Le Jardinier

DE MIKE KENNY
MISE EN SCÈNE AGNÈS RENAUD
COMPAGNIE L’ESPRIT DE LA FORGE

Joe se souvient de son enfance, du temps où il venait d’avoir une petite soeur, Florence, qu’il surnommait « gros bébé face de pruneau ». En colère contre ses parents qui ne s’occupent que de Un petit bijou de sensibilité qui touchera toutes les générations. ce nouveau-né, il décide d’enterrer la poupée de sa soeur dans le jardin sous les yeux de son oncle Harry. Ce dernier est vieux et il a un problème : il a du mal à se souvenir des choses. Il ne sait plus très bien comment les nommer. Par contre, jardiner, ça, il s’en souvient parfaitement bien et il va transmettre cette passion à Joe.
Ce très beau texte de Mike Kenny est porté par un comédien seul autour d’un grand coffre en bois, sorte de jardin suspendu qui tourne sur lui-même au rythme des saisons. Le coffre se déploie, livre ses cachettes, ouvre les tiroirs du souvenir, les doubles fonds, révèle une façade de cabane, hisse le voile des saisons. Le comédien fait véritablement vivre le jardin : l’épouvantail, la pluie, les outils, les mauvaises herbes et le soleil. On s’y croirait !

 



VIDÉO

 

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COMME QUAND ON ÉTAIT PETIT.

L'enfance est le temps de certains grands apprentissages, le temps des images qu'on se crée, des lieux qu'on s'approprie parce qu'ils nous constituent.

Celle de Joe resurgit, par morceaux, en tirant les fils de sa mémoire défaillante. Une mémoire qui redémarre quand elle se raccroche aux sensations et aux objets. Joe porte en lui tout un monde, son monde.

Il y a là l'Oncle Harry, et les voix de sa mère, de sa grand-mère, de sa soeur, de la voisine ; il y a aussi les objets : le chapeau de Harry, la poupée de sa soeur, le bocal à confiture -piège idéal pour les limaces, la bêche, le plantoir et le fil, les choux à la crème, la liste de courses, le parapluie, et il y a ce jardin qui, du printemps à l'hiver, au rythme des saisons, grandit, se transforme, meurt et renaît.

Les saisons et les âges de la vie ; le jardin au rythme d’une saison, le fonctionnement de la mémoire et les souvenirs qui restent…

Dans la vie, il y a des rencontres qui nous changent et nous aident à nous construire.

Telle celle entre Joe et Harry : l’un dans l’apprentissage de la vie, l’autre dans l’acceptation de la vieillesse. Joe et Harry : deux regards, deux mondes, deux solitudes, et l’histoire d’une amitié forte qui se noue au rythme des saisons.

En réunissant ces deux-là, qui s’apprivoisent par le regard, les mots, les gestes, les silences, Mike Kenny questionne notre façon d’être au monde ; il s’interroge sur la trace et la mémoire : que laisse-t-on à ceux qui nous suivent ? Quelle place accorde-t-on à nos aînés dans l’espace public ? Et, finalement, qu’est-ce qui compte le plus dans une vie ?

Le Jardinier est une pièce sur les racines, les liens familiaux et surtout sur la mémoire émotionnelle qui nous lie pour toujours aux personnes qui ont compté dans nos vies. Parce qu’il creuse le sillon des générations, Mike Kenny relie le spectateur à sa propre histoire. Qu’on soit enfant, parent, grands-parents, l’histoire familiale fonde pour partie notre identité, nous construit. C’est la qualité de certaines relations qu’enfant nous entretenons avec nos aînés qui nous aide à grandir et à devenir adulte. L'histoire de Joe et Harry fait réfléchir sur la transmission entre les générations et sur les liens complexes que nous entretenons avec nos proches. Quoi de mieux que la parabole du jardinage pour nous exprimer avec tendresse le cycle de la vie qui se répète génération après génération.

EST AU COEUR DU SPECTACLE, IL DONNE VIT À L’HISTOIRE.

Pour évoquer le jardin, et le monde intérieur de Joe, le choix s'est porté sur un grand coffre en bois à l’abandon, sorte de jardin suspendu, qui tourne sur lui-même comme le cadran d'une horloge. A l’intérieur sont rangés tous les objets qui peu à peu prennent vie dans les mains du comédien manipulateur.

La conception de la scénographie est liée à l'artisanat, au savoir-faire. Une carcasse sur roulettes, recouverte d'une bâche, gît dans un coin. Sorte de bac à sable à l'abandon d'où Joe, en creusant la terre, extirpe des pans entiers de son passé. Au fur et à mesure des découvertes de Joe, le bac retrouve son utilité, se reconstitue morceaux après morceaux, en tournant au rythme des saisons. Il se déploie, livre ses cachettes, ouvre les tiroirs du souvenir, les doubles fonds, révèle une façade de cabane, hisse le voile des saisons. Il est la mémoire vivante, splendide de Joe.

La petite scène octogonale recèle mille et une surprises au fil du temps et des saisons qui passent. Avec un arrosoir et un parapluie, on évoque ainsi les jours de pluie, une fenêtre givrée donne naissance à un très beau moment de poésie au coeur de l’hiver, tandis qu’un tiroir rempli de terre fait très bien office de plate-bande où semer des haricots…

Seul en scène, le comédien Brice Coupey incarne tour à tour l’oncle Harry et le jeune Joe, le vieux haricot à la mémoire défaillante et la jeune pousse en colère. Le comédien fait véritablement vivre le jardin : l’épouvantail, la pluie, les outils, les mauvaises herbes et le soleil. On s’y croirait. Il fait également vivre avec beaucoup de tendresse les deux personnages au coeur de l’histoire. Son jardinier porte un chapeau et parle d’une voix rauque alors que son apprenti est représenté par des petites bottes de pluie jaunes et une voix jeune débordant d’énergie. Le vieux et l’enfant discutent comme des amis, du jardin, des limaces, mais aussi de petites soeurs et de mémoire, des mots qui nous échappent et des années qui filent.

MIKE KENNY, AUTEUR
Il a grandi aux confins de l’Angleterre et du Pays de Galles, au contact de la nature. Après une expérience de comédien et d’enseignant, il se consacre à l’écriture de pièces destinées aux enfants et devient l’un des auteurs majeurs du théâtre Jeune Public de Grande-Bretagne. Parallèlement à sa production de textes originaux, Mike Kenny s’attache également à adapter des classiques de la littérature pour les rendre accessibles aux plus jeunes. Auteur engagé, il lui tient par ailleurs à coeur de créer des oeuvres destinées aux sourds et malentendants, aux non-voyants et aux handicapés mentaux. Son théâtre, éminemment poétique, s’inspire notamment de la nature, des relations familiales (fraternelles ou intergénérationnelles), du temps qui passe, de la transmission d’un savoir ancestral aux générations futures (le cycle de la vie, le rapport de l’homme à la nature…). La Nuit électrique (Actes Sud-Papiers) a obtenu en 2008 le Prix de la meilleure pièce jeune public en Angleterre.

AGNÈS RENAUD, METTEUSE EN SCÈNE
Fille de l’exil (ses parents ont vécu en Algérie et ont connu les deux ruptures, celle du départ et celle du retour), elle met en scène des textes qui suscitent en elle résonnances personnelle et émotionnelle fortes. Ils ont pour point commun de nous interroger sur ce qui nous constitue en tant qu’individu et sur la place de celui-ci au sein de la famille et des sociétés, traversées par l’histoire. Le travail d’Agnès Renaud est orienté vers le texte, sa construction et la façon dont les corps peuvent le porter sur le plateau. Après avoir été assistante à la mise en scène de Ricardo Lopez Munoz (La Cinquième saison ; Pierre et Le Loup ; Fragments, au Théâtre de Châtillon) et de Michel Rosenmann (spectacles jeune public de marionnettes), elle met en scène Instants de femmes de Brigitte Athéa, qui traite de la perte et de la reconstruction de soi, L’Odeur de la mer, textes de Camus et Assia Djebar, puis Au-delà du voile de Slimane Benaïssa qui interrogent la place de la femme dans une Algérie chaotique en perpétuelle déconstruction-reconstruction. Elle monte ensuite deux textes de Luc Tartar, Monsieur André, Madame Annick et Terres Arables, fables sur le monde du travail et la dégringolade sociale. Suit Automne et Hiver de Lars Norén, un repas de famille où chacun fait un retour douloureux sur sa vie et le chemin parcouru, puis La Fausse Suivante de Marivaux, qui interroge sur la place de la femme et le rôle dévolu aux hommes et aux femmes.

BRICE COUPEY - COMÉDIEN
Formé au conservatoire régional de St Denis et aux cours André Lambert, détenteur d'une licence d'histoire de l'Art, Brice sert d'abord un répertoire de théâtre classique (Goldoni, Beckett, Ionesco...) et se frotte à l'art de la rue et du cirque (jonglerie, acrobatie, clown). Formé à l'art de la marionnette par Alain Recoing en 1998 (Théâtre Aux Mains Nues), il se tourne vers un répertoire contemporain (Novarina, Aufray, Pamuk, Saramago, Visniec, Rouby..) avec les Cie D. Houdart J. Heuclin, Cie Contre ciel, Théâtre Qui, Cie en verre et contre tout, Théâtre Sans Toit, Papier Théâtre. Il réalise ses propres créations au sein de la Cie l'Alinéa, développant un lien privilégié entre la marionnette et la musique, à partir de textes contemporains ou d'écritures spécifiques à la marionnette. Formateur, spécialiste de la marionnette à gaine, il encadre formation et coaching pour professionnels.

LE JARDINIER – COUP DE CŒUR
ANGÉLIQUE LAGARDE - HTTP://KOURANDART.COM

Interprété par Brice Coupey, Le jardinier est un petit bijou d’ingéniosité et de sensibilité qui touchera toutes les générations. Sur le thème de la transmission, la pièce s’ouvre sur Joe qui commence à perdre un peu la mémoire et se replonge alors pour nous, avec nous dans ses souvenirs d’enfance. Il nous invite dans le potager de son vieil oncle Harry qui lui a appris bien plus qu’à jardiner, mais à appréhender les saisons de la vie. Les enfants se retrouveront dans les doutes, les interrogations et la jalousie du petit Joe envers sa petite sœur, les plus âgés ne pourront être que profondément émus par cet aîné que nous avons tous connu, qui a su nous transmettre et qui est parti…

Le dispositif scénique étonnant de ce spectacle est composé d’un manège comprenant des tas de coffrets dans lesquels sont rangés les objets qui peu à peu prennent vie dans les mains de Brice Coupey. Nous l’avions déjà applaudi l’an passé dans Mon nom est rouge, aussi nous sommes ravis de saluer encore une fois cet excellent interprète qui maîtrise à la fois le jeu et la manipulation. A ne pas manquer !

LE COURRIER PICARD
"une pièce sur les racines, les liens familiaux et la mémoire émotionnelle qui nous lie pour toujours aux personnes qui ont compté dans nos vies. Un bonheur du début à la fin !"