontent leurs différences, car ils ont appris au contact de l’autre.
Louise : Tout nous opposait mais ça a marché. Et quelque chose s'est produit entre nous, quelque chose qui n'était pas prévu... Nous étions amoureux.
Léa : Et le film s’achève au moment où le spectateur sait qu’ils seront heureux à jamais et pour toujours ensemble, après s’être embrassés passionnément sous la pluie, la neige, le vent, etc…
Louise: "And there I was, standing there in the church, and for the first time in my whole life I realized I totally and utterly loved one person. And it wasn't the person next to me in the veil. It's the person standing opposite me now... in the rain."
Léa traduisant en direct : "Et j’étais là, debout dans cette église et pour la première fois de ma vie, je me suis rendu compte que j'étais amoureux fou d'une seule personne. Et ce n'était pas celle qui était à côté de moi sous son voile. C'est la personne qui est en face de moi en ce moment même... sous la pluie."
Temps de flottement. Louise et Léa se regardent. Leurs visages se rapprochent dangereusement... Quand le portable de Louise sonne.
Léa-Marc : Je sais que je me suis comporté de façon bizarre ces derniers temps, j’ai pas dormi de la nuit, je... je... je t’ai dans la peau, je -
Louise : Mais moi aussi Marc, je -
Léa : AH! Non! Le grand interdit, la règle PRIMORDIALE, celle qui sous-tend toutes les autres : Tune dis jamais Je t’aime en premier. JAMAIS. Tout le travail consiste à ce que ce soit l’autre qui se dévoile. Au bout d’un temps raisonnable. (mention légale) Nota bene si la personne se révèle trop tôt= instabilité, immaturité, dépendance affective = danger, tu pars.
Donc, 3 jours après avoir reçu son message, tu réponds à Marc et tu lui donnes rendez-vous. Qu’est-ce que tu fais?
Louise : Bah j’y vais!
Léa : Ah ah ! Non! Tu n’y vas pas comme ça. Autre règle, fondamentale aussi : Le coefficient de Barthes. “Suis-je amoureux? Oui, puisque je l’attends.” Roland Barthes.
Les douze premiers mois, tu arrives TOUJOURS en retard.
En fonction de la durée de la relation et de l’investissement de ton partenaire, tu calcules le nombre de minutes d’attente tolérable pour l’autre. La formule est la suivante = mois x nombre de rdv x 2 x coefficient d’investissement.
Il y a 5 échelons de coefficient. Coefficient 1 : pas d'investissement. Coefficient 2 : quelques attentes quant à cette relation. Coefficient 3 : début d’engagement. Coefficient 4 : PACS, enfants en préparations. Coefficient 5 : mariage. Enfants effectifs. Piégée.
Exemple pratique : Pauline a rendez-vous avec Kamel, qu’elle a vu 2 fois, c’est un troisième rendez-vous en deux mois. Pauline le laisse attendre. Pauline entretient le mystère. Mais pas trop longtemps.
Pour Pauline, ça donne 2x3x2x1 = 12 minutes de retard. Si Pauline est un peu plus investie dans la relation avec Kamel, ça donne 2x3x2x2 = 24 minutes. Qu’est-ce qu’on remarque ?
Louise : …
Léa : Plus le coefficient d’investissement dans la relation est élevé, plus le retard augmente !
Au bout d’un an, le calcul change. Tu comptes 5 points par année sauf si il y a eu une pause, dans ce cas-là tu comptes 3,5 points. Par exemple, pour disons deux ans de relation avec une pause la première année, ça donne : 8,5 points. Si c’est une relation assez bancale, on part sur du coefficient2. (Pour ceux que ça intéresse, j’ai le tableau en pdf.)
Donc 2x8,5 = 17 minutes. S’il n’y a pas eu de pause, on est à 10x2 = 20 minutes. Tout le monde a compris. Dans ton cas, tu as rendez-vous avec Marc à 19h, tu arrives à 22h10.
Louise : 22h10 ?
Léa : Relation stable = coefficient 4. 10 ans de la relation = 50 points. 50x4 = 200 minutes. 19h + 200= 22h10.
Louise : T’es sûre?
Léa : De ton côté tu n’acceptes PAS le retard. Si l’autre est en retard, tu fais la gueule. Toujours en fonction de ton coefficient d’investissement, tu peux calculer le nombre de minutes acceptable et l’intensité de ton mécontentement. Par exemple : Pour un 2, c’est 3. Pour un 3 c’est 15. Pour un 5c’est 24. Facile.
Temps.
Louise : C’est de la manipulation.
Léa : Oui, exactement. Mais c’est le flou sur la définition de la relation, surtout quand une relation débute, c’est le manque de cadre qui va faire que tu développes des stratégies pour te mettre en valeur.
Louise : Mais comment tu veux construire une relation honnête sur de la stratégie ?
Léa : C’est une excellente question.

Louise Brzezowska-Dudek
Titulaire d’un Master 2 d’études anglophones mention théâtre contemporain et de mise en scène et dramaturgie, Louise a également suivi trois années de formation en art dramatique au conservatoire du XXe arrondissement. Elle a suivi des stages avec Elise Vigier, Pier Lamandé, Nicolas Bigards, Jean-Yves Ruf.
Elle a participé en tant qu’assistante à la mise en scène de La Centrale de Virginie Barreteau au CDN d’Orléans. En 2011, elle est stagiaire assistante sur les pièces Jours Souterrains (mes Jacques Vincey) au Studio Théâtre de Vitry et L’Entêtement (mes Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo) .
En 2011 / 2012, elle travaille pour Christine Dormoy et la compagnie de théâtre lyrique Le Grain, Théâtre de la Voix.
Entre 2012 et 2014, elle co-met en scène et écrit deux spectacles jeune public au théâtre du Hublot à Colombes. Pour la compagnie Dans le Ventre, elle est dramaturge et assistante sur L’Estomac dans la peau et Monstres d’Amour, mes et écrit par Rebecca Chaillon.
En 2016-2017, dans le cadre du label Jeunes Textes en Liberté, elle fait une mise en lecture de Terres Closes, de Simon Grangeat (MC93, Plateaux Sauvages, TAP), et de Presqu’illes de Sarah Pèpe (MC93, La Loge, université de Poitiers).En 2016-2017, elle est collaboratrice artistique sur la création de La loi de la gravité mis en scène par Anthony Thibault, aux Francophonies en Limousin.
Elle met en scène La Centrale, en décembre 2016 au théâtre de La Loge. Artiste associée à Dieppe Scène Nationale, elle y a mis en scène La Rage, de Fanchon Tortech en février 2018 et Presqu’Illes en mars 2019.
En 2020 /2021 elle met en scène et crée Sauvages.
En 2022/2023, elle collabore à la mise en scène et la dramaturgie de Lames écrit et mis en scène par Kristel Largis-Diaz.
Elle est membre du collectif À Mots Découverts.

Léa Perret
Léa Perret est comédienne, autrice et metteuse en scène.
Elle se forme au Conservatoire du XXème arrondissement et au Studio-Théâtre d’Asnières avant d'intégrer l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes), où elle travaille avec Catherine Marnas, Marcial Di Fonzo Bo, Laurent Gutmann, Nadia Vonderheyden, Cyril Teste et Giorgio Barberio Corsetti, avec qui elle jouera
La Famille Schroffenstein de Kleist au Festival d'Avignon In.
Sortie d’école, elle écrit et met en scène son premier spectacle La Fin du Monde -Récréation, créé en 2015 au Théâtre de la Loge.
En 2016, elle travaille avec Yan Allégret, qui la dirige sur son texte Jeanne, ainsi qu’avec le collectif transdisciplinaire Aubjectif dans la performance (Im)mortel.
En 2017, elle joue Lady Macbeth dans Macbeth, mise en scène par Urszula Mikos au CDN de Montreuil, et dans la performance Votre temps d’attente est réestimé en binôme avec Clara Vidal-Rosset.
La même année, elle écrit une fable d’anticipation, Flatastic, court-métrage d’animation réalisé par Alice Saey et produit par Miyu Production et kepler films.
Au cinéma, elle joue dans Imago, long-métrage de Cyril Teste, et dans les court-métrages Parade nuptiale d’Emma Perret, L’homme nu de Chérifa Tsouri et Fin de Règne de Théo Comby-Lemaître.
En 2018, elle joue dans La Rage de Fanchon Tortech, mise en scène par Louise Dudek, dans Yaacobi et Leidental d’Hanokh Levin, mise en scène par Aline Reviriaud et reprend Votre temps d’attente est réestimé à la Fondation Ricard.
En 2019 elle joue dans Presqu'Illes de Sarah Pèpe, mise en scène par Louise Dudek et collabore à la mise en scène de
La Flèche, écrit et mis en scène par Guillaume Mika au Théâtre de Vanves.
En 2021 elle joue dans Sauvages, mise en scène par Louise Dudek, dans Que tout s’enflamme, nous attendrons, écrit et mis en scène par Aline Reviriaud, et Nightswimming écrit et mis en scène par Romain Grard.
La même année, elle met également en scène L’Horizon des Évènements, sa dernière création.
En 2022, elle collabore à la mise en scène de Prénom Nom écrit et mis en scène par Guillaume Mika.

Séphora Haymann
Actrice, autrice et dramaturge, Séphora Haymann se forme à l’école Florent, à la Sorbonne puis avec Philippe Duclos. Au théâtre, elle joue sous la direction de metteur.euse.s en scène comme Serge Tranvouez, Philippe Adrien, Marie Rémond, Jeanne Moreau ou Lucas Giacomoni et plusieurs auteur.rice.s metteur.euse.s en scène (Frédéric Mauvignier, Carine Lacroix ou Pierre-Etienne Vilbert).
Elle accompagne régulièrement des metteur.euse.s à la dramaturgie dont Muriel Coulin sur Charlotte (Rond-Point, 2019) ou Julie Foronget sur You don’t own me (Echangeur, 21). Elle écrit et joue Begin Again (sur Berthe Morisot) sur la commande de Laëtitia Guédon dans le cadre des Portraits du CDN de Caen.
La Courbe de mon pied, son premier texte intime reçoit les Encouragements de la Commission Nationale de l’aide à la création Artcena. Dernièrement, elle joue dans Saxifrages, mis en scène par Cécile Fraisse-Bareille, La Guerre des filles par Vanessa Sanchez et Audrey, le journal d’une convertie par Hakim Djaziri. En 2023, elle créera Ma vie avec John Wayne de Lise Martin dans une mise en scène de Cécile Fraisse-Bareille.
Depuis 2013, elle écrit, conçoit, joue et met en scène ses propres créations selon une forme de théâtre documentaire avec Vanessa Bettane au sein de la compagnie Mare Nostrum : A better Me, Maintenant que nous sommes debout. Avec Et leurs cerveaux qui dansent, troisième volet de cette trilogie du réel, créé en 21 aux Plateaux Sauvages (tournée 23), elle est lauréate de la bourse de l’association Beaumarchais-Sacd en écriture de la mise en scène.
To be continued, prochaine création de la compagnie Mare Nostrum sera créée en 2024.                     

Lila  Meynard
Diplômée d'un BTS audiovisuel métier de l'image, d'une licence d'études théâtrale et du titre de régisseur lumière suite au CFA du CFPTS en apprentissage au théâtre de l'Odéon. Lila travaille depuis 2013 en tant que créatrice et régisseuse lumière avec plusieurs compagnies théâtrales telles que la Compagnie en eaux troubles, l'ensemble Esprit Libre, la C.T.C, la Full Frontal Theater, la compagnie 13/31, la Compagnie Tout Un Ciel.
En mars 2016 elle intègre la troupe du Théâtre du Soleil. Elle y travaille à la création, l’exploitation et la tournée des spectacles de la troupe; Une chambre en Inde (2016) et L'Ile d'Or (2021) mis en scène par Ariane Mnouchkine ainsi que Kanata (2018) mis en scène par Robert Lepage.
En 2018 et 2019 elle assiste L'éclairagiste Bertrand Couderc et l'accompagne notamment à l'Opéra national de Bordeaux pour La Périchole et Les contes d'Hoffmann, et à la Comédie-Française pour La vie de Galilée, mis en scène par Eric Ruf.
En 2021 elle repose ses valises au théâtre du Soleil le temps de la création de L’ile d’or mis en scène par Ariane Mnouchkine. Dernièrement, elle a créé les lumières de V.I.T.R.I.O.L et de King Lear Syndrome d'Elsa Granat et Celui qui s'en alla connaître la peur de Lisa Guez.

Gustave Carpene
Gustave Carpene est compositeur diplômé de classe de création musicale du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
En 2020, il crée Le Bureau d'Etudes de la Chanson, aussi connu sous l'acronyme "BEC", un trio musical avec Jeanne Peylet-Frisch et Malo Martin.
Ensemble, elle et ils ouvrent une chaine youtube sous le nom de Bureau d’Etudes de la Chanson. Le trio vocal s’y donne pour sujet d'études la chanson : de la polyphonie contrapuntique au rap autotuné.
Revisitations modernes et humoristiques de la musique renaissance et de l'art du contrepoint vocale, ces compositions académiques aux paroles contemporaines et prosaïques deviennent un spectacle : L'Armoire Polyphonique, présenté au WET en 2022, qui tourne en festivals de rue depuis.

La compagnie M42 est présente sur le territoire normand depuis 2014.
Créée et portée par Louise Brzezowska-Dudek, la compagnie s’ouvre en 2019 et Léa Perret rejoint la direction artistique.

C’est avec une volonté de sororité, d’horizontalité et dans un esprit de mutualisation que nous portons artistiquement la compagnie M42 : hydre à deux têtes pour certains, jumelles dizygotes pour d’autres, force de création et d’imagination décuplées pour nous.

Le spectacle vivant est actuellement dans un changement de paradigme. L’avenir est à la coopération et à la mise en commun, ce que nous appliquons au niveau micro, celui d’une compagnie de théâtre.
Les projets sont pensés, imaginés et discutés à deux et sont ensuite pris en charge par la porteuse de projet et développés avec sa sensibilité, son esthétique propre, ses enjeux, son écriture ou celle d’une autrice ou d’un auteur associé. De mêmes problématiques se déclinent sous plusieurs formes.

Léa développe des science-fictions tragi-comiques qu’elle écrit et met en scène, elle part des croyances populaires, de l’imaginaire collectif, pour comprendre comment il se répercute sur l’intime.
Louise imagine des chemins de vie intimes et les accompagne de musique live, ou en fait des spectacles radiophoniques. Elle raconte les petites histoires pour y chercher ce qu’elles ont d’universel et de commun.

Les trajectoires de créations semblent inversées mais les préoccupations sont les mêmes. Ce que nous échangeons, ce n’est pas seulement le théâtre, c’est aussi des livres, des discussions animées, des théories brillantes ou fumeuses, des monomanies intellectuelles. Et souvent, nous imaginons des trucs ensemble, des spectacles, des enregistrements, des festivals, des évènements.

C’est ainsi un modèle de codirection un peu à part que nous proposons – rhizome de pensées plus que montagne de l’artiste tout.e puissant.e – une équipe aux idées complémentaires et envies variées qui permet la discussion, la contradiction, le questionnement constant.

Croyant fermement en un modèle d’association entre artistes qui évoluent sur un même territoire, contre la mise en concurrence et pour l’addition des intelligences et des regards, M42 s’est engagée dans l’initiative du réseau La Nuée ainsi que dans À Noues le Déluge (réseaux d’artistes normand.e.s).