Influences

CONCEPTION ET INTERPRÉTATION THIERRY COLLET
COMPAGNIE LE PHALÈNE

Oubliée la magie traditionnelle et sa manipulation d’objets, place à la magie mentale et à la manipulation de pensées.

Troublant, c’est peut-être l’un des qualificatifs qui sied le mieux à ce spectacle. Car ce qui se passe pendant 1h15 est loin d’être anodin… D’emblée, nous sommes invités à vivre non pas un spectacle mais une série d’expériences, et à abandonner notre place de spectateurs pour devenir sujets d’observation. Avec notre plein consentement et pour notre plus grand plaisir, il va de soi ! Thierry Collet, en expert des plus pragmatiques et détachés, nous emmène de jeux en expériences, de questions anodines en situations inattendues, de résultats amusants en conclusions confondantes. Télépathie, exercices de démocratie, expériences médicales, déductions, prédictions, il déploie un attirail ludique impressionnant. Mais petit à petit, s’établissent des rapprochements plus inquiétants : entre les mécanismes de la magie, ceux de la manipulation et de la prise de pouvoir. Sommes-nous des individus doués de libre-arbitre ou un auditoire sous influences ?

« Dans un jeu permanent entre la salle et le plateau, l’étrange conférencier sollicite et malmène les candidats à toutes sortes d’expériences, physiques ou divinatoires. (…) Déstabilisant, Thierry Collet se révèle un surprenant charmeur de segments. » TÉLÉRAMA



VIDÉO

 

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Sans ressentir apparemment la moindre douleur, je me plante une longue aiguille dans le bras. Je propose à un spectateur d’essayer à son tour… Et le spectateur accepte.Si le magicien manipule les objets, le mentaliste manipule les pensées. C’est un genre plus proche de la psychologie et des méthodes de marketing ou de propagande que des techniques traditionnelles de prestidigitation. C’est par son discours que le mentaliste agit sur les pensées des spectateurs. Ce sont les mots qui créent le réel et, comme en politique, celui qui maîtrise la parole agit sur les images mentales de ses auditeurs.

Le mentalisme est un outil théâtral puissant qui permet d’aborder des problématiques contemporaines de façon ludique. Je veux que cet art, habituellement utilisé pour endormir la méfiance et le jugement critique, parvienne également à provoquer, réveiller, inquiéter, et devienne un outil de réflexion sur notre liberté de penser et de juger.THIERRY COLLET

 

Les spectateurs dissimulent des objets dans leurs poches. Je découvre les objets cachés et démontre avec quelques questions statistiques que les choix des spectateurs étaient prévisibles. Plus je la pratique, plus je pense que la magie raconte la prise du pouvoir. Le magicien exerce un ascendant sur ses spectateurs et soumet leur jugement selon ses propres règles. La dimension politique du spectacle est claire dès l’entrée du public dans la salle : l’espace scénique contient des isoloirs où les spectateurs sont invités à venir voter. Au milieu de la représentation, le dépouillement de l’urne révèle quelques surprises : si tout le monde a apparemment fait le même choix, reste t-il une place pour une opposition, voire une contestation ? Les spectateurs font petit à petit l’expérience d’un dispositif de surveillance et de manipulation qui les contraint et les infantilise de plus en plus. La question de la servitude volontaire, de la soumission à l’autorité, apparaît alors. Le bureau de vote, lieux où l’on s’exprime librement, démocratiquement et en secret, prend une autre valeur dans un spectacle où tous les choix sont prévus à l’avance.

Le but du spectacle est de rendre visible le tiraillement entre la volonté de comprendre le fonctionnement du monde et le plaisir de s’en émerveiller, d’évoquer notre éternel besoin de croire, et de rappeler, comme le dit Dostoïevski dans Le Grand Inquisiteur, qu’« il n’y a pas pour l’homme de fardeau plus grand que la liberté » et «pas de soucis plus cuisant […] que de trouver au plus tôt un être à qui déléguer ce don de la liberté ».THIERRY COLLET

 

Je travaille depuis plus de quinze ans à renouveler les codes, l’esthétique et la dramaturgie de la magie, pour en faire un art en prise avec les problématiques humaines, sociales, morales, politiques et esthétiques de mon époque : une magie contemporaine.

C’est à sept ans que je découvre la magie, c’est tout de suite une grande passion. Adolescent, après avoir appris la prestidigitation au contact de maîtres et participé à de nombreuses « compétitions » de magiciens, j’ai l’impression que ma pratique se limite à des questionnements techniques. La magie m’apparaît comme une forme manquant de fond.

Je fais alors du théâtre (au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique) pour me poser la question du sens, travailler sur les notions de personnage, de situation et de narration. Je découvre que le théâtre est un art qui s’enrichit du collectif alors que le magicien travaille toujours seul pour protéger ses secrets. Acteur, je joue sous la direction d'Eric Vigner, Lisa Wurmser, Eugène Durif, Jean Lacornerie et Roland Auzet.

Après cette double formation théâtrale et magique, je décide de mêler les deux en créant une forme à la croisée des chemins de l’objet et du texte, de la parole et du geste.

Depuis, je suis régulièrement conseiller en effets magiques pour de nombreux spectacles, dont ceux de Philippe Adrien, Yannis Kokkos, Laurent Laffargue, Jean Lambert-Wild et Benjamin Lazar. La pédagogie m'intéresse de plus en plus car sa pratique m'aide à définir la place singulière de l'acteur-magicien. Je dirige depuis 1996 de nombreux stages pour comédiens et circassiens, et notamment la classe de magie au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2008/2009.

Après avoir monté quatre spectacles très narratifs (L’Enchanteur en 1995, La Baraque des prodiges en 1998, Maître Zacharius en 2000, L’Ombre en 2004), j’ inaugure avec Même si c’est faux, c’est vrai (créé en 2007) un nouveau cycle dans mon parcours artistique : les effets magiques ne sont plus directement reliés à un texte ou une histoire mais résonnent à distance de façon libre et intuitive autour d’un questionnement sur la fragilité de nos modes de perceptions du réel. La petite forme VRAI/FAUX (rayez la mention inutile) créée en 2009 interroge notre liberté de pensée et de jugement.

Influences prolonge ces thématiques plus psychologiques, inquiétantes et politiques de la prestidigitation en abordant la question de la manipulation mentale.THIERRY COLLET

 

TÉLÉRAMA
Comédien et magicien, Thierry Collet s'intéresse à la différence entre « savoir » et « croire » : sur scène, l'artiste sait, tandis que le public croit. Utilisant des techniques issues de recherches en psychologie, en sociologie ou en statistique, il démontre, en enchaînant les expériences, comment il est possible de manipuler l'opinion dans tous les domaines, en jouant sur l'effet de surprise, l'immédiateté, les conditionnements individuels et collectifs. Lorsque l'on essaie de trouver in fine les ressorts utilisés, on s'enrichit beaucoup de ce spectacle interactif et intelligent mené tambour battant sur un mode ludique.

OUEST FRANCE
Au cours d’expériences ludiques, Thierry Collet, excellent magicien autant que comédien, pénètre les pensées et les souvenirs des spectateurs, prévoit leurs choix, influence leurs comportements et leurs décisions. Son spectacle « Influences » met en lumière les stratégies déployées par l’illusionniste, et pointe leur proximité avec celles du marketing et de la propagande.

LE PROGRÈS
Si le magicien manipule les objets, le mentaliste manipule les pensées. Thierry Collet appartient à cette seconde catégorie et excelle en la matière. Influences n’est pas un simple spectacle de magie mentale. Il va bien au-delà. Oserezvous tenter l’expérience ?

LA TERRASSE
Féru de psychologie cognitive, expert en statistiques et mentaliste, le comédien s’introduit dans les pensées et les souvenirs, prédit les choix, influe sur les comportements et les décisions. Hypnose ? Tour de magie ? Manipulation psychologique ? Suggestion ? Sans doute un savant mélange de ces techniques, les mêmes qu’utilisent les médias, les publicitaires et les politiques pour convaincre. (…) détournant l’art du mentalisme, habituellement utilisé pour endormir la méfiance et le jugement critique, pour au contraire réveiller la liberté de penser.