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saison 2017/2018

DANSE / JEUDI 12 OCTOBRE 20H / GRANDE SALLE / DURÉE 1H / TARIF A / CONSEILLÉ À PARTIR DE 10 ANS RÉSERVER

Mass b

CHORÉGRAPHIE BÉATRICE MASSIN

COMPAGNIE FÊTES GALANTES

Geste artistique et politique, cette fugue chorégraphique pour 10 danseurs aborde le vertige de la fuite et la beauté des mélanges.

 

La pièce débute par des traversées, des courses, des croisements, des  embrassements, des abandons. Ce sont toutes les migrations que l'on  y voit, celles des siècles précédents, celles d'aujourd'hui, celles à venir.  Celles qui nous ont construits, celles qui permettent encore l'invention  à partir de différences, comme l'évoque la ronde finale, exutoire et  énergisante car pleine d'espoir et de possibles mélanges. 
« Tête chercheuse à l'énergie contagieuse », Béatrice Massin continue à  fouiller les porosités entre les époques baroques et contemporaines et leurs esthétiques. Si la Messe en Si de Bach est le point de départ de cette création,  elle se trouve traversée de phrases des œuvres pour  clavecin et pour orgue du compositeur contemporain  Ligeti et des souffles des interprètes toujours  en mouvement. De la même façon, les codes de  la danse baroque se fondent dans un langage  plus vaste et surgissent des corps d'aujourd'hui. Les portés, les chutes, les courses sautillantes, les costumes contemporains, la scénographie  manipulée par les danseurs, les positions cassées des poignets… font de  Mass b une fresque humaine qui traverse avec allégresse les frontières  du temps, des espaces et des cultures.

 

« Avec Mass b, la chorégraphe Béatrice Massin  souffle un grand vent de jeunesse et d'urgence  sur les codes d'un style ancien. (…) Celle qui est  à la tête de la compagnie Fêtes Galantes depuis  1993 relève le défi de tisser un lien vivant entre  une tradition fondatrice et le quotidien explosé. »  LE MONDE

Chorégraphie Béatrice Massin • Musique Jean Sébastien Bach extraits de la Messe en si  mineur (Frans Brüggen - Netherlands Chamber Choir - Orchestra of the 18th century), György  Ligeti extraits du Continuum - 1ère étude pour orgue Harmonies - Poème symphonique  pour 100 métronomes • Avec Lauren Bolze, Lou Cantor, Benjamin Dur, Rémi Gérard,  Philippe Lebhar, Marie Orts, Edouard Pelleray, Bérangère Roussel, Chloé Zamboni, Thalia  Zilloti • Scénographie Frédéric Casanova. lumière Caty Olive. Création sonore Emmanuel  Nappey. Costumes Clémentine Monsaingeo. Assistant lumières et régie générale Thierry  Charlier. Assistante à la chorégraphie Nikola Krizkova.
Coproductions Compagnie Fêtes galantes, Théâtre National de Chaillot Paris, Opéra National de Bordeaux, Pôle Culturel d’Alfortville. Soutiens Théâtre Saint Quentin en Yvelines scène nationale, Centre de développement chorégraphique du Val de Marne – La Briqueterie. Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France. Ce projet bénéficie du soutien de l’Adami. Partenaires médias BALLROOM, revue trimestrielle & site web. C’est comme ça qu’on danse, site web

© photo : Patrick Berger,  Hans Lucas

Site de la compagnie


COMMENT METTRE DE LA LUMIÈRE DANS L'ARCHITECTURE DES CORPS D'AUJOURD'HUI ?

Avec « Mass b » Beatrice Massin fait le pari de la jeunesse et de l’avenir en se tournant vers une nouvelle génération d’interprètes et de créateurs.

Douze ans après « Que ma joie demeure », la chorégraphe poursuit son oeuvre en rencontrant une équipe de 10 danseurs issus d’écoles et de parcours diversifiés. Il s’agit pour elle d’interroger avec ces corps d’aujourd’hui une société qui se cherche un avenir.

Ecrire à partir des individualités c’est d’abord s’inventer un langage commun. Travail long et complexe qui s’entreprend avec un désir de dialogue à partir d’une matière baroque qui peut parler de nous et de nos questions collectives. Car plus qu’un style, la danse baroque pour Béatrice Massin est un art de la multiplicité contrainte par un cadre rigoureux d’écriture abstraite, mathématique et dynamique.

La danse baroque de « Mass b » incarnée par une génération d’interprètes nourris des pratiques de la danse contemporaine, propose une écriture qui fait le lien entre rigueur de la forme baroque et singularité performative des danseurs. De l’individu au groupe, se composent ainsi les lieux d’une communauté retrouvée qui ne peut que résonner avec les ressorts de notre époque. En effet, Mass b est une grande fresque humaine aussi bien baroque que contemporaine basée sur la marche, celle des populations de tous temps fuyant leur pays avec l’espoir de se recontruire dans un ailleurs.

En réponse aux images actuelles de ruines et de crises qui traversent la société, Béatrice Massin veut questionner un désir de construction commune. En 2014, elle engage un échange avec le chorégraphe Christian Rizzo achevant sa pièce « D’après une histoire vraie ». De leur rencontre naît l’envie de travailler sur l’idée d’une architecture abstraite oscillant entre points de fusion de l’intimité des corps et brèches ouvertes sur un espace dansé qui respire le grand large. Pour « Mass b », elle initie donc un travail avec deux des fidèles collaborateurs de Christian Rizzo, Fréderic Casanova et Caty Olive, scénographes, « plasticiens » de la scène musicale et chorégraphique, metteurs en lumières des corps contemporains. De l’architecture scénique et chorégraphique de « Mass b » résonnera alors la matière sonore. La partition choisie est celle de la Messe en si de Jean-Sébastien Bach qui sera spatialisée et animée par Emmanuel Nappey, créateur sonore.

MASS B PROFANE MESSE

Pour la chorégraphe, le temps est venu d’offrir la possibilité à chaque artiste invité sur ce projet d’interroger l’esprit baroque à partir de ses propres outils, de son histoire.

Ainsi Béatrice Massin défend une poétique du geste plutôt qu’une dramaturgie de la danse et vient de cette façon, avec cette authenticité qui lui est propre, rencontrer les sens du spectateur. De cette expérience spectaculaire se lit toute la magie du rapport unique entre espace physique et espace sonore qui dessine chez Béatrice Massin cette musicalité de l’espace si particulière.

« Mass b » est une fugue chorégraphique. Un sujet et un contre-sujet composent une phrase de question et réponse qui s’expose avec des entrées en imitation. Cette forme à la structure mathématique est récurrente dans la musique de Bach, spécialement dans la Messe en si qui est une pièce avec un effectif instrumental et un choeur importants. Dès lors, le jeu entre l’amplitude de la mobilité spatiale et les mouvements d’ensemble tendent à susciter chez le spectateur un profond sentiment de plaisir à voir la danse. Car « Mass b », messe profane, expérience sensorielle, est une proposition qui vient démultiplier un art du sentir, de la sensation, du perceptif.

En continuant à affirmer la capacité de la matière baroque à être ce point de rencontre avec des dispositifs de création novateurs, « Mass b » est un projet que Béatrice Massin veut partager à ce moment si particulier de son parcours avec tous les publics. L’invitation est urgente et joyeuse. Il n’y a qu’à regarder, écouter et ressentir.


Béatrice Massin est spécialiste de la danse baroque. Son écriture chorégraphique confronte le style baroque à la danse d’aujourd’hui. Elle dirige la compagnie Fêtes galantes et fait entendre, à notre siècle, un post-baroque qui intéresse le contemporain.

Béatrice Massin débute son parcours avec la danse contemporaine. Elle est notamment interprète des spectacles de Susan Buirge. Elle rencontre Francine Lancelot en 1983, et intègre la compagnie Ris et Danceries. Dès cette rencontre commence le processus d’appropriation du langage baroque. La découverte de l’écriture chorégraphique et des codes scéniques définit pour Béatrice Massin un cadre de travail avec lequel elle joue sans cesse.

Au sein de Ris & Danceries, elle est successivement interprète, assistante de Francine Lancelot (Atys, 1986), collaboratrice (Fairy Queen, 1989 ; etc.), chorégraphe (Water Music, 1990), avant de fonder la compagnie Fêtes galantes en 1993. Elle conçoit alors des spectacles utilisant le vocabulaire chorégraphique de la danse du XVIIe avec la sensibilité et les conventions scéniques de notre siècle : Que ma joie demeure, Un voyage d’Hiver, Un air de Folies, Songes, Terpsichore…

Aujourd’hui, Béatrice Massin est une référence de la danse baroque. Elle reçoit des commandes régulières : Le roi danse, film de Gérard Corbiau, 1999 ; La Parade baroque, inauguration du Centre National de la Danse, 2004 ; Le loup et l’agneau, les Fables à la Fontaine, La Petite Fabrique, 2004 ; chorégraphies de La Place Royale (Corneille), mise en scène Eric Vigner, Centre Dramatique De Bretagne en 2011 ; en 2012 participation au projet chorégraphique l’Etranger au Paradis de David Rolland, et En Piste à la demande de Daniel Larrieu, Dominique Boivin et Pascale Houbin.

En 2013 avec Nicolas Paul, Béatrice Massin crée d’Ores et déjà pour le tricentenaire de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris et a collaboré avec Jean-Claude Auvray pour le Bal masqué de Verdi aux chorégies d’Orange.

En 2014, elle est chargée de la chorégraphies des danses de cour pour la série TV franco-canadienne « Versailles » produite par Canal +

En tant qu’enseignante, elle est invitée en France (Science Po Paris, Ecole de l’Opéra de Paris, Ecole supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower…) comme à l’étranger (Julliard School, Vaganova…) pour transmettre son savoir sur la danse baroque.


La compagnie Fêtes galantes, créée en 1993 par Béatrice Massin, développe les multiples aspects de la danse baroque ainsi qu’une écriture chorégraphique spécifique. En s’écartant de toute entreprise de reconstitution, la compagnie a choisi d’affirmer la capacité de la matière baroque à être dans des enjeux de rupture et des « points » de rencontre « critiques » avec des dispositifs de création novateurs. Cette démarche se développe et s’approfondit tout au long du parcours de créations. La constante préoccupation de la compagnie Fêtes galantes pour la pédagogie l’amène à créer l’Atelier baroque en 2003. Lieu de recherche et de transmission de son savoir, il met au coeur de son activité l’action culturelle et la formation des professionnels. Ancré dans son temps, l’Atelier baroque est un lieu de découverte alliant le passé et le futur.


La danse baroque dans la course ! L’élégance stricte emportée par la vitesse contemporaine ! Avec Mass b, la chorégraphe Béatrice Massin souffle un grand vent de jeunesse et d’urgence sur les codes d’un style ancien. Happée par des vagues de danseurs montés sur ressorts, la grâce baroque surfe à tout-va en s’offrant un frisson euphorisant. Celle qui est à la tête de la compagnie Fêtes galantes depuis 1993 relève le défi de tisser un lien vivant entre une tradition fondatrice et le quotidien explosé.(...) La beauté de Mass b, interprété par dix danseurs sur des extraits de la Messe en si mineur de Bach, réside dans la façon dont la danse baroque surgit comme une réminiscence inscrite au fond des corps. Par touches d’abord, les bras souplement asymétriques, les jeux de poignets tournés-retournés, les pas glissés et bondissants apparaissent ici et là au détour d’un mouvement banal. Ces enchaînements font peu à peu surface pour s’imposer. De traces fantomatiques, ils éclairent et illuminent les trajets des danseurs toujours en mouvement, auréolant d’une fougue presque naturelle ce vocabulaire souvent précieux. Le Monde

Avec les codes du baroque, Béatrice Massin invente une langue chorégraphique, esthétique et musicale d'une simplicité captivante. Dans cette course folle, les portés et les sauts fusent. Les mouvements précis et légers créent un tableau féérique. La chorégraphe se déleste des élégants costumes qui habillaient ses précédentes pièces pour privilégier des habits de villes (jean, t-shirt et jupes), sublimés sur scène par des éclairages chaleureux. Quant à la musique, c'est une savante composition des airs entremêlés de Bach et de György Ligeti, qu'elle a arrangés avec soin. Une alliance réussie, pour une esthétique unique. (...) Des obstacles du début à l’affranchissement final, on observe, bouleversé, l’effervescence de cette fresque humaine. On suit le parcours de ces êtres humains, on se rapproche d'eux, on s'identifier à leur histoire. On est ému par l’adversité qu’ils traversent, touché par la solidarité dont ils font preuve et emportés par leur alégresse. Dans cette aventure touchante, la danse minimaliste et libérée nous touche directement, car elle est universelle. Télérama