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saison 2017/2018

JEUNE PUBLIC À PARTIR DE 6 ANS / CINÉ-CONCERT / DIMANCHE 15 AVRIL 16H / GRANDE SALLE / DURÉE 50 MIN / TARIF D RÉSERVER
SÉANCES SCOLAIRES : LUN. 16 AVR. 10H & 14H30

Ali Baba et les 40 voleurs

LIBRE ADAPTATION DU CONTE DES MILLE ET UNE NUITS LA CORDONNERIE

Un western spaghetti musical et déjanté, aux délicieux parfums d’Orient et de Simca 1000.

 

Ici, pas de palais, pas de calife, pas de marché aux épices. Dans cette version, Ali Baba et son frère Cassim sont pompistes dans une stationservice abandonnée de tous, aux confins de nulle part. Leurs journées sont rythmées par les rares véhicules obsolètes qui s’arrêtent pour faire le plein. Le soir, ils regardent des westerns à la télévision et la nuit rêvent de cowboys. La vie de Cassim et d’Ali Baba est étrange, fantasque et paisible. Jusqu’au jour où, au loin, apparaît un nuage de poussière. Au milieu de ce nuage, sur leurs mobylettes rutilantes et tout de cuir vêtus, surgissent les 40 voleurs… C’est là que la vie des deux frères rejoint la vie aventureuse des westerns qu’ils aiment, mais Ali Baba et Cassim sont tout sauf des cowboys entreprenants…

Pour ce spectacle, La Cordonnerie a écrit et réalisé un film muet sonorisé en direct par les musiciens, acteurs et bruiteurs de la compagnie. Avec une belle liberté de ton, en y insufflant une touche de folie, les artistes mélangent allégrement humour et poésie surréaliste dans une audacieuse alliance du cinéma et du spectacle vivant.

FILM : Scénario Métilde Weyergans et Samuel Hercule. Réalisation Samuel Hercule. Direction artistique Métilde Weyergans. Musique Timothée Jolly. Décors Bérengère Naulot et Luc Vernay. Chef opérateur Tibo Richard. Costumes Rémy Le Dudal. Avec Samuel Hercule, Michel Le Gouis, Métilde Weyergans, Bernard Cupillard • SPECTACLE : Voix, bruitages Samuel Hercule ou Michel Le Gouis. Voix, harmonica Métilde Weyergans ou Pauline Hercule. Piano, sensula Timothée Jolly ou Grégory Ballesteros. Batterie, guitare Mathieu Ogier. Son Éric Rousson ou Adrian Bourget. lumières et régie générale Johannes Charvolin ou Sébastien Dumas.
Production La Cordonnerie. Coproductions Le Théâtre de Vénissieux, Théâtre de Villefranche-sur-Saône, la Maison des Arts de Thonon-Evian, Les Saisons-Théâtre de Givors, Le Service Culturel de la CAPI. Soutien Région Rhône- Alpes

© photo : Laurent Combe

Site de la compagnie


AUTOUR DU SPECTACLE

ATELIERS DÉCOUVERTE atelier annulé
SAMEDI 14 AVRIL

ATELIER BRUITAGE

AVEC PAULINE HERCULE
À destination de tous, dès 8 ans. Samedi 14 avril, de 15h30 à 18h30, au studio de DSN.
Le ciné-spectacle est la spécialité de La Cordonnerie. Venez utiliser objets, instruments et voix pour mettre en sons un extrait de film et lui donner une nouvelle signification ! [+]


 « Après l'expérience de La Barbe Bleue, nous avions à nouveau envie d'adapter un conte célèbre, c'est toujours très intéressant de se confronter à la vision que chacun en garde, nous avons donc choisi, “Ali Baba et les quarante voleurs” tiré des Mille et une Nuits.
Nous avions envie de faire d'Ali Baba et de son frère Cassim, les gérants d'une station-service perdue au milieu de rien.
L'univers des westerns, une nature hostile, un temps suspendu et des ambiances qui habitent les films de Sergio Léone, se sont vite imposés. Nous imaginions une Amérique, sans la nommer, vers la fin des années soixante-dix.

Pour corser le tout nous avons voulu introduire un western dans le western. Les deux frères qui ne font pratiquement rien de leur journée attendent avec impatience le moment de la diffusion de leur série préférée : “Les aventures de Miss Oakley”, une femme qui a réellement existé à la fin du siècle dernier. On la surnommait: “La fine gâchette de l'Ouest”.
Un western avec une touche de polar, voilà qui donnait envie d'harmonica, de guitare électrique, de corbeaux dans la nuit et de voix rocailleuse… »

Samuel Hercule - Directeur artistique

La trame du conte des Milles et une nuits est transcrite avec des images d'aujourd'hui. Les chatoiements orientaux sont simplement remplacés par le road-movie immobile d'une station-service misérable, perdue dans une campagne pelée. Les pompistes – Ali Baba et son frère Cassim – trompent leur ennui en regardant tous les soirs à la télé le feuilleton Les aventure de Miss Oakley, fine gâchette de l'Ouest.

LES REVERBERATIONS DE LA FICTION

D'un seuil à l'autre, cette libre interprétation s'amuse à effacer les cloisons entre les divers stades de la fiction. Tous les moyens ont été mis en oeuvre pour parvenir à cette captivante recomposition. Le film, point de départ de l'ensemble du spectacle a été réalisé comme un moyen métrage sur pellicule d'ingénieux procédés techniques et une large distribution. Scénario en abyme, il comprend un western dans le western : Les aventures de Miss Oakley, une friandise proposée aux admirateurs de Sergio Leone. L'intrépide héroïne interviendra d'ailleurs « en direct » pour un doux happy end dans la vie d'Ali Baba.
Le film réalisé, la compagnie s'est retrouvée à quatre pour la transposition scénique – distribuant les rôles respectifs des bruitages, de la musique et des interventions vocales. Mêlant images tournées et sons live, cette réalisation impressionne par sa cohérence : tout paraît familier et naturel.

LES DELICES DE LA PARODIE

Cet Ali Baba néoréaliste enfourche son âne pour découvrir des bandits motards juchés sur une panoplie de mobylettes à déguster en détail...Tout en finesse, le burlesque est partout et pour tous les publics. Toutefois, Samuel Hercule se révèle aussi comme un authentique cinéaste capable de rendre hommage à l'esthétique des grands réalisateurs du noir et blanc et du muet. Il pratique les gros plans sur les visages, les stand-by sur des regards lourds de sens et les ralentis des règlements de comptes avec le savoir-faire des maîtres. Après une formation théâtrale, il a abordé le cinéma et tourné quelques courts et moyens métrages dont l'un, Le principe du canapé (2003), a été primé à plusieurs reprises.
Ces « cordonniers » se font un point d'honneur de tout reprendre à la base dans des matériaux certes connus; mais dont ils font leur propre ouvrage. La spontanéité des idées et la vigilance du travail bien fait sont à la base de leur style.

Laurence Carducci


ENTRETIEN AVEC SAMUEL HERCULE & METILDE WEYERGANS

Vos spectacles sont conçus d'une manière très particulière. Pouvez-vous nous expliquer les différentes étapes de création ?
Samuel Hercule:
Le point de départ est le film. Cette fois-ci, Métilde et moi avons choisi d'adapter l'histoire d'Ali Baba et les 40 voleurs. On a écrit un scénario dans lequel nous nous sommes donnés toute liberté, sans trop penser à la finalité « live ». On fait d'abord un film, muet.
On tourne avec une pellicule; c'est un tournage cinéma très lourd aussi bien au point de vue humain (une équipe de quarante personnes) qu'au point de vue financier.
En fait, c'est un vrai moyen métrage. Une fois que le film est terminé, changement radical de décor. On se retrouve à quatre, tous les deux avec Denis et Timothée, les musiciens. Ensuite, on invente une bande sonore que l'on va pouvoir jouer en direct sur le plateau.
On se débrouille pour trouver des solutions qui soient adaptables à notre projet, car au cinéma, la bande sonore est un élément très compliqué à mettre en place. On crée un accompagnement en direct.
Pour Ali Baba, Métilde et moi nous sommes particulièrement attachés à la narration emmenée par Shéhérazade. Il nous fallait trouver à quel moment cette voix pouvait s'inscrire dans le spectacle.
Lorsque la narration n'est pas utile, Métilde jouera de l'harmonica (elle a d'ailleurs appris à en jouer spécialement pour cette occasion).

Métilde Weyergans: `
Ce qui est intéressant dans ce travail, c'est qu'il y a, comme le disait Samuel, deux parties bien distinctes : la première avec une équipe importante, et la seconde juste à quatre.
Le travail que nous effectuons avec les musiciens nous permet de penser aux bruitages que réalisera Samuel sur scène, la place que prendra la musique, les moments où la voix sera essentielle.
C'est la création du spectacle.

Vous occupez une place atypique dans l'univers du spectacle vivant. Comment expliquez-vous l'engouement que suscite votre travail auprès d'un public plutôt sensibilisé aux nouvelles technologies ?
Samuel Hercule:
Notre travail est très différent de ce qui se fait habituellement en ciné-concert. Les ciné-concerts s'appuient sur des films muets du répertoire, et la musique est en général une improvisation au piano.
Le ciné-concert de création n'est pas une discipline qui existe vraiment. C'est pourquoi nous parlons de spectacle musical et cinématographique.
On crée des films qui ne ressemblent plus du tout au style du cinéma muet. Demain (probablement) la jeune fille et la mer a été le pont qui nous a permis de passer d'un type muet à un type plus réaliste. Nous insérons aussi quelques dialogues in. Nous nous inspirons des films que nous aimons, de Chaplin à Tarantino.
Notre approche de la musique est totalement contemporaine, c'est une création totale qui n'a pas de référence avec des musiques du début du siècle dernier (charleston…).

Métilde Weyergans:
Les spectateurs adorent le fait que ce soit un film muet mais que l'on fasse vivre les personnages et les images sur scène par les voix, les bruitages et la musique.

Revenons à l'histoire. Vous aimez transposer les personnages de légende dans des univers contemporains, voire un peu improbables ?
Samuel Hercule:
C'est un Ali Baba des temps modernes. On aime bien le côté intemporel et l'idée de déplacer l'histoire d'une époque dans une autre nous séduit totalement.
On a donc décidé de placer l'histoire, non à Bagdad, mais dans un endroit sans références particulières.
L'action se situe dans les années 60-70. On le voit par les voitures qui passent, dans l'esthétique de la pompe à essence, dans la manière dont les héros sont habillés. Nous n'aurions jamais pu faire un Ali Baba dans le style de celui de Jean Becker avec Fernandel. Nous avions besoin de nous éloigner de l'original, de recréer une époque et un monde qui nous parlent et nous plaisent.

In : Journal L'Étrave – Octobre Novembre 2006, numéro 19


Ne ratez sous aucun prétexte ce nouveau spectacle de la très inventive compagnie de la Cordonnerie. Ali Baba, tête d’affiche Ne ratez sous aucun prétexte ce nouveau spectacle de la très inventive compagnie de la Cordonnerie. Acteurs, cinéastes, musiciens : ils savent tout faire et ils ont un talent fou pour raconter les histoires. A l’écran et sur scène, ce sont les mômes : Métilde Weyergans et Samuel Hercule interprètent en direct (avec quelques complices) les dialogues, les bruitages et la musique de films muets qu’ils ont eux-mêmes réalisés avec une grande créativité. Cette fois, ils nous content l’aventure d’Ali Baba et les 40 voleurs légèrement adaptée : l’histoire se passe au bord d’une petite départementale quelque part dans un coin de Franc paumé. Ali et son frère Cassim gèrent une station-service. Quant aux voleurs, ils chevauchent des Harley Davidson plutôt que des dromadaires. On ne vous en dira pas plus, à part notre enthousiasme pour ce spectacle ! Maïa Bouteillet - Paris mômes

Hybride, atypique et remarquable dans son aboutissement, Ali Baba et les quarante voleurs, de la compagnie La Cordonnerie, est un rare petit bijou : il s’agit d’un ciné-concert très spécial, ou plutôt d’un » spectacle de cinéma musical « , comme le définissent les membres de la troupe. C’est-à-dire d’un petit film muet, réalisé par la compagnie et projeté sur grand écran, dont le bruitage et la musique originale sont joués devant nous sur la scène par quatre musiciens bruiteurs conteurs. Le film en lui-même est réjouissant : imaginez le conte Ali Baba revisité en version western-spaghetti, où les quarante voleurs sont des motards à longs manteaux de cuir, et où le jeune Ali Baba s’ennuie à tenir une station service isolée. Ajoutez à cela un vrai sens du décor, un son où l’humour point sans cesse, et un scénario joliment ficelé : vous aurez le coup de coeur de la saison. La Scène