Monsieur Kaïros

TEXTE ET MISE EN SCÈNE FABIO ALESSANDRINI
COMPAGNIE TEATRO DI FABIO
CRÉATION / COPRODUCTION DSN

Librement inspiré des textes de Luigi Pirandello, prix Nobel de littérature, Monsieur Kaïros nous plonge dans la rencontre surréaliste entre un écrivain qui travaille à l’écriture de son nouveau Auteur associé à DSN la saison dernière, Fabio Alessandrini nous présente sa toute dernière création. roman (un voyage dans l’univers des médecins humanitaires en zone de guerre) et un chirurgien, protagoniste de cette histoire, qui lui annonce vouloir renoncer à sa mission héroïque… De cette situation fantastique, irréelle, naît un dialogue rythmé et percutant où le comique et la tragédie se croisent sans cesse. Un personnage peut-il refuser l’identité que l’auteur lui a destinée ? Peut-il modifier son parcours, son histoire à l’intérieur d’une oeuvre ? Vrai/faux, réél/irréel, mensonge/ vérité, tout se confond mais les interrogations sur l’identité demeurent et la conversation entre l’auteur et son personnage laisse entrevoir leurs inévitables ressemblances.

 

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Un écrivain travaille à son nouveau roman, un voyage dans l'univers des médecins humanitaires, un hommage à leur engagement, à leur courage face aux risques et aux difficultés que cachent les zones de guerre, où de centaines de civils, des femmes et des enfants surtout, perdent leur vie chaque jour.
Le protagoniste de ce roman est un chirurgien pas comme les autres, un héros sans peur, armé d’un bistouri, qui se lance là où ses collègues n'osent pas aller. Sauver des vies, c'est la mission qui l'anime et qui le pousse à vaincre toute fatigue, à dépasser toute limite.
Seul dans son bureau, dans l'intimité complice du crépuscule, complètement absorbé par les spirales de son imaginaire et de son écriture, l'écrivain ne se rend pas compte qu'un homme, debout et en silence, se trouve dans la pièce.
La surprise et la peur de cette présence inattendue, cèdent la place à une curiosité croissante vers le regard et la parole de ce monsieur, dont l'identité se dessine petit à petit.
Bien que incrédule et armé d'une bonne dose de sarcasme, l'écrivain doit se rendre à une évidence paradoxale : ce soir là, il se trouve non pas face à une personne, mais face à un personnage. Plus précisément, face au protagoniste de son nouveau roman, qui lui annonce de vouloir renoncer à sa mission héroïque, il n'y arrive plus. L'horreur, les épreuves terribles auxquelles il est soumit, le dépassent, l'écrasent.
L'écrivain se retrouve plongé dans un voyage inattendu, il est maintenant personnage à son tour, dans une histoire qui n'est plus la sienne, qui lui échappe et qui se récrit devant ses yeux.
De cette situation fantastique, irréelle, naît un dialogue rythmé, percutant, étonnant dans ses retournements et ses surprises, où le comique et la tragédie, se croisent sans cesse.
Tel un bistouri, la parole sculpte, peaufine, cisèle les deux personnages, en nous laissant savourer, entrevoir leurs identités, leurs différences et leurs inévitables ressemblances.

ENTRE RÉALITÉ ET ILLUSION

Est-il possible qu'un personnage refuse l'identité que l'auteur lui a destinée ? Qu'il arrive à modifier son parcours, son histoire à l'intérieur d'une oeuvre ?
Peut-il y avoir un échange, une conversation, un combat intellectuel, émotionnel, physique même, entre un créateur et une entité à la fois abstraite et réelle comme un de ses personnages ?
Sur la scène, espace idéal, la réalité et l'illusion se rencontrent, se mélangent, et le médecin, personnage totalement virtuel, vit et raconte des expériences d'une réalité touchante, bouleversante.
Toute frontière entre vrai et faux, entre mensonge et vérité, entre réel et irréel, est annulée. L'éclatement de ces dimensions libère et exalte l'aspect comique, paradoxale de ce dialogue.
Les démissions du personnage de son rôle, créent un questionnement autour de l'idée d'engagement, de participation, de construction d'une communauté de plus en plus répandue, une cité planétaire, un quartier global.
Notre écrivain s'interroge autour de l'utilité, de l'efficacité de sa création. D'un coté l'importance, plus qu'évidente, d'informer, de dénoncer, de sensibiliser la société, à travers la reflexion artistique, et de l'autre coté la sensation que cet effort ne soit plus suffisant, qu'une différente forme d'engagement s'impose, loin ou près de chez nous, pour contribuer à l'effacement de toute frontière, de tout préjugé, de toute peur.
Devons nous prendre en compte l'idée d'une reinvention de notre participation, d'une récriture de notre présent et de notre histoire? Un engagement plus complexe, plus complèt, surement plus difficile à accepter et à mettre en oeuvre, mais, peut-être, nécessaire et inevitable.

DE PERSONNAGES

Nous voudrions aborder les thèmes de l'identité et de l'apparence, à travers un travail ancré dans notre présent et, en même temps, librement inspiré de l’oeuvre de l'auteur italien, prix Nobel de littérature, Luigi Pirandello.
L'écrivain sicilien nous a laissé un patrimoine littéraire, philosophique et théâtral infini. La légèreté, l'ironie et le tragique se mêlent sans cesse, donnant vie à des situations et à des personnages comiques, grotesques parfois, mais toujours profondément humains.
Leur questionnement, leurs obsessions, leur soif de comprendre où ils sont, ce qu'ils font et pourquoi, leur désir de donner un sens à leur existence et à l'Univers entier, ont permis à l'auteur de développer sa vision de l'être humain et du monde.
Sommes-nous libres d'agir, de choisir ? Sommes-nous sûrs de nous connaître ? Que voient les autres lorsqu'ils nous regardent ? Pouvons-nous modifier le cours de notre existence? Comme des papillons imprenables, fins et moqueurs, les réponses se cacheront partout, toujours un peu trop haut pour qu'on puisse les serrer dans nos mains.
L'inspiration de Pirandello provenait toujours de son présent, de ce qui se passait dans le monde autour de lui. Il écrivait souvent à partir de faits divers lus dans un journal. Dans ses nouvelles il a souvent abordé les thèmes et identifié les situations qu'il a ensuite développés dans les pièces de théâtre qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier. La nouvelle comme un atelier, un laboratoire de création de personnages.
C'est justement cet aspect de l'oeuvre de Pirandello qui nous intéresse : l'exploration du labyrinthe infini de ses nouvelles, la rencontre avec des personnages et des situations hors du temps et à la théâtralité forte. Les tons et les couleurs de la comédie ne manqueront certainement pas.

FABIO ALESSANDRINI
comédien, auteur associé à DSN - Scène nationale de Dieppe.
Il est diplômé de l’Ecole d’Art Dramatique du Teatro Stabile de Gènes, en 1988.
Au théâtre, il a participé à de nombreux spectacles, du repertoire classique et contemporain, avec le théatre de Gênes et avec d'autres compagnies nationales (Moliere, Gozzi, Goldoni, Rostand, Shakespeare, Ibsen, Koltes, Tchekhov...). Il a été dirigé, entre autre, par Alfredo Arias, Simone Benmussa, Marco Sciaccaluga, Carlo Cecchi. Entre 2000 et 2008 il a été en résidence artistique, avec sa compagnie, à l’Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne, où il a présenté les spectacles La Conquête du Mexique, de F. Alessandrini ; Une fois, un jour, d’après le roman de Erri De Luca, mise en scène de Marc Feld; Distants, de F. Alessandrini, R. Maranzana, J.P. Pagliari ; Touche, de F. Alessandrini et C. Tolazzi; Cherchevent de Carlo Tolazzi ; La Cage de Stefano Massini; 2 Frères, de Fausto Paravidino ; Ces petits mouvements du coeur, d'après des textes et des chansons de F. De André et G. Gaber ; La Voix de l'Arbre, de F. Alessandrini . A Dieppe DSN, il a collaboré avec l'écrivain libanais Amin Maalouf à l'écriture et à l'interprétation de la soirée spectacle Voyage au pays de Kairos.
Il enseigne techniques de jeu à l’École d’art dramatique de Udine, Italie.
Au Cinema, il a travaillé avec Dino Risi, Costanza Quatriglio, Gianni Amelio, André Téchiné et Marco Tullio Giordana.

CARLO BRANDT
comédien.
La voix grave et charismatique de Carlo Brandt envoûte depuis le milieu des années 1980 le monde du théâtre et du cinéma français. Dirigé, entre autre, par Benno Besson et, pendant une dizaine d 'années, au Théâtre de la Colline par Alain Françon, ce comédien suisse d'origine italo-allemande s'est illustré dans des rôles marquants dans les pièces des dramaturges Edward Bond (La Compagnie des hommes, Pièces de guerre), Anton Tchekhov (Platonov, La Mouette), Bernard Sobel (Le Pain dur, L'Otage) ou encore Daniel Keene (Ciseaux, papier, caillou).
Au cinéma, il tourne dans plus de 80 films nettement sous la direction de Régis Wargnier (Indochine), Roger Planchon (Louis, enfant roi), Patrice Leconte (Ridicule), Olivier Dahan (Déjà mort), Alexandre Aja (Furia), Michael Haneke (Code inconnu), Sofia Coppola (Marie-Antoinette), Lionel Delplanque (Président), Richard Berry (L'Immortel), Tony Gatlif (Liberté) ou encore Jérôme Salle (Largo Winch 2). En 2011, il donne la réplique à Yvan Attal et Pascal Elbé dans le film policier R.I.F., signé par Franck Mancuso, et il a récemment tourné dans le dernier film de Nabil Ayouch (Much Loved), présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. 2015.
Ecrivain et musicien, Carlo Brandt s'est également illustré à la télévision dans la série Kaamelott, dans laquelle il incarnait le personnage énigmatique et ambigu de Méléagant.

PAOLO SILVESTRI
compositeur, directeur d'orchestre et pianiste.
Il a étudié la composition avec Sylvano Bussotti. Il est lauréat du Concours International de Composition et Arrangement de Barga en 1995 et il a obtenu le Prix à la Carrière au 20° Festival de la Méditerranée en 2011. Depuis 1996 il a collaboré avec différents musiciens : Enrico Rava, Stefano Bollani, Gato Barbieri, Gino Paoli, Ivano Fossati, Barbara Casini, Javier Girotto, Enrico Pieranunzi e Peppe Servillo, Paolo Conte, David Linx.
Pour le cinéma et la télévision, il a composé les musiques de plusieurs films pour les réalisateurs Peter del Monte, Carlo Mazzacurati, Sabina Guzzanti, Marcello Cesena, Gianfranco Albano. Au Théâtre, il a collaboré avec Stefano Benni, Marco Messeri, Claudio Bisio, Ugo Dighero, Angela Finocchiaro, Maurizio Crozza e Neri Marcorè. Depuis 1987, il écrit les musiques des productions du Théâtre de « l’Archivolto » de Gênes et il collabore fréquemment avec la Compagnie Teatro di Fabio.
Il travaille en tant que directeur d'orchestre et de big band de jazz, réalisant très souvent des programmes de musique personnelle, et il collabore avec d'importantes orchestres telles que la Roma Sinfonietta, l'Orchestra Arturo Toscanini, l'Orchestra Regionale Toscana, le WDR Big Band de Koln, L'Orchestre Jazz de la Sardaigne.